Malgré les contraintes financières et géopolitiques, les observateurs s'accordent à dire que 2025 a été une année particulièrement favorable pour l'économie marocaine, avec une croissance du PIB estimée à 4,6%. Cette dynamique devrait se maintenir en 2026, avec une progression attendue de 4,5%. Certains secteurs et régions ont particulièrement profité de cet élan, parfois au détriment d'autres. Le secteur bancaire, le BTP et l'hôtellerie connaissent actuellement un véritable âge d'or, tandis que d'autres peinent à se maintenir, à l'image du textile-habillement. Mais ces écarts se révèlent particulièrement flagrants sur le plan territorial, car la plupart des grands chantiers d'infrastructures se concentrent dans certaines régions, et même dans quelques villes appelées à accueillir la CAN et la Coupe du Monde, au détriment du reste du pays. Une situation qui remet au goût du jour le célèbre concept colonial du "Maroc utile et Maroc inutile". "Il n'y a de place, ni aujourd'hui ni demain, pour un Maroc avançant à deux vitesses", a affirmé Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de Son discours de la Fête du Trône, ce 29 juillet. "Voici venu le temps d'amorcer un véritable sursaut dans la mise à niveau globale des espaces territoriaux et dans le rattrapage des disparités sociales et spatiales", a annoncé le Souverain. Cette orientation a été reprise dans la note de cadrage du Projet de Loi de Finances (PLF) 2026, publiée ce vendredi 8 août. Parmi les priorités fixées par le document, figure la réhabilitation intégrale des territoires, avec un engagement à réduire les disparités sociales et spatiales à travers une approche intégrée. Ainsi, le gouvernement promet une nouvelle approche multidimensionnelle et intégrée en faveur des territoires jusqu'ici laissés en marge des politiques publiques, articulée autour de plusieurs volets, notamment les infrastructures, les services sociaux, l'éducation, la formation, l'emploi et la santé. Faire coexister un Maroc touristique et industriel avec un autre, enclavé et moyenâgeux, n'est plus une réalité acceptable. Réduire les écarts entre les territoires doit devenir une priorité, afin de garantir un développement équilibré et inclusif à l'échelle nationale.