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Interview avec Hasnaa Chennaoui : « On trouve des météorites du Maroc dans tous les musées du monde, sauf chez nous »
Publié dans L'opinion le 22 - 11 - 2022

La 2ème édition de l'Expo Musée « Les Météorites Messagères du Ciel », inaugurée le 19 octobre à Marina Shopping à Casablanca, est l'occasion de revenir sur le parcours de la première chercheure scientifique dans le domaine des météorites au Maroc et en Afrique.
-Vous êtes la première scientifique marocaine dans le domaine des météorites et de la planétologie. Comment vous êtes-vous passionnée pour ce domaine ?
-Je suis géologue de formation. J'ai préparé ma licence à la Faculté de Casablanca-Ain Chock à l'Université Hassan II de Casablanca, où j'enseigne actuellement. Ensuite je suis allée à Paris pour faire un DEA et une thèse en géochimie magmatique. J'ai préparé ma thèse sur la géochimie des gaz rares. Ensuite, je suis rentrée au Maroc et j'ai commencé à travailler à l'Université de Casablanca. Je tenais à faire une thèse d'Etat. Naturellement, j'ai pris contact avec mon professeur à l'Université Paris 6. Il m'a dit : "le laboratoire est ouvert, tu peux travailler avec notre groupe, sauf qu'on a commencé à travailler sur les météorites, dont beaucoup sont arrivées du Maroc. Donc tu as ta place ici". C'était en l'année 2000. C'est à partir de là que cette fabuleuse histoire est partie.
-Sur quoi portent précisément vos recherches scientifiques ?
-Mes recherches scientifiques sont diverses et variées. Elles portent sur l'étude des météorites. Ma thèse d'Etat a porté sur les météorites martiennes pour comprendre quelle était l'importance du choc qui a pu éjecter ces roches de leurs corps parents. Par la suite, je me suis intéressée à tous les types de météorites puisqu'il fallait classifier tous les types de météorites qui tombent au Maroc. J'ai découvert beaucoup d'autres aspects de météorites, à l'instar de celles venant de l'astéroïde Vesta qui sont les eucrites... J'ai découvert les différents aspects grâce aux travaux menés par les doctorants sous ma direction.
-En 2021, vous avez découvert la dernière chute de météorites observée au Maroc et plus précisément à Msyed. Que peut-on en déduire ?
-Effectivement la dernière chute observée dans le Sud du Maroc était au niveau du village Msyed dans la province de Tan-Tan, tombée en décembre 2021. C'est la même histoire qui se répète à quelques différences près, même si chaque chute observée est une histoire à part. Cette météorite, quand elle est tombée, beaucoup de gens du Sud l'ont aperçue. Evidemment certaines personnes sont parties chercher dans la zone où elles pensaient qu'elle serait tombée. Quelques jours plus tard, des morceaux ont été trouvés. Nous sommes en cours de classification et de déclaration de cette météorite. Chaque chute observée nous donne des informations extraordinaires sur le système solaire et sur les planètes et renforce la richesse de notre pays en termes de météorites.
-Le Maroc est-il un terrain propice à l'étude des météorites? Combien de chutes ont été observées jusqu'à nos jours?
-Le Maroc est l'un des pays les plus riches au monde en termes de météorites. Nous avons un très grand nombre de trouvailles de météorites dans le Sahara marocain qui dépasse les 10.000 météorites. En plus de ces trouvailles, il y a une grande quantité de chutes observées au Maroc. Nous en sommes à 24 actuellement. Lors de ces 20 dernières années, on en a eu beaucoup plus que dans beaucoup de pays dans le monde. Sur le sol marocain ont été trouvées des météorites exceptionnelles. La majeure partie des météorites sont martiennes ou lunaires, les plus rares ont été collectées dans le Sud du Maroc. Donc oui, le Maroc est une terre propice à la recherche de météorites, notamment dans le Sahara marocain.
-L'analyse et l'étude de ces éléments contribuent à la compréhension de la formation de notre système solaire. Certaines chutes au Maroc n'ont jamais été exposées au grand public. Comment expliquez-vous cela ?
-Nous trouvons dommage de ne pas avoir un musée dédié au patrimoine géologique du Maroc et particulièrement des météorites, alors que nous sommes l'un des pays riches au monde concernant ces objets. On trouve des météorites du Maroc dans tous les musées du monde, sauf au Maroc. Il est temps d'avoir ce genre de musées. C'est dans ce sens que nous avons ouvert l'année dernière l'Expo musée des météorites messagères du ciel, qui a été accueillie par Anfa place mall pour une année entière.
Nous sommes à la deuxième édition de cette expo musée accueillie à marina shopping sur un espace plus grand et plus enrichi que ce que nous avions à Anfa place. Nous avons pratiquement toutes les chutes météorites observées au Maroc mais aussi des fossiles, une maquette de cratère d'impact, et nous avons aussi ouvert un planétarium.
-Selon vous, que faudrait-il pour encourager les jeunes à effectuer des carrières de scientifiques ?
-C'est l'une des volontés de la fondation Attarik qui a pour objectif la promotion de la recherche scientifique sur les météorites et la planétologie au Maroc, la valorisation du patrimoine géologique du Maroc, et la diffusion du savoir et des sciences.
Parmi nos objectifs, l'un des plus importants, est de faire aimer les sciences aux jeunes marocains et de leur faire cligner des yeux devant des phénomènes qui les entourent parce que nous travaillons sur des thèmes qui se prêtent bien à la curiosité scientifique. Quand on parle de météorites et de dinosaures, le jeune public est attentif.
Propos recueillis par Safaa KSAANI
L'info...Graphie
Fondation ATTARIK
Promotion de la recherche scientifique

Depuis sa création le 18 avril 2019, la Fondation ATTARIK, à travers ses membres, son Conseil d'administration et son bureau, a entrepris de nombreuses actions et activités en relation avec les objectifs de la Fondation.
Sous la direction du Pr Hasnaa Chennaoui, première chercheure scientifique dans le domaine des météorites au Maroc et en Afrique, ATTARIK Foundation s'est établie comme l'organisation de référence au Maroc pour la promotion de la recherche scientifique dans les domaines des météorites et de la planétologie. "C'est l'une des volontés de la fondation Attarik qui a pour objectif la promotion de la recherche scientifique sur les météorites et la planétologie au Maroc. La valorisation du patrimoine géologique du Maroc, la diffusion du savoir et des sciences.
Parmi nos objectifs, l'un des plus importants, est de faire aimer les sciences aux jeunes marocains et de leur faire cligner des yeux devant des phénomènes qui les entourent", nous explique-t-elle.

Les provinces du Sud,
une aubaine pour la science

Le Sud du Maroc est mondialement réputé pour ses météorites. Les zones désertiques du Sud du pays sont propices à l'accumulation des météorites. "C'est parce qu'il n'y a pas de végétation, le risque d'altération est faible et la population y présente est principalement composée de nomades», décrypte l'enseignante à l'Université Hassan II de Casablanca, Pr Hasnaa Chennaoui.
"Dans cette zone, nous avons un très grand nombre de trouvailles de météorites qui dépasse les 10.000. En plus de ces trouvailles, de nombreuses chutes observées sont vues au Maroc. Nous en sommes à 24 actuellement. Lors de ces 20 dernières années, on en a eu beaucoup plus que dans beaucoup de pays dans le monde", affirme, avec fierté, notre interlocutrice, qui souligne que le Maroc est une terre propice à la recherche de météorites.
La dernière chute de météorites observée au Maroc date de décembre 2021 au niveau du village Msyed dans la province de Tan-Tan. La recherche scientifique n'est pas en reste. Au moins la moitié des publications scientifiques sur le sujet sont faites sur la base de météorites collectées au Maroc, explique la géochimiste Hasnaa Chennaoui.
Pour les scientifiques, ces roches venues du ciel recèlent de précieuses informations sur les conditions de formation du système solaire il y a 4,5 milliards d'années, sur la genèse des planètes et leur composition interne, ajoute notre interlocutrice.
S.K.

Météorites
La recherche scientifique marocaine exposée au grand public

La 2ème édition de l'Expo Musée « Les Météorites Messagères du Ciel », inaugurée le 19 octobre dernier à Marina Shopping de Casablanca, est un coup de projecteur sur la recherche scientifique marocaine.
Sur 400 m2, l'Expo Musée, enrichie de nouvelles expériences et de nouveaux contenus, est destinée aux enfants et aux adultes de tous âges, en offrant l'opportunité unique de découvrir les domaines des météorites, de la planétologie, de la géologie et de l'astronomie, à travers un circuit de visites libres, des ateliers, des conférences et des visites guidées assurées par des chercheurs scientifiques de la Fondation ATTARIK, indique un communiqué des organisateurs.
« Notre objectif est d'accueillir quotidiennement des écoles pour sensibiliser les enfants au savoir scientifique et susciter des vocations. Nous souhaitons que l'Expo Musée contribue à faire émerger des scientifiques marocains », a affirmé Pr Hasnaa Chennaoui, Présidente de la Fondation ATTARIK. Avec le 1er planétarium ouvert au grand public au Maroc, l'Expo-Musée permettra aussi une expérience immersive dans un planétarium afin de permettre aux visiteurs d'être guidés dans la lecture du ciel, la découverte des constellations et l'identification des planètes du système solaire.
Cet espace de projection, qui accueille 30 personnes, permet aussi de visionner des documentaires scientifiques spécialement développés à 360°. Au fil de la visite, ils pourront voyager à travers le système solaire, saisir l'importance scientifique des météorites et de la recherche spatiale pour la compréhension de l'histoire de l'Univers. L'objectif est de susciter la curiosité, l'intérêt pour la Science au sens large et pour la planétologie, la géologie et l'astronomie en particulier.
Cette exposition est en même temps une promotion du label Maroc et des météorites, du ciel et du patrimoine géologique marocain, mais aussi un coup de projecteur sur la recherche scientifique marocaine.


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