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Intoxication de l'enfant au Maroc
5915 cas soit 20,6% du total à Casablanca
Publié dans L'opinion le 06 - 04 - 2012

Sous l'intitulé « Les aspects épidémiologiques des intoxications aiguës chez l'enfant au Maroc » voici la première étude rétrospective du genre sur les intoxications chez l'enfant au Maroc réalisée par une équipe de spécialistes et étalée sur une période de trente ans de 1980 à 2009. Elle permet de voir les différents problèmes liés à l'intoxication de l'enfant, dont la grande majorité se passe à domicile et dont la grande part de responsabilité incombe aux adultes pour les enfants en bas âge. Mais il y a aussi les tentatives de suicide chez les enfants de 10 à 14 ans, en majorité des filles quoiqu'ici l'on parle d'un geste comme un « appel au secours en signe de détresse plutôt qu'un véritable désir de mort ». Les statistiques relevées se rapprochent de ce qui se passent dans le monde pour la même pathologie quoique il y ait ici le problème du peu de notification des cas.
Cette étude vient d'être publiée par la revue Toxicologie Maroc, numéro 12, comptant pour le premier trimestre 2012 et relevant du Centre de Toxicologie et de Pharmacovigilance (Rabat). L'importance de cette étude rétrospective, d'après les auteurs, s'explique par l'actualité de l'intoxication chez l'enfant qui constitue la deuxième cause d'accident de vie courante chez l'enfant dans le monde. L'importance s'explique aussi par l'absence d'études épidémiologiques globales au Maroc à ce jour car souvent il n'y a que des études relevant de CHU, donc par la force des choses parcellaires.
Pour cette étude, sur les trente années on a comptabilisé 29.134 cas d'intoxications d'enfants âgés de un mois à 14 ans, dont 36,7% étaient déclarés par téléphone (10.701 cas) et 63,3% (18.433 cas) par courrier. Il va de soi que les chiffres annoncés ne représentent pas la réalité car la notification des cas d'intoxication n'est pas systématique. On pense qu'un pourcentage important de cas reste inconnu du fait de peu d'accessibilité des zones rural pour les centres hospitaliers sans compte que ces derniers ne communiquent pas systématiquement tous les cas d'intoxication au Centre Anti-Poison Maroc (CAPM).
L'augmentation du nombre de cas à partir de 1999 s'expliquerait sans doute en partie par une amélioration de l'accessibilité et une sensibilisation quant à l'importance des notifications.
Le taux d'incidence de l'intoxication infantile était de l'ordre de 24 cas pour 100.000 en 2009.
Au niveau de l'impact régional Casablanca s'adjuge, comme attendu, la part du lion des cas d'intoxications infantiles notifiée dans la période d'études avec 5915 cas soit 20,6% du total contre 4360 à Rabat-Salé-Zemmour-Zaer soit 15,2%, Marrakech 2775 (9,6%), tadla-Azilal 2597 (9%), l'Oriental 2513 (8,7%) etc.
Bien qu'on dise que les notifications des structures sanitaires ne sont pas systématique, il n'empêche que 84,2% des cas d'intoxications d'enfants de l'étude sont déclarés par des hôpitaux et autres centres de santé.
L'âge des enfants intoxiqués va de 1 jour à 14 ans. Dans 14.281 cas soit 49% il s'agit de bébés marcheurs donc parvenus à l'âge de la bougeotte, de l'extrême activité de l'enfant curieux avide d'explorer sans relâche l'univers plein de périls autour de lui. A n'importe quel moment dès que la surveillance des adultes se relâche l'accident peut arriver l'enfant fouinant partout et mettant tout ce qu'il trouve dans la bouche. Par contre les enfants intoxiqués âgés de moins d'une année, donc mobilité limitée, représentent 1,8% des cas d'intoxications.
Il y a par ailleurs la tranche d'âge de 5 à 14 ans qui représente 48,2%.
Le lieu de l'intoxication est important à indiquer quand on sait que tout se passe à domicile. En effet, les intoxications à domicile représentent l'écrasante majorité : au total 22.331 cas soit 76,6% de l'ensemble contre seulement 1.858 cas advenus en dehors du domicile soit 6,4%. Dans l'espace des établissements scolaires on a dénombré 120 cas d'intoxications d'enfants soit 0,4%, ce qui est très peu pour une période de trois décennies.
L'intoxication accidentelle représente la grande majorité des cas soit 95,1%. Par contre l'intoxication volontaire (suicide) représente 4,9% et concerne la tranche d'âge de 10 à 14 ans.
L'analyse des circonstances des intoxications permet de constater les accidents classiques fréquents dans la tranche d'âge de 1 à 4 ans et les circonstances suicidaires de 10 à 14 ans.
Selon le sexe on observe que les intoxications accidentelles touchent en particulier les garçons qui sont plus actifs voire turbulents. Par contre, l'acte suicidaire touche en particulier le sexe féminin.
L'intoxication par voie orale est la plus prépondérante avec 79,2% de l'ensemble des intoxications, suivie de la voie inhalée 13% et cutanée 4,7%.
Parmi les toxiques en cause il y a d'abord les aliments qui occupent la première place avec 24,3% des cas suivis très près des médicaments avec 23,7%, les produits gazeux en troisième place 10,4% et les pesticides 9,9%.
Pour les médicaments ce sont les neuroleptiques qui viennent en tête de liste particulièrement les benzodiazépines. Les produits gazeux interviennent par le biais du monoxyde de carbone, les produits ménagers par l'eau de javel, les pesticides par les organophosphorés comme l'insecticide et l'alpha-chloralose comme raticide et les plantes par l'atractylis gummifera.
L'évolution de la pathologie avait été précisé dans 20.296 cas et le décès est survenu dans 371 cas d'enfants intoxiqués recensés soit un taux de létalité de l'ordre de 1,8% et des séquelles observées dans 108 cas soit 0,4%.
Pour ces décès, en notant la répartition suivant le genre de toxique, on observe qu'ils sont dus essentiellement aux plantes (Atractytes gummifera pour 146 cas, aux pesticides (organophosphorés et phosphures d'aluminium) dans 60 cas et aux morsures de serpents dans 43 cas. Par ailleurs 28 cas sont attribués aux aliments et 27 cas au monoxyde de carbone.
Malgré la sous-notification des cas d'intoxication au CAPM demeure la principale source pour étudier les aspects épidémiologiques des intoxications. Bien que l'étude ait inclus 29.134 cas d'intoxications sur 30 ans le chiffre reste faible par rapport aux données internationales. Cette situation comme signalé plus haut est due aux problèmes d'accessibilité en zone rurale et à la sous déclaration des structures hospitalières.
Cependant l'intoxication chez l'enfant reste un problème non négligeable puisqu'il représente 44,6% de l'ensemble des intoxications avec les accidentelles qui totalisent 25.638 soit 95,1% pour la période de 1980-2009 (accidents classique 25.458, erreurs thérapeutiques 125 cas).
Pour les intoxications volontaires (suicides) on dénombre 1.342 cas soit 4,9% du total des intoxications. En détail il s'agit de 1.161 cas de suicides (4,3%), de 117 intoxications criminelles (0,4%) et 64 cas dus à la toxicomanie (0,2%).
La tranche d'âge la plus touchée étant celle des 1 à 4 ans cela confirme les constats faits au niveau mondial, notent les auteurs.
Pour les enfants âgés de moins d'un ans, les nourrissons, on parle d'erreurs thérapeutiques et administration de produits de la pharmacopée traditionnelle par exemple pavot Papaverum somniferum (kharchacha) administrés par des mère non averties pour calmer les nourrissons.
L'étude sur l'intoxication infantile est réalisée par un groupe de chercheurs cliniciens Achour Sanae du laboratoire de Toxicologie CHU Hassan de Fès et Faculté de Sciences université Ibn Tofail, Ben Said Amal de la Faculté de Sciences Dhar el Mehraz, Fès, Abourazzak Sana du Service Pédiatrie, CHU Hassan II de Fès, Rhalem Naima de la Faculté des Sciences Université Ibn Tofail et Centre Anti Poison, Souleymani Abdelmajid de Faculté de Sciences Université Ibn Tofail, Ouammi Lahcen et Selmali Ilham du Centre Anti Poison et Pharmacovigilance, Soulaymani Bencheikh Rachida Centre Anti Poison et Pharmacovigilance et Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat.
A noter que dans le même numéro de la revue une étude est consacrée aux incidences néfastes d'une certaine médecine traditionnelle de guérisseuses sur les enfants sous l'intitulé « Problématique des « Ferraga » au Maroc » où sont décrites des pratiques qui porte préjudice à la réputation de la vraie médecine traditionnelle par les plantes à travers des cas d'enfants qui arrivent en piteux état après être passé par les mains des dites Ferragate.


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