Laftit s'entretient à Marrakech avec son homologue de la République de Serbie    Le ministre de l'Intérieur s'entretient à Marrakech avec son homologue français    Lucas Philippe, une candidature porteuse d'élan pour l'avenir d'Interpol    Le polisario s'affiche avec des figures proches du Hezbollah et confirme la collusion avec l'Iran    El Hajoui veut instaurer une nouvelle culture législative au Maroc    Bourse de Casablanca : ouverture en hausse    Manipulation des appels d'offres : L'IGF enquête sur des "marchés taillés sur mesure"    Lancement du vaisseau spatial Shenzhou-22 : témoins des avantages du nouveau système national centralisé de la Chine    ONU-Maroc: Le SG de l'ONU salue l'approche "ouverte et inclusive" de l'ambassadeur Omar Hilale à la Conférence sur le désarmement au Moyen-Orient    SM le Roi adresse un message au Président du Comité des Nations Unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien    Féminicides : près de 50.000 femmes tuées dans leur propre foyer en 2024    LdC : Man City, OM, Barcelone ... Voici le programme de ce mardi    Maroc U20 : Yassir Zabiri se sent prêt à rejoindre l'équipe A    FC Utrecht : Benfica et le FC Porto se positionnent sur Souffian El Karouani    Nizar Bakara représente Mohammed VI au Sommet Union africaine‐Union européenne    Des Sahraouis appellent le Polisario à s'affranchir de la tutelle de l'Algérie    Appel pour que la Tunisie s'affranchisse de la tutelle algérienne et renouer avec le Maroc    Cours des devises du mardi 25 novembre 2025    Maroc-USA : participation marocaine réussie à la 9e édition du Small business summit    Casablanca‐Settat : lancement du plan régional de gestion des déchets industriels et agricoles    Offre Offshoring Maroc : Le gouvernement publie la circulaire sur l'octroi des avantages    Finale CDM U17 : sans nouveau coup de pouce arbitral, le Brésil s'arrête en demi-finales    Foot féminin / Equipe nationale A : Des tests contre le Burkina Faso l' Afrique du Sud    FIFA/FSD: un milliard de dollars pour moderniser les infrastructures sportives des pays en développement    Younes Ebnoutalib attire l'intérêt en Allemagne et en Espagne    Mohamed Ziane : La famille annonce une grève de la faim, la prison dément    Tourisme : la banque de projets offre désormais plus de 900 opportunités    Mohamed Ziane: La familia anuncia una huelga de hambre, la prisión lo desmiente    Le consulat marocain à Las Palmas condamné pour «traitement dégradant» envers un employé    Canada : Vente aux enchères remarquée de la toile «Marrakech» par Churchill    Le Maroc a connu une transformation industrielle profonde ces deux dernières décennies    Marrakech accueillera le XIXe Congrès Mondial de l'Eau en décembre 2025    Ukraine : Un « futur accord » de paix devra maintenir son entière « souveraineté »    Tebboune absent du sommet du G20 : un problème de santé derrière le retrait    Décès de la légende du reggae Jimmy Cliff    L'OPM réinvente Shéhérazade : un voyage symphonique entre Orient et Occident    Deux films marocains au Red Sea International Film Festival    Marche Verte et fête de l'indépendance : Vif succès du Gala National organisé par le Syndicat Professionnel Marocain des Créateurs de la Chanson à Tunis    Festival Miss Citrouille des Doukkala : Zahira Talaï sacrée reine de beauté !    Décès maternels : le ministère lance une plateforme nationale de surveillance    "santa claus, le lutin et le bonhomme de neige" : Un spectacle féerique pour toute la famille au cœur du pôle nord !    Nigeria : 50 élèves enlevés d'une école catholique échappent à leurs ravisseurs    Centres de diagnostic d'Akdital : un projet arrêté, une réflexion nationale qui s'impose    Sahara : Boualem Sansal, le bouc émissaire de la croisade vindicative de l'Algérie contre la France (Confessions)    Prévisions météorologiques pour lundi 24 novembre 2025    Youssef En-Nesyri signe une belle performance avec Fenerbahçe contre Rizespor (5-2)    Archéologie : L'arganier, un savoir-faire né dans la région d'Essaouira depuis plus de 150 000 ans    Rabat : création du Forum Marocain des Sciences de l'Education    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Microfinance: Les microcrédits à l'épreuve des programmes Covid
Publié dans L'opinion le 10 - 06 - 2021

L'avènement de la crise Covid a complètement chamboulé le secteur du microcrédit, lequel a créé de nouvelles formules plus adaptées à la conjoncture. Parallèlement, ce dernier s'est doté d'un nouveau cadre légal devant lui permettre d'aller de l'avant.L'avènement de la crise Covid a complètement chamboulé le secteur du microcrédit, lequel a créé de nouvelles formules plus adaptées à la conjoncture. Parallèlement, ce dernier s'est doté d'un nouveau cadre légal devant lui permettre d'aller de l'avant.
Alors que le secteur de la microfinance passait par un « moment Minsky », la venue inopinée du Covid-19 et l'émergence des nouvelles formules de financements, tels que le programme « Intelaka », Damane Oxygène ou encore Damane Relance ont non seulement dévoilé les défaillances et les carences dont souffre le marché du microcrédit, mais a également créé une concurrence qui a perturbé ce dernier.
En effet , lesdits programmes nés à l'ombre du Covid, ont cannibalisé une bonne part des institutions de microcrédit. Selon les derniers chiffres officiels, durant la phase Covid, un total de 96.000 prêts ont été garantis par l'Etat pour un montant de près de 67 milliards de DH. «Intelaka » a pour sa part permis l'octroi de 15.085 crédits garantis à près de 12.500 entreprises à fin décembre de l'année écoulée. Le constat est donc sans appel.
C'est ainsi que l'Exécutif a adopté, en mai, après un long attentisme, le projet de loi n°50.20, conférant au secteur de nouvelles orientations qui viendront le dynamiser et favoriser l'inclusion financière au Royaume, dans une conjoncture où les entreprises marocaines, peinent à voir le bout du tunnel, suite aux effets ravageurs de la crise sanitaire. Car oui, la crise a certes révélé l'importance du secteur d'activité de la micro finance, mais il a également dévoilé sa vulnérabilité compte tenu de la spécificité de ses clients qui ont bénéficié d'un report massif des remboursements des microcrédits pour une durée moyenne de 3 mois sans intérêts et sans frais. Il s'agit selon le président de la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM), Ahmed Ghazali de 665.000 dossiers de micro crédit représentant un encours de 6,2 milliards de dirhams (MMDH) soit 86% de l'encours global du secteur. Cette tendance, dont l'objectif était d'aider les clients en difficulté afin que les revenus et les emplois ne soient pas affectés de manière disproportionnée et éviter les cessations d'activité, a eu un impact négatif sur le produit net de Microcrédit, estimé à quelque 350 millions de dirhams de manque à gagner.
La crise bouleverse le calendrier des réformes
Les opérateurs ont longuement aspiré à une évolution rapide du cadre réglementaire de la microfinance, et ce, en vue d'assurer un environnement institutionnel, concurrentiel et réglementaire, compétitif permettant aux différents acteurs du secteur d'améliorer leurs performances et de contribuer efficacement à la réalisation des objectifs de la stratégie du secteur. Après plusieurs atermoiements, la très attendue loi régissant le microcrédit a été adoptée le mois dernier, fixant «le plafond des microcrédits et clarifie le système de liquidation des associations de microfinance dont l'accréditation n'a pas été encore retirée». Présentant ce projet de loi, le ministre de l'Economie et des Finances, Mohmmed Benchaâboun, a souligné que celui-ci « vise à adapter les dispositions de cette loi avec celles du droit bancaire et d'assurer une représentation unique pour les établissements du microcrédit, peu importe leur forme juridique». En réponse aux griefs des IMF le ministre a indiqué « qu'il a fallu mettre en place un cadre légal qui vise à faire connaître les établissements de la microfinance et leur activité qui comprend l'octroi des microcrédits et les opérations de la micro-assurance, selon la réglementation en vigueur». L'idée est également de faire connaitre les possibilités offertes par la loi en termes de création de ces établissements, qui peuvent opter pour deux statuts, en l'occurrence une association assimilée à un établissement de crédit ou une société par actions assimilée à un établissement de crédit.
Quels effets sur les IMF
La force du microcrédit résident dans les petites sommes mises en jeu que les banques classiques ont tendance à refuser. La somme de ces crédits a été revue à la hausse avec cette nouvelle loi. Le plafond fixé est ainsi passé de 50.000 à 150.000 dirhams selon que l'emprunteur postulant vise : à créer sa propre activité de production ou de service en vue de son insertion économique ; à acquérir, construire ou améliorer son logement, ou bien ; étant commerçant et moyennant certaines conditions, vise à créer ou développer son activité de production ou de service. On note également un élargissement certain des services prodigués aux clients. Désormais, les institutions de microfinance peuvent, selon certaines conditions et conformément à l'octroi de l'agrément de Bank Al-Maghrib recevoir des fonds du public et aussi exercer (sous réserve de l'agrément de l'ACAPS) des opérations de micro-assurances conformément à la législation en vigueur.
Parmi les nouveautés introduites par ce texte, figure également l'introduction de la possibilité de constitution des institutions de microfinance sous deux formes juridiques distinctes à savoir la forme associative en tant qu'organisme assimilé à un établissement de crédit ou la forme de société anonyme en tant qu'établissement de crédit. Sans oublier la définition de l'institution de microfinance comme toute personne morale exerçant les activités de microfinance au profit des personnes à revenus faibles en vue de la création ou du développement des activités de production ou de services et des activités génératrices de revenus et créatrices d'emploi.
En somme l'idée est de promouvoir l'accès au financement pour les ménages à faible revenu et les micros et petites entreprises à travers la promotion d'un secteur de la microfinance durable et inclusive.L'espoir est de mise.
3 questions à Abdelatif Laamrani
Ce nouveau projet de loi pourrait déroger au principe du « monopole bancaire »
Avocat aux Barreaux de Casablanca, de Paris et de Montréal, Docteur en Droit, Abdelatif Laamrani a répondu à nos questions à propos du nouveau cadre légal des Institutions de la MicroFinance.
- Selon l'article 12 de la loi 103-12 sur les organismes de crédit et les organismes assimilées, « seules » les banques classiques peuvent collecter des fonds du public, alors que dans la nouvelle loi 50-20, il est permis aux sociétés de microcrédit d'en faire autant. Ne trouvez vous pas que cette nouvelle loi déroge à celle qui la précède ?
- Cette question reste en suspens depuis l'adoption de ce nouveau projet de loi 50-20. En effet, à partir de la promulgation de ladite loi « 50-20 » les Institutions de Micro-Finance (IMF), pourraient recevoir les fonds du public mais différemment des banques classiques. Cette loi pourrait déroger à ce qu'on appelle le principe du « monopole bancaire », qui stipule que « seules » les banques peuvent faire un certain nombre d'opérations, notamment l'octoi de crédit et surtout la récolte des fonds. Toutefois, ce qu'il faudrait savoir c'est que Bank Al Maghreb (BAM) aujourd'hui, ainsi que l'ensemble de microcosme bancaire, sont entrain de négocier, cherchant un bon arrangement qui n'entrave pas la concurrence bancaire ce qui pourrait faire perdre aux banques leurs dépôts à terme ne dépassant pas les un, deux ou 3 ans.
- Les Taux d'intérêts des établissements de la microfinance sont-ils régis par BAM ou par la loi de l'offre et de la demande ?
- Il faut savoir qu'il ya un Taux Effectif Global (TEG) qui est fixé par l'offre et la demande et un Taux Maximum des Intérêts Conventionnel (TMIC) qui se veut comme un taux fixé par la BAM. Tout établissement de crédit, y compris les IMF doivent se soumettre aux mêmes préscriptions légales, qui stipulent que les établissement de crédit doivent globalement appliquer le taux fixé par l'offre et la demande mais sans pour autant aller au delà du plafond prétabli et fixé par BAM.
- À votre avis, qu'est ce qui explique les taux d'intérêts excessivement élevés ?
- Généralement, la nature de l'activité des établissements de microcrédit est ce qui explique leur taux d'intérêts exubérants. En effet, l'une des princiaples causes sont les frais de gestion des établissements de microcrédit qui émanent d'une distribution plus étendue notamment dans les zones rurales comparativement aux banques classiques. Il y a également la cause du risque des impayés qui reste notablement plus élevé, puisque la clientèle socio-professionnelle ciblée connait une fragilité sociale qui par conséquent impacte la solvabilité.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.