Par Adnane Benchakroun Vice président de L'Alliance des économistes Istiqlaliens La publication de la note annuelle de l'Alliance des Economistes Istiqlaliens, à la veille de la présentation du PLF 2026, a bénéficié d'une large couverture dans des médias et a marqué les esprits de l'opinion publique au-delà du cercle médiatique. Les retours, y compris ceux de nos concurrents politiques, ont unanimement salué le contenu diversifié mais cohérent de la note, son approche constructive tournée vers des propositions concrètes plutôt que des critiques faciles, ainsi que la large résonance qu'elle a trouvée dans l'opinion publique. Le momentum choisi, au premier jour de la véritable rentrée politique, a renforcé l'effet de surprise : nous étions seuls sur le terrain, et personne ne s'y attendait. En tout état de cause, nous pouvons être fiers d'avoir suscité un débat national sur des sujets d'une importance cruciale pour l'avenir de notre pays. Il est aussi normal que certains cercles puissent comme chaque année reprocher à L'Alliance des Economistes Istiqlaliens d'avoir eu l'audace de sortir une note critique sur le projet de loi de finances 2026. Pourtant cette note n'a rien de révolutionnaire en soi : améliorer le ciblage du registre social, doubler l'allocation pour les personnes en situation de handicap, corriger l'AMO des saisonniers, une suite de propositions pour une meilleure consolidation de l'état social, la défense de la classe moyenne, la promotion de l'emploi et une meilleure intégration des PME marocaines..... Mais cette fois et à notre grande surprise, la réaction d'une certaine presse, certes très isolée, fut disproportionnée et laisse un parfum étrange. Il est évident que les différentes propositions de la note du Think Tank du parti de l'Istiqlal sont susceptibles d'être critiquées et contestées sur le fond, l'opportunité et même sur la forme. Il n'y a aucun problème en soit, cela s'appelle le débat. Mais sincèrement que cela déclenche un torrent d'insultes qui frôlent le racisme régional, réveillant des luttes de classes et faisant ressortir tout l'arsenal des vieilles rancunes contre le parti de l'Istiqlal, a de quoi surprendre même les esprits les plus aguerris et les plus sereins. On ne débat plus d'économie, mais de mémoire sélective : des ministres d'hier, des fantômes de scandales anciens, des milliardaires de Fès se réunissant dans des villas, ..... Réduire l'initiative des économistes de l'alliance à un torchon rédigé lors d'un dîner entre notables fassis milliardaires se réunissant dans des villas ou à une "copie des PJDistes" du Weekend est d'une telle stupidité qui appauvrit le débat. Ils ont juste oublié l'arabisation par une Zaouia maçonnique et, tant qu'à faire, pourquoi pas le complot d'une secte d'illuminati salafistes. Le ridicule tue sauf au Maroc disait Feu Ssi Mhamed Boucetta. On peut donc légitimement se demander: mais quel est ce crime intellectuel abject qu'aurait commis l'alliance ? La note de l'AEI a-t-elle touché des nerfs sensibles ? Comme si, par ces quelques pages, des intérêts installés – politiques, financiers, peut-être même étrangers– s'étaient sentis menacés. Car soyons clairs : parler de redistribution, de solidarité nationale et de correction des inégalités, ce n'est pas neutre dans un pays où les rentes économiques veillent jalousement sur leurs privilèges. Alors, qu'est-ce qui dérange tant ? Est-ce le timing – une rentrée politique, à l'ombre des élections de 2026 ? Est-ce le fond – un rappel que l'Etat social ne peut rester un slogan ? Ou bien l'idée que, derrière l'apparente technicité des mesures, l'Istiqlal n'aurait pas le droit de rappeler ses convictions ? En tous les cas et sincèrement, pour conclure, je tiens à vous remercier. Car, sans même la volonté de leurs auteurs et surtout de leurs commanditaires, ces excès de langage et ces outrances, ont suscité la curiosité de nos concitoyens qui, jusque-là, n'avaient pas encore pris connaissance de nos propositions. Résultat : ils sont allés les lire, les décortiquer et en débattre. En vérité, cette attaque nous a offert un formidable coup de communication. Merci encore ! Une dernière chose, je ne pense pas que cet article obscène et graveleux, soit télécommandé par une quelconque officine obscure car il est trop grossier et abject. Il est plutôt et clairement l'oeuvre d'esprits malsains car désespérément simples. C'est de l'ignorance et de l'incompétence ou peut être une offre de service électoraliste à venir ! Point à la ligne, sans rancunes et à bientôt chers camarades. Post Scriptum : PS: Je ne demanderai pas un droit de réponse car je sais d'avance qu'il ne me sera pas accordé, ni en arabe ni en Darija