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Biodiversité – Maâmora : les chênes-lièges, derniers remparts climatiques du Maroc
Publié dans L'opinion le 17 - 11 - 2025

Entre Rabat et Kénitra, un patrimoine naturel discret mais stratégique continue de façonner l'avenir climatique du Maroc. La forêt de la Maâmora, longtemps considérée comme la plus vaste chênaie-liège de plaine au monde, n'occupe plus que la moitié de ses 133.000 hectares d'origine. Pourtant, une étude scientifique publiée dans le Journal of the Saudi Society of Agricultural Sciences vient rappeler que ce massif demeure l'un des plus puissants puits de carbone du pays. Et surtout, que ses peuplements les plus anciens, ceux qui dépassent les cent vingt ans, captent davantage de carbone que les jeunes formations, brisant ainsi un dogme longtemps ancré dans la littérature forestière.
Conduite par une équipe de l'Ecole Nationale Forestière des Ingénieurs, l'étude repose sur l'analyse fine de six classes d'âge allant de moins de dix ans à plus de cent vingt ans. Les chercheurs ont passé au crible tous les réservoirs de carbone définis par le GIEC : biomasse aérienne et souterraine, nécromasse, sol. Le verdict est sans appel : à Maâmora, plus les chênes-lièges avancent en âge, plus ils stockent de carbone. Les jeunes peuplements plafonnent autour de 49 tonnes par hectare, quand les arbres centenaires dépassent les 231 tonnes.

Les résultats prennent à revers l'idée selon laquelle les vieux arbres cesseraient d'accumuler du carbone du fait d'un ralentissement de leur croissance. Ici, les géants de la Maâmora se présentent comme de véritables « coffres-forts climatiques ». Leur port massif, leur architecture lente et leurs racines profondes permettent au contraire une accumulation soutenue au fil des décennies.

Autre enseignement majeur : plus de 61 % du carbone total est enfoui dans le sol. La forêt doit ainsi sa performance climatique autant à ses arbres qu'à la qualité de ses sols, interface fragile entre végétation, matières organiques et microfaune. Or la nécromasse – litière et bois mort – apparaît particulièrement appauvrie, signe d'une exploitation historique excessive. Une faiblesse qui limite la reconstitution naturelle des sols.

Erosion, surpâturage, bois mort : un puits de carbone sous pression

Si l'étude se concentre sur des parcelles protégées, les auteurs reconnaissent que leur passé n'est pas exempt de perturbations. Le ramassage du bois mort pour le chauffage domestique, le surpâturage, la faible densité de sous-bois ont durablement altéré l'équilibre du massif. Les sols sablo-argileux, déjà peu fertiles et caractérisés par une faible capacité de rétention en eau, en portent les stigmates.

Dans ces conditions, la résilience de la forêt repose presque entièrement sur le chêne-liège, espèce méditerranéenne emblématique, au rythme lent mais à la robustesse prouvée. C'est lui qui maintient le cycle du carbone dans un contexte climatique de plus en plus contraint.

À l'échelle du massif, les chercheurs estiment que les peuplements de chêne-liège stockent près de dix millions de tonnes de carbone. Un capital écologique considérable, mais vulnérable : chaque prélèvement prématuré, chaque dégradation de sol, chaque disparition de vieux individus représente une perte sèche pour l'équilibre climatique national.

Gestion forestière : un changement de paradigme

Les conclusions scientifiques invitent à une inflexion majeure de la politique forestière. Jusqu'ici, le renouvellement par coupe de régénération était perçu comme un impératif pour maintenir la dynamique du massif. L'étude démontre au contraire que la maturité forestière constitue une valeur ajoutée pour le climat. Préserver les vieux peuplements devient ainsi un outil de souveraineté environnementale.

Dans le même esprit, la reconstitution d'une pyramide d'âges équilibrée, l'arrêt strict de la collecte du bois mort, la lutte contre le surpâturage, la restauration du sous-bois et la reconnection des continuités écologiques deviennent les leviers d'une forestation intelligente, alignée sur les enjeux climatiques actuels.


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