L'Inde et le Pakistan ont annoncé, samedi, un cessez-le-feu total et immédiat, mettant un terme à quatre jours d'escalade militaire inédite entre les deux puissances nucléaires d'Asie du Sud, marquée par des frappes de missiles, des attaques de drones et des pertes humaines. "Le Pakistan et l'Inde ont convenu d'un cessez-le-feu avec effet immédiat", a déclaré le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères pakistanais, Ishaq Dar, sur le réseau social X, confirmant des annonces similaires émanant de la diplomatie indienne et du président américain Donald Trump.
"Après une longue nuit de discussions sous la médiation des Etats-Unis, je suis heureux d'annoncer que l'Inde et le Pakistan ont convenu d'un cessez-le-feu total et immédiat", a publié M. Trump sur sa plateforme Truth Social.
"Félicitations aux deux pays pour avoir fait preuve de bon sens et d'une grande intelligence", a-t-il ajouté.
Lors d'une conférence de presse à New Delhi, le secrétaire indien aux Affaires extérieures, Vikram Misri, a confirmé également l'entrée en vigueur de l'accord du cessez-le-feu. "Le Directeur général des opérations militaires du Pakistan a appelé son homologue indien aujourd'hui à 15h30 (10H GMT). Il a été convenu entre les deux parties que toutes les actions militaires et les échanges de tirs, sur terre, en mer et dans les airs, cesseraient à compter de 17h00 (11h30 GMT) ce jour", a déclaré M. Misri.
"Des instructions ont été données de part et d'autre pour mettre en œuvre cet accord", a-t-il ajouté, soulignant que les deux parties "se reparleront le 12 mai à 12h00 (heure locale)". Les tensions entre les deux pays voisins ont atteint leur paroxysme après l'attaque meurtrière de Pahalgam, dans le Cachemire indien, le 22 avril, qui a coûté la vie à 25 citoyens indiens et à un ressortissant népalais.
En représailles, l'Inde avait lancé, le 7 mai, l'"Opération Sindoor", ciblant, selon New Delhi, "des infrastructures terroristes" situées au Pakistan, accusées d'avoir servi à planifier l'attaque.
La riposte pakistanaise et les frappes croisées, notamment des attaques de drones et des tirs d'artillerie, qui ont suivi ont plongé les deux pays dans l'une des pires périodes de tension militaire depuis plus de deux décennies. Au total, plus de 60 personnes ont perdu la vie en moins de quatre jours des deux côtés, selon des bilans communiqués par les autorités respectives.
Dans la foulée de l'annonce du cessez-le-feu, l'Autorité pakistanaise de l'aviation a annoncé la réouverture de l'espace aérien "pour tous les vols".