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Economie du sport : Le football, levier de soft power et d'investissements pour le Maroc
Publié dans L'opinion le 20 - 11 - 2025

Le football booste le soft power et les investissements, mais le vrai défi du Maroc est de gérer durablement cet héritage et de diversi1⁄2er le sport d'ici 2035.
Depuis plus de quinze ans, le Maroc a érigé le sport, et plus particulièrement le football, au rang d'outil stratégique de sa politique nationale. En effet, cette orientation majeure a été initiée par les «Assises Nationales du Sport» tenues à Skhirat en 2008, lorsqu'une Lettre Royale a souligné le rôle du sport comme levier pour mobiliser la jeunesse, cimenter l'unité nationale, stimuler la croissance économique et projeter l'image d'une nation moderne et influente sur la scène mondiale.
Par ailleurs, les récentes performances exceptionnelles, allant de l'épopée historique des Lions de l'Atlas en demi‐ finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2022, à Qatar, à la médaille de bronze de l'équipe U‐23 aux Jeux Olympiques de Paris 2024 et au sacre de l'équipe U‐20 à la Coupe du Monde de la FIFA 2025 au Chili, témoignent du succès retentissant de cette stratégie, selon une récente étude publiée par la Global Governance & Sovereignty Foundation (GGSF), un think‐tank marocain basé à Rabat, et la Fondation allemande Konrad‐Ade‐ nauer‐Stiftung (KAS).
Ainsi, le rapport intitulé «Assessing Morocco's Sports Strategy: Football as a driving force» souligne que ce succès n'est pas le fruit du hasard, mais résulte d'un plan à long terme axé sur l'investissement dans la jeunesse, les infrastructures et les institutions, à l'image du Complexe de Football Mohammed VI à Salé, véritable joyau technique.
En conséquence, ces victoires sont considérées comme de la «diplomatie en mouvement», prouvant la capacité du pays à transformer le succès sportif en un capital diplomatique et un puissant levier d'influence internationale.

La diplomatie du Ballon et la Vision 2030
Le football est ainsi devenu un puissant vecteur de soft power et de leadership continental, se consolidant après le retour du Maroc à l'Union Africaine en 2017. Grâce à cet éloge, la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), sous l'impulsion de son président Fouzi Lekjaa, a tissé des liens diplomatiques forts en signant des accords de partenariat avec 47 fédérations africaines, leur offrant un soutien logistique, technique et en infrastructures. Dans le même sillage, l'étude indique que cette «diplomatie footballistique» a permis au Maroc de renforcer son rôle de partenaire clé sur le continent et d'asseoir son influence institutionnelle au sein de la CAF. Par ailleurs, l'obtention de l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2025 et du co‐accueil de la Coupe du Monde de la FIFA 2030 avec l'Espagne et le Portugal constitue l'apogée de cette stratégie, faisant du Royaume le premier pays à accueillir un Mondial sur deux continents.
Selon l'étude GGSF/KAS, ces méga‐événements ne sont pas une fin en soi, mais de puissants catalyseurs économiques et urbains. En effet, l'exposition mondiale générée par le succès de 2022 a entraîné une amélioration significative de la perception internationale du Maroc et un essor fulgurant du secteur du tourisme. Ainsi, le pays a accueilli 17,4 millions de visiteurs en 2024, dépassant ses objectifs initiaux et ses concurrents régionaux, avec des sites touristiques voyant une augmentation des visites allant jusqu'à 154% dans l'année qui a suivi l'exploit qatari. En prévision de 2030, des investissements considérables sont mobilisés, non seulement pour la construction et la modernisation des stades, mais aussi pour l'accélération de projets d'infrastructure vitaux. Dans cette optique, le projet d'extension de la ligne ferroviaire à grande vitesse Kénitra‐Marrakech et la modernisation des réseaux auto‐ routiers et aéroportuaires sont au cœur d'une stratégie visant à faire du Maroc un hub logistique de niveau mondial.

Le défi de l'Héritage et la Vision Multisports 2035
Cependant, toujours selon ladite étude, cette ambition soulève des dé s majeurs. En premier lieu, l'investissement colossal dans les stades (plus d'un milliard de dollars US) fait planer le risque de voir ces infrastructures se transformer en fardeaux coûteux, faute de plans d'utilisation après l'événement. Or, un tel scénario, souvent observé chez les pays hôtes de grands événements, est à éviter. En e et, le coût de l'entretien à long terme (estimé à 70‐80% des dépenses totales) nécessite un plan d'héritage solide, qui vise à intégrer ces enceintes sportives dans le tissu économique et social local, en les transformant en complexes vivants comprenant des espaces commerciaux, culturels et communautaires. En outre, la concentration des ressources et de l'attention politique sur le football crée une vulnérabilité mono‐sportive, menaçant le développement d'autres disciplines où le Maroc a pourtant une tradition forte, notamment l'athlétisme et la boxe. Dès lors, le test ultime pour le Royaume, d'ici 2035, sera de dépasser cette dépendance au football. L'étude GGSF/KAS estime que le Maroc pourrait s'inspirer du modèle de la Qatar Aspire Academy : en utilisant la structure et les profits du football pour financer et pérenniser la création de centres multisports d'élite, dotés d'une détection de talents et d'un entraînement de pointe dans diverses disciplines.
En résumé, assurer que les bénéfices du football soient réinvestis pour bâtir une fondation sportive complète est la clé pour transformer le rêve du Mondial 2030 en une puissance sportive durable et équilibrée pour les décennies à venir. Enfin, le succès diplomatique et économique du ballon rond ne sera complet que s'il soutient la montée en puissance de l'ensemble du sport marocain.
En définitive, le football est devenu pour le Maroc un levier de politique nationale et de diplomatie, illustré par l'accueil des grandes compétitions à venir, qui a renforcé le soft power et attiré des investissements massifs dans les infrastructures. Le vrai dé n'est pas d'organiser la Coupe du Monde 2030, mais d'assurer un héritage durable : éviter que les stades ne deviennent des fardeaux coûteux et, surtout, dépasser la dépendance au football en réinvestissant ses bénéfices pour diversifier et pérenniser l'ensemble du sport marocain d'ici 2035.
Choiseul Africa Business Forum : Le sport, moteur de croissance pour l'Afrique
La ville de Rabat a accueilli, les 3 et 4 novembre, le 6ème Choiseul Africa Business Forum, rassemblant plus de 800 participants venus d'Afrique, d'Europe et du Golfe. Sous le thème «Made With Africa», les deux journées ont été dédiées à des débats et à des panels visant à promouvoir une croissance partagée et à renforcer les synergies entre le continent africain et ses partenaires.
Parmi les sujets phares, le sport s'est imposé comme vecteur de développement et de rayonnement continental. Le panel intitulé «CAN 2025 et Coupe du Monde 2030 : l'Afrique au cœur du jeu, entre diplomatie et soft power» a mis en lumière l'impact socio‐économique majeur du Mondial 2030, que le Maroc Co‐organisera avec l'Espagne et le Portugal. Les intervenants ont exploré comment transformer ces événements sportifs en catalyseurs de croissance et d'attractivité pour le continent.
Will Mbiakop, président exécutif de l'African Sports and Creative Institute, a rappelé que l'économie du sport africain reste largement sous‐exploitée, ne représentant que 0,5% du PIB du continent. Il a toutefois souligné que la donne change : plus de 5 milliards de dol‐ lars ont été injectés au Maroc pour moderniser les stades, les routes et les équipements, 258 millions au Cameroun et 104 millions pour la Kigali Arena au Rwanda. Le Maroc a également lancé un fonds annuel de 2,2 mil‐ lions de dollars, en coopération avec des fédérations européennes, pour développer les talents sportifs.
Au‐delà de l'excellence sur le terrain, Mbiakop a insisté sur la nécessité de former des professionnels capables de concevoir et de piloter des stratégies, ainsi que sur l'importance de l'innovation technologique, notamment l'intelligence artificielle et les start‐ups, pour transformer le secteur sportif.


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