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Lutte contre les faux guides : La tutelle se prépare au rush touristique [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 10 - 02 - 2025

À l'approche des grands événements à fort potentiel touristique que le Maroc s'apprête à accueillir, la tutelle a enfin pris à bras-le-corps la question de la formation continue des guides touristiques. L'objectif étant d'adapter l'offre à une demande croissante tout en encadrant la profession pour lutter contre les pratiques non réglementées.
Au moment où le secteur touristique marocain connaît une croissance fulgurante, générant des recettes records de 112 milliards de dirhams (MMDH) en 2024, la demande en services d'accompagnement et d'orientation des visiteurs atteint des niveaux sans précédent. Et si l'offre de guides officiels demeure insuffisante face à l'afflux massif de touristes dans certaines régions du Royaume, en particulier les destinations les plus prisées à l'instar de Marrakech, Fès, Chefchaouen ou encore les provinces du Sud. La demande dépassant largement le nombre de guides certifiés, de nombreux individus se positionnent spontanément sur ce marché pour pallier cette carence. « Ces mêmes guides participent, sans aucun doute, à l'essor de l'activité touristique surtout dans les montagnes et bénéficient de l'encadrement de leurs confrères sur le terrain », souffle Mohammed Bamansour, acteur touristique, qui prône une régularisation de cette activité, du fait du statut d'ambassadeur dont jouissent ces guides.

Si, l'année dernière, la tutelle n'a ménagé aucun effort pour certifier le maximum de guides possibles dans les différentes régions du Royaume, désormais, la publication au Bulletin Officiel d'un arrêté ministériel, qui fixe les modalités du programme de renforcement des capacités des guides de tourisme, constitue une avancée majeure et un tournant important pour une expérience touristique plus riche. Selon un communiqué du ministère du Tourisme, de l'Artisanat, de l'Economie Sociale et Solidaire, publié dimanche, cette initiative permettra désormais aux guides de tourisme de suivre une formation déployée en mode distanciel ou présentiel, fait savoir le ministère dans un communiqué.

Mise à niveau, mais à quel prix ?

Ledit programme permettra aux guides de tourisme d'enrichir leurs compétences en matière de médiation culturelle, de gestion de groupe, et de nouvelles technologies, tout en s'adaptant aux tendances émergentes du tourisme durable et expérientiel, précise la tutelle, notant que cette formation s'inscrit dans le chantier de renforcement du Capital Humain de la feuille de route 2023-2026. Elle répond aux nouveaux enjeux du secteur touristique marocain qui, avec plus de 17,4 millions en 2024, requiert des professionnels hautement qualifiés. Tout en louant cette initiative, Hamid Oumezdou, meilleur guide de montagne au monde en 2023, selon la plateforme Wanderlust World Guide Awards, précise que cette formation doit être réellement continue, s'adaptant aux évolutions et aux changements du secteur. Il affirme, toutefois, « qu'un guide expérimenté n'a pas nécessairement besoin de formation supplémentaire ». Cette initiative, qui s'ajoute aux formations initiales et continues déjà en vigueur, permettra, selon Bamansour, « de répondre aux besoins des agences touristiques, surtout dans les saisons de haut flux, en mettant à leur disposition des guides touristiques expérimentés et dont les compétences sont reconnues par la tutelle ».

Dans ce même sillage, le ministère du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie Sociale et Solidaire avait lancé, en avril 2023, une vaste opération de régularisation des guides touristiques à travers un examen national. Attendue depuis de nombreuses années, cette initiative a constitué une avancée majeure pour le secteur du guidage touristique au Maroc, offrant enfin aux personnes disposant des compétences requises l'opportunité d'accéder officiellement à la profession. Les commissions d'examen, composées de représentants des autorités locales, de l'Association régionale des guides de tourisme et des délégations régionales du Tourisme, ont veillé à garantir une évaluation juste et conforme aux exigences du métier, posant ainsi les bases d'une profession plus structurée.

Cela dit, la réussite du nouveau chantier de formation de la tutelle demeure néanmoins tributaire des mécanismes d'audit et de contrôle mis en place par les autorités touristiques, qui se doivent faire montre de plus de sévérité envers les faux guides. «Nous sommes surtout surpris de constater que des étrangers, basés au Maroc, s'octroient des fonctions de guide de tourisme en ville alors qu'ils n'y sont pas autorisés», déplore Hamid Oumezdou, faisant référence à l'article 6 de la loi réglementant la profession de guide de tourisme, qui prévoit que le guide doit absolument être « de nationalité marocaine » et l'article 21 selon lequel l'usurpation du titre de guide soit passible de poursuites pénales. Selon l'article 381 du Code pénal « quiconque, sans remplir les conditions exigées pour le porter, fait usage ou se réclame d'un titre attaché à une profession légalement réglementée, d'un diplôme officiel ou d'une qualité dont les conditions d'attribution sont fixées par l'autorité publique est puni, à moins que des peines plus sévères ne soient prévues par un texte spécial, de l'emprisonnement de trois mois à deux ans et d'une amende de 200 à 5.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement ».

3 questions à Hamid Oumezdou : "Un guide touristique expérimenté n'a pas besoin de formation supplémentaire"
* En quoi ces formations contribueraient-elles à améliorer les compétences et l'expertise des guides touristiques au Maroc ?

Il est indéniable que la formation continue joue un rôle clé dans le développement des compétences et l'évolution du métier de guide touristique. Toutefois, pour être réellement efficace, elle doit être en phase avec les mutations du secteur, se décliner à différents niveaux et couvrir tous les aspects essentiels à l'exercice de cette profession, notamment en matière d'éthique et de compétences fondamentales. Cela est particulièrement crucial pour les nouveaux guides. Mais avec mon humble expérience, je pense qu'un guide expérimenté n'a pas nécessairement besoin de formation supplémentaire.

* Comment la concurrence déloyale des faux guides impacte-t-elle le secteur touristique, et quelles mesures pourraient être mises en place pour y remédier ?

Le phénomène des guides touristiques informels constitue un véritable défi. Malgré les efforts déployés par l'Etat pour réguler le secteur, il est illusoire de croire que cette problématique disparaîtra complètement. Plusieurs facteurs entrent en jeu, notamment le décrochage scolaire et le manque d'opportunités professionnelles dans d'autres domaines, qui poussent certains à se tourner vers cette activité par nécessité. L'intégration des « compétences de terrain » en 2018 et 2023 a été une avancée importante, mais elle a aussi, paradoxalement, facilité l'entrée de nouveaux acteurs dans le métier sans cadre réglementaire strict. À l'avenir, la mise en place d'une formation spécifique pourrait être une solution pertinente pour encadrer ces profils avant une intégration officielle dans la profession.


* Quel rôle la digitalisation de la formation pourrait-elle jouer dans l'adaptation des guides touristiques aux nouvelles tendances du secteur ?


La digitalisation est aujourd'hui un levier incontournable dans tous les secteurs, et le tourisme n'échappe pas à cette dynamique. Elle offre aux guides la possibilité de s'adapter aux évolutions du métier, de se perfectionner et d'accéder à des ressources pédagogiques modernes. Bien sûr, des défis peuvent apparaître, notamment en termes d'accès aux outils numériques, mais toute initiative visant à moderniser le secteur et à améliorer la qualité des services touristiques doit être encouragée.


Recettes touristiques : De record en record !
Les recettes touristiques en devises ont atteint un niveau sans précédent de 112 milliards de dirhams (MMDH) en 2024, affichant une progression remarquable de 43% par rapport à 2019 et une hausse de 7% comparée à 2023, indique le ministère du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie Sociale et Solidaire. « Fort d'une année exceptionnelle marquée par l'accueil de 17,4 millions de touristes, le Maroc franchit un nouveau cap », se félicite le ministère dans un communiqué, notant que cette dynamique s'est particulièrement illustrée en décembre 2024, avec des recettes atteignant près de 8 MMDH, soit une augmentation de 11% par rapport à la même période en 2023. Le record des recettes témoigne non seulement de l'attractivité croissante du Royaume, mais aussi de sa capacité à attirer une clientèle diversifiée et exigeante, comme en atteste la hausse significative de 20% des arrivées touristiques en 2024, précise la même source.

Dans cette même dynamique, les arrivées touristiques au Maroc ont atteint, en janvier dernier, un nouveau record historique de 1,2 million de personnes, enregistrant une croissance de 27% comparativement au même mois de l'année 2024, selon la tutelle.
Citée dans le communiqué, la ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie Sociale et Solidaire, Fatim-Zahra Ammor, a déclaré que « ce record historique de plus d'un million de touristes en janvier consacre le Maroc comme une véritable destination quatre saisons ». « Cette tendance qui se dessine concrétise un objectif qualitatif majeur de notre feuille de route, qui justement place l'expérience au cœur de l'offre, pour permettre aux touristes de découvrir des expériences authentiques à travers les saisons et les régions du Royaume », a-t-elle ajouté.


Lois et pratiques : Circuits, villes, nature... chacun son périmètre
Le Dahir n° 1-12-34 du 16 chaoual 1433 (4 septembre 2012), portant promulgation de la loi n° 05-12 réglementant la profession de guide de tourisme, fait la distinction entre les différents guides autorisés au Maroc. L'activité de guide des villes et des circuits touristiques consiste à fournir aux touristes toutes informations à caractère géographique, historique, architectural, culturel, social, économique ou autres, et à les assister et les accompagner, à pied ou à bord des véhicules de transport, sur la voie publique et les sites touristiques, à l'intérieur des monuments, des musées, des lieux d'intérêt culturel ou artistique, des établissements touristiques et des lieux publics. Par contre, l'activité de guide des espaces naturels consiste à accompagner et assister les touristes au cours d'excursions ou de randonnées au niveau des sites naturels tels que montagnes, déserts, villages ou autres, à pied, ou à dos de bêtes de somme ou encore dans des véhicules de transport appropriés, sur des circuits comportant des pistes, des sentiers ou des voies praticables sans le recours aux techniques de l'escalade, de l'alpinisme ou du ski et à leur fournir les informations sur les zones et sites visités, aussi bien à caractère naturel, historique, géographique, culturel, économique ou social. Selon l'article 4 de la loi, le guide des villes et des circuits touristiques et le guide des espaces naturels exercent, chacun selon sa compétence, sur l'ensemble du territoire national.


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