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GIES 2025 : Le Maroc sur la voie d'une mobilité durable [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 13 - 02 - 2025

Face aux défis environnementaux et à la croissance rapide de la motorisation, le Maroc accélère sa transition vers une mobilité plus verte. Entre infrastructures modernes, électrification du transport et innovations industrielles, le Royaume multiplie les initiatives pour réduire son empreinte carbone et renforcer sa compétitivité.
Avec une urbanisation galopante et une motorisation en forte croissance, la qualité de l'air au Maroc est devenue un enjeu de santé publique et de développement durable. Selon les estimations, la pollution de l'air représente un coût économique alarmant, atteignant 1,62% du PIB, en raison des maladies respiratoires, des décès prématurés et des pertes de productivité qu'elle engendre. Dans un pays où les villes suffoquent sous l'effet du trafic automobile et des émissions industrielles, la transition vers une mobilité durable apparaît comme une nécessité urgente.
Dans ce contexte alarmant, le Royaume a initié un grand nombre de mesures et de projets afin d'y remédier. Casablanca, poumon économique du pays et ville la plus motorisée, se réinvente pour répondre aux défis environnementaux et urbains. Avec une infrastructure de transport en pleine mutation, la métropole voit émerger des alternatives modernes et efficaces, à l'image du Tramway et du Busway, qui quadrillent désormais la ville.
Depuis son lancement, le tramway de Casablanca s'est imposé comme un pilier incontournable de la mobilité urbaine, avec plus de 350 millions de passagers transportés et une moyenne annuelle de 35 millions d'usagers. Son impact ne se limite pas à la fluidité des déplacements : une étude de satisfaction révèle que 94,7% des utilisateurs en sont satisfaits, tandis que 96,6% des non-usagers le recommanderaient sans hésitation. Mais au-delà du confort et de la praticité, c'est sur le plan environnemental que le tramway réalise un véritable bond en avant, contribuant à une réduction spectaculaire de 56% des émissions de gaz à effet de serre dans la métropole.

GIES 2025 : Vers un transport et une logistique durables

Ces efforts de transformation suffisent-ils à désengorger une ville en perpétuelle effervescence comme Casablanca ? Quelle est la vision nationale de la mobilité durable à l'horizon 2030 ? Comment préparer les entreprises et les talents aux défis de demain ? Ce sont là des questions cruciales qui alimentent les discussions lors de la première édition du Green Impact Expo & Summit (GIES 2025). Organisé par la Fédération du Transport et de la Logistique (FTL-CGEM) sous l'égide des ministères de l'Industrie et du Commerce, de la Transition énergétique et du Développement durable, du Transport et de la Logistique, et de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, cet événement se veut un véritable lieu d'échange et de réflexion.
Avec la France comme pays invité d'honneur, le GIES 2025 rassemble experts, décideurs et acteurs de la mobilité durable pour réfléchir ensemble aux solutions innovantes et adaptées à chaque contexte. L'occasion de discuter des modèles de transport à la fois écologiques et efficaces pour les grandes agglomérations marocaines, et de débattre sur les bonnes pratiques.

Une transition énergétique ambitieuse pour le secteur des transports

Dans cette dynamique de transformation, le secteur des transports joue un rôle clé dans les efforts du Maroc pour réduire son empreinte carbone et améliorer la qualité de l'air. Comme l'a souligné, lors de l'ouverture du GIES 2025, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, ce secteur représente 36% de la consommation énergétique du pays et est responsable de 23% des émissions de gaz à effet de serre. Face à ces chiffres alarmants, le gouvernement marocain a mis en place plusieurs initiatives pour réduire cette dépendance et favoriser une mobilité plus durable.
Parmi les mesures phares, on trouve la mise en place de 150 points de recharge pour véhicules électriques, répartis sur plus de 1.200 kilomètres à travers le Royaume. Ces infrastructures sont cruciales pour accompagner la transition vers des véhicules moins polluants. Parallèlement, des mesures fiscales incitatives ont été instaurées, telles que l'exonération de la taxe annuelle sur les véhicules électriques et hybrides, ainsi que l'introduction de la norme Euro 6 depuis janvier 2022, visant à limiter les émissions des véhicules thermiques.
Mais ces efforts vont au-delà de la mobilité terrestre. Le Maroc a également pris des mesures importantes dans le secteur de l'aviation civile, avec l'introduction du Sustainable Aviation Fuel (SAF), un carburant durable permettant de réduire les émissions de CO2 dans les transports aériens. Ce sont là des exemples de l'engagement du pays à diversifier ses solutions et à intégrer la transition énergétique dans tous les aspects de son économie.
De plus, le ministère de la Transition énergétique, en partenariat avec l'Agence Marocaine de l'Efficacité Energétique (AMEE), travaille sur l'élaboration de plans régionaux de développement de l'efficacité énergétique. Ces plans visent à optimiser la consommation d'énergie dans tous les secteurs, y compris les transports, afin de soutenir les objectifs durables du Maroc.


L'industrie automobile, un levier clé de la transition énergétique au Maroc

Pour accompagner cette transformation du secteur des transports, l'industrie automobile marocaine joue un rôle stratégique dans la transition énergétique du pays. Ryad Mezzour, ministre de l'Industrie et du Commerce, a souligné dans ce sens l'importance capitale de la transition énergétique pour l'industrie automobile marocaine. Il a insisté sur le fait que le secteur est désormais contraint de produire des véhicules électriques pour répondre aux exigences croissantes du marché international. Le ministre a rappelé que l'industrie automobile est un des plus grands moteurs d'exportation du pays, représentant plus de 250.000 emplois et des exportations de 150 milliards de dirhams par an.
Dans une annonce majeure, Mezzour a révélé qu'en seulement trois semaines, le Maroc avait franchi une étape clé dans la fabrication de batteries électriques, avec la production des premiers composants à seulement 120 kilomètres de Casablanca. Cette avancée stratégique propulse le Maroc dans un groupe restreint de pays capables de produire l'ensemble de la chaîne de valeur des batteries électriques, allant de la cathode et de l'anode à la fabrication des véhicules électriques eux-mêmes.
«Nous serons l'un des cinq à six pays mondiaux à fabriquer l'ensemble des éléments nécessaires à la production de véhicules électriques», a précisé le ministre, ajoutant que la production devrait débuter dès l'année prochaine. Cette initiative ambitieuse vise à tripler les exportations marocaines d'ici 2030-2032 et à générer une croissance significative de l'emploi dans ce secteur stratégique. Une avancée majeure pour un Maroc en pleine transition vers un avenir plus vert et plus compétitif sur le plan international.
Le Maroc avance résolument vers une mobilité plus durable, combinant grands projets d'infrastructures, transition énergétique et partenariats stratégiques. Malgré les défis, les initiatives mises en place – du développement des transports en commun à l'électrification du secteur automobile – témoignent d'une volonté ferme d'inscrire le pays dans une dynamique verte et innovante. Avec l'implication d'acteurs nationaux et internationaux, le Royaume se positionne non seulement comme un modèle en Afrique, mais aussi comme un futur hub de la mobilité durable.

Trois questions à El Mehdi Fakir : «La mobilité durable est un moteur du développement économique»
* Quel est l'impact de la mobilité durable sur l'économie marocaine et la réduction des inégalités régionales ?

Le développement sociétal et économique repose sur la mobilité durable. Les infrastructures de transport fluidifient les déplacements, favorisent les échanges et stimulent l'économie. Les zones enclavées, faute d'accès, restent sous-développées. L'Histoire montre que les pays ayant investi dans des réseaux ferroviaires et aériens, comme les Etats-Unis, ont su se développer malgré leur étendue. Aujourd'hui, la mobilité est essentielle pour la croissance démographique et urbaine, car elle facilite la mobilité des personnes et les échanges de marchandises, renforçant ainsi la demande intérieure et extérieure.

* Quels mécanismes financiers et incitations fiscales encourageraient-ils les Marocains à adopter des transports durables ?

Le PPP (Partenariat Public-Privé) est, selon moi, une solution clé pour développer la mobilité durable. Il permet des investissements en impliquant à la fois le public et le privé dans des contrats à long terme. L'Etat peut également soutenir ces projets en défiscalisant les produits liés à la mobilité durable, rendant l'accès moins coûteux pour les citoyens. Les PPP permettent ainsi de démocratiser l'accès à des moyens de transport, favorisant un effet de masse, et offrant des solutions rentables pour les entreprises et les usagers. Cette formule nécessite un engagement de l'Etat pour maximiser les bénéfices.

* Comment les infrastructures et la mobilité durable renforcent-elles l'attractivité du Maroc pour les investissements et les exportations ?

Sans infrastructures, il n'y a pas d'attractivité. Si une entreprise souhaite importer mais ne trouve pas d'infrastructures adaptées, elle ne pourra ni importer ni exporter. Le Maroc l'a compris dans les années 2000, en décidant de développer ses infrastructures, notamment portuaires. Le retour sur investissement a été immédiat et visible. C'est aussi simple que cela : pas d'infrastructures, pas de dynamisme économique. Cette relation est évidente et indiscutable. Sans une bonne gestion de la mobilité, il n'y a pas de développement possible.
Maroc - France : Un nouvel élan pour la coopération en mobilité durable
Intervenant lors de l'ouverture de la première édition du Green Impact Expo & Summit (GIES 2025), l'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a mis en avant les avancées majeures du Maroc dans le domaine du transport durable, soulignant la convergence des efforts entre Rabat et Paris pour accélérer la transition énergétique.
«Nous sommes entrés dans un moment clé pour le Maroc et bien au-delà, avec la multiplication des grands projets d'infrastructures de transport et l'organisation d'événements sportifs majeurs», a déclaré l'ambassadeur, faisant notamment référence aux investissements structurants qui accompagnent la préparation du Maroc à la Coupe du Monde 2030.
Le diplomate français a rappelé que les entreprises françaises, qu'elles soient déjà établies au Maroc ou encore en France, se positionnent comme des partenaires de premier plan dans cette dynamique. Il a cité en exemple l'implication des sociétés françaises dans la ligne à grande vitesse (LGV) marocaine, qui a transporté près de cinq millions de passagers en 2024, et dont le prolongement vers Marrakech constitue un «puissant accélérateur» pour le développement du pays.
En matière de mobilité urbaine, Lecourtier a évoqué les succès des tramways de Rabat-Salé et Casablanca, exploités respectivement par Transdev et RATP-Dev, mettant en avant le rôle des entreprises françaises dans la modernisation des infrastructures marocaines.
L'ambassadeur a également insisté sur l'importance du partage d'expertise, citant la coopération en matière d'aménagement urbain et de transport durable, à l'image des échanges entre les entreprises françaises impliquées dans «Paris 2024» et les autorités marocaines.
Plaçant cette coopération sous le signe d'un «profond renouvellement», il a réaffirmé la volonté de la France d'être un partenaire de référence du Maroc dans cette transition énergétique, convaincu que le Royaume jouera un rôle central dans l'avenir énergétique de l'Europe.


Mobilité durable : Le CESE plaide pour le développement du covoiturage
Lors du Green Impact Expo & Summit (GIE 2025), Younes Benakki, Secrétaire Général du CESE, a souligné l'importance de transformer nos modes de déplacement et nos infrastructures pour répondre aux défis environnementaux, climatiques, sociaux et économiques actuels et futurs. A cet égard, il a recommandé de recourir davantage au covoiturage.
Dans la perspective d'événements internationaux majeurs comme la Coupe du Monde 2030, la question de la mobilité durable se pose avec une acuité particulière. Le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) a souligné l'impératif de transformer nos modes de déplacement et nos infrastructures pour répondre aux défis environnementaux, climatiques, sociaux et économiques actuels et futurs.
Le SG du CESE a mis en lumière l'importance de la mobilité durable et la nécessité d'un changement de paradigme dans notre conception de la mobilité.
Benakki a souligné que la mobilité durable ne se limite pas à un impératif écologique. Dans ce sillage, il a appelé à trouver des solutions concrètes et accessibles pour favoriser la transition vers une mobilité plus respectueuse de l'environnement. Il a cité parmi les solutions proposées le covoiturage qui, selon lui, se distingue comme une option prometteuse pour une mobilité durable et accessible à tous.


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