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Géopolitique mouvante : l'Algérie contrainte de revoir ses priorités
Publié dans L'opinion le 05 - 08 - 2023

Poudrières aux frontières : risques d'embrasement au Sahel avec une Libye encore effritée
L'accumulation de crises aux frontières de l'Algérie place ce pays face à des défis sécuritaires et géopolitiques croissants qui pourraient rapidement le déborder, l'amener à revoir ses priorités stratégiques et le contraindre à négocier avec le Maroc.
En effet, du côté sud, la déstabilisation du Sahel avec le récent coup d'état au Niger et la menace jihadiste grandissante au Mali et au Burkina Faso accroissent considérablement les risques d'infiltrations et d'attaques sur le territoire algérien. Sur plus de 1000 km de frontières poreuses, dans un environnement désertique propice aux trafics et aux mobilisations armées incontrôlées, l'armée algérienne aura du mal à endiguer seule ces périls.

D'autant plus qu'à l'Est, la frontière avec la Libye reste un immense no man's land à la merci de groupes radicaux et de réseaux mafieux prospérant grâce aux trafics d'armes, de drogue et d'êtres humains. Là aussi les capacités de surveillance et de contrôle de l'Algérie sont très limitées sur une zone faisant près de 1000 km de long.

Le potentiel délitement de l'Etat libyen et l'aggravation de la guerre civile entre factions rivales déteignent directement sur la sécurité de l'Algérie. De plus, la communauté touareg, à cheval sur le sud libyen et algérien, constitue un vecteur supplémentaire d'instabilité.

Avec déjà plus de 3000 km de frontières sud et est à risques, auxquels s'ajoutent près de 1200 km de côtes méditerranéennes vulnérables, l'Algérie pourrait rapidement se trouver dans une situation intenable. D'autant que l'armée algérienne est déjà sur-sollicitée sur de multiples fronts internes, luttant à la fois contre les résidus du terrorisme, les tensions communautaires, l'immigration clandestine et les activités de contrebande.

Le Sahara marocain, fardeau stratégique devenu insoutenable
Face à cette accumulation de menaces aux frontières et à l'impossibilité de les contenir seule, l'Algérie n'aurait d'autre choix que de revoir ses priorités et de panser en urgence ses vulnérabilités. Cela passerait notamment par une désescalade des tensions avec le Maroc pour pouvoir concentrer ses efforts militaires sur la sécurisation de ses immenses frontières terrestres et maritimes.

Car le conflit latent autour du Sahara marocain mobilise déjà une part importante des ressources politiques, diplomatiques et militaires algériennes. Or le soutien indéfectible et coûteux d'Alger aux indépendantistes du Front Polisario apparaît comme un luxe géostratégique de plus en plus difficile à assumer dans le contexte actuel.

Surtout si des crises graves venaient à éclater simultanément aux frontières sud et est, l'Algérie pourrait se trouver rapidement dépassée. Elle n'aurait alors d'autre option que de revenir à une politique de « paix des braves » avec le Maroc, afin de pouvoir déployer tous ses moyens sur les fronts méridionaux et orientaux.

Cette normalisation permettrait aussi de mettre fin à la fermeture persistante de la frontière terrestre algéro-marocaine, longue de 1559 km. Sa sécurisation nécessiterait des efforts considérables en cas de chaos au Sahel et en Libye. Une coordination étroite entre Alger et Rabat serait indispensable pour éviter des infiltrations de groupes armés et de réseaux criminels.

Plus largement, une réconciliation algéro-marocaine servirait de catalyseur à une meilleure intégration maghrébine. En resserrant les liens économiques, sécuritaires et politiques au sein de l'Union du Maghreb Arabe, les deux poids lourds régionaux seraient mieux à même de relever leurs défis communs, notamment la lutte contre le terrorisme transnational.

Sur le plan intérieur, la fin des tensions avec le Maroc permettrait aussi aux autorités algériennes de consolider la fragile unité nationale. Car les crises aux frontières augmentent les risques de déstabilisation du régime algérien, déjà confronté à des défis politiques, sociaux et économiques structurels.

Vers une realpolitik régionale : impératifs de coopération avec le Maroc
Pour éviter une aggravation de ces dissensions internes, une politique régionale apaisée apparaît indispensable. Plutôt que de survendre le conflit autour du Sahara marocain à des fins de légitimation du pouvoir, l'élite dirigeante algérienne aurait tout intérêt à miser sur la carte de la coopération régionale.

Il s'agit maintenant d'un impératif dicté par le durcissement des menaces aux marches algériennes. La Viabilité de l'Etat algérien dans ses frontières actuelles est en jeu. Sans une coopération active avec ses voisins, au premier rang desquels le Maroc, l'Algérie court à la fragmentation sous la pression terroriste et migratoire.

Bien évidemment, tout processus de réconciliation entre l'Algérie et le Maroc prendrait du temps et resterait conditionné à des compromis des deux parties. La question du Sahara marocain en serait le point nodal, l'Algérie devant accepter de revoir son soutien traditionnel aux indépendantistes du Polisario.

Mais la détérioration continue de son environnement géopolitique, due à l'embrasement simultané de plusieurs poudrières frontalières, pourrait accélérer une inflexion algérienne. Car les risques d'isolement et d'encerclement deviendraient critiques.

L'option d'une « paix des braves » ressurgirait alors comme la seule planche de salut viable pour un régime algérien acculé par l'insécurité aux frontières. Même si les concessions nécessaires seront douloureuses, l'Algérie n'aurait guère d'autre choix que de les accepter pour sauvegarder sa souveraineté.

Au final, les scénarios du pire aux marches algériennes, qui paraissaient improbables il y a peu, sont en train de devenir plausibles voir même probables. Le temps pour de profondes révisions géopolitiques semble compté. L'étau se referme autour d'un régime algérien trop longtemps convaincu de sa propre rhétorique sur la stabilité du pays.

Les dirigeants algériens seraient bien inspirés de lire les signaux d'alarmes venant des frontières et d'entamer une véritable désescalade avec le Maroc. C'est la seule option réaliste pour éviter un encerclement géopolitique fatal et se donner les moyens de faire face aux périls grandissants aux frontières méridionales et orientales. Le prix à payer pour une normalisation avec Rabat apparaît dérisoire face aux risques existentiels faisant désormais précipitamment tache d'huile autour de l'Algérie.

Par Hicham EL AADNANI
Consultant en Intelligence Economique et stratégique.


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