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Le secteur aéronautique marocain
Chiffre d'affaires à l'export de 5,2 milliards DH et taux de croissance annuel de 25%
Publié dans L'opinion le 28 - 09 - 2012

L'emploi passera de 7.369 à 15.000 personnes en 2015
Bombardier Aerospace : 200 millions de dollars d'investissement et création de 850 emplois
Le secteur de l'aéronautique marocain prend haut son envol, actionné par les performances qu'il a réalisées au cours des dernières années et faisant montre de résilience face aux perturbations occasionnées par la crise économique qui a gagné les hautes altitudes où il évolue. Au début, et au plus fort de cette crise portée par le recul des flux de transport et les baisses du PIB mondial qui lui trace le cap, le secteur de l'aéronautique a un avenir prometteur devant lui qui éclaire le ciel de la sous-traitance au Maroc, devenue l'un de ses ancrages dans le monde et un secteur stratégique de l'économie nationale.
Selon une étude publiée mercredi par la Direction des études et des prévisions financières dépendant du ministère des Finances, le secteur aéronautique mondial est actuellement constitué d'un ensemble limité d'avionneurs mondiaux (duopole Boeing et EADS dont les chiffres d'affaires ont atteint respectivement 64.306 et 60.597 millions de dollars en 2011), d'un nombre relativement limité de systémiers, motoristes et équipementiers internationaux et de nombreux fournisseurs de composants et sous-équipements. Il se distingue par un caractère hautement stratégique et un marché en pleine expansion.
Néanmoins, le caractère cyclique de l'activité dans un environnement concurrentiel ouvert ainsi que les contraintes liées à l'organisation productive, ont introduit un certain nombre de tendances, notamment le désengagement progressif des Etats, la concentration et l'internationalisation des acteurs industriels, ainsi que de profondes mutations des stratégies des compagnies aériennes. Ces tendances ont contraint les grands donneurs d'ordres mondiaux à réorienter leurs stratégies dans le sens à la fois d'une réduction drastique du nombre de fournisseurs directs et d'une externalisation accrue notamment vers les pays émergents.
Cette décision a été renforcée par l'avènement, à partir de 2008, de la crise économique et financière mondiale qui a eu des effets conjoncturels sur la sous-traitance marocaine dont notamment le secteur aéronautique.
Les fondamentaux du secteur aéronautique mondial sont constitués par deux composantes industrielles: la construction aéronautique qui comprend tous les établissements fabriquant à titre principal des cellules d'avions, des moteurs et des équipements spécifiques pour avions et de la sous-traitance prise en charge par les établissements réalisant pour le compte d'un ou plusieurs industriels du secteur aéronautique, selon un cahier des charges préétabli, la fabrication de pièces, de produits d'éléments d'ensembles ou de sous-ensembles.
Contre les bourrasques de la crise
L'année 2008 qui coïncide avec l'avènement de la crise économique mondiale constitue un exercice remarquable pour l'industrie aéronautique mondiale. Les commandes enregistrées par le duopole aéronautique mondial «Boeing, Airbus» se sont chiffrées à près de 1.500 appareils alors qu'elles ont atteint 2.754 en 2007.
En dépit du maintien de l'activité de l'aéronautique avec 2% de croissance, une dégradation a été remarquée en 2010 et la majorité des industriels du secteur prévoit une sortie de crise en 2012 minimum.
Le secteur aéronautique revêt un caractère stratégique dans la politique industrielle nationale. Il a été identifié parmi les moteurs de croissance du Pacte «Emergence», eu égard au potentiel qu'il a dégagé dans moins d'une décennie. En effet, ce secteur a connu, en moins de 10 ans, un essor remarquable réalisant, en 2011, un chiffre d'affaires à l'export de plus de 5,2 milliards de dirhams et employant 7.369 personnes hautement qualifiées. Le développement rapide de ce secteur a été porté par des opérateurs de grande envergure à l'instar de EADS, Boeing, SAFRAN, qui ont assuré la crédibilité de la destination Maroc, et récemment Bombardier qui vise, à travers son projet de 200 millions USD (1,66 milliard de dirhams) d'investissement, la création à la clé de 850 emplois directs et plus de 4.000 emplois indirects.
Basé principalement sur la sous-traitance pour le compte de ces grands constructeurs étrangers, ce secteur se trouve depuis quelques années exposé à un ensemble d'enjeux résultant d'une part de refonte de la carte aéronautique mondiale et d'autre part de la nouvelle donne économique mondiale, en raison notamment du repli des commandes des grandes compagnies internationales.
Une industrie reposant
sur 8 métiers
L'analyse de la situation du secteur aéronautique marocain fait ressortir les principales conclusions suivantes :
- Une industrie reposant sur 8 métiers aéronautiques avec une prédominance de l'activité « Travail des métaux » qui contribue à elle seule avec 35%.
- Concentration des exportations sur trois principales activités représentant 82% du chiffre d'affaires global à l'export du secteur. Il s'agit du câblage (51% des exportations), du manufacturing (19% des exportations) et de la maintenance (12% des exportations).
- Un tissu d'acteurs étrangers assez large (plus de 70 entreprises), bien établi autour du noyau d'origine (EADS, Safran) et constitué en clusters (zone de Nouaceur). Par origine, les entreprises françaises représentent 72% des investissements consentis dans le secteur suivies par les entreprises nationales avec 21%. La part des entreprises américaines ne dépasse pas 3%.
- Stratégie du secteur reposant sur des initiatives privées : ciblage des filières/produits relativement clair (marchés européens autour du système Airbus, essentiellement les monocouloirs (A319, A320), large variété d'activités et de métiers avec une volonté de montée en gamme, ainsi qu'une stratégie de porte-avion (Safran comme moteur et agent actif de promotion de la destination).
- Forte concentration géographique autour de deux principales régions du Maroc à savoir Casablanca/Nouaceur (79%) et Tanger (15%).
Positionnement dans la chaîne
de valeur mondiale
Orienté à 100% vers l'export, le secteur aéronautique marocain est constitué de près de 100 entreprises exerçant dans les activités de production, de services et d'ingénierie qui constituent les composantes principales de la chaîne de valeur aéronautique mondiale. Ainsi, huit principaux domaines d'activité emploient près de 75% des personnes dans ce secteur : travail des métaux, électronique/avionique, services, fabrication de pièces composites, maintenance/réparation, support technique, maintenance/réparation, assemblage de sous-structures, fabrication de parties auxiliaires.
Selon les derniers chiffres du Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales « GIMAS », le secteur a enregistré au titre de l'exercice 2011 un chiffre d'affaires à l'export de plus de 5,2 milliards de dirhams et un taux de croissance annuel de 25% sur les dernières années. Ce secteur emploie près de 7.500 salariés hautement qualifiés contre seulement 1500 employés en 2000. Eu égard aux perspectives prometteuses de développement du secteur, l'emploi dans ce secteur devrait se situer à 15.000 postes à l'horizon 2015.
Les entreprises du secteur sont, en majorité, des filiales d'entreprises françaises ou le fruit de joints-ventures entre opérateurs marocains et français. On peut citer à cet égard le groupe français Safran qui est présent au Maroc avec 6 sites de production, mais aussi EADS et Auvergne Aéro.
Le secteur aéronautique et spatial connaît une concurrence, de plus en plus accrue, et cherche à externaliser à travers le monde une majeure partie de ses activités. Le Maroc figure parmi les pays où ce secteur détient des perspectives d'avenir avec une croissance annuelle de 25%. Aussi, les investissements dans le secteur se sont-ils fortement accrus au cours de ces dernières années comme en témoigne le lancement en novembre 2011 du projet Bambardier et l'installation d'une vingtaine d'entreprises, dont notamment SMES, Matis, Labinal, Teuchos et Aircelle et, récemment en 2009, MS Composites et Zodiac Aerospace Maroc qui prévoit le développement de la recherche et de la production de matériel pour l'aéronautique dans le parc industriel Aïn Johra, pour un investissement d'environ 135 millions de dirhams. Il est à signaler également la convention avec le groupe Constructions Industrielles de la Méditerranée (CNIM) souhaitant s'installer au Maroc, pour un investissement de 20 millions d'euros. .
Ces implantations ont été accompagnées par l'extension du pôle aéronautique de Nouaceur focalisée sur les activités de sous-traitance supérieure (électricité, technologie de matériaux composites, outillage aéronautique…) et le développement des métiers cibles (cf. annexe). Il est à signaler que la zone franche de Tanger se positionne également pour attirer des investissements aéronautiques.
Réponse du Maroc à la nouvelle donne mondiale
Parmi les secteurs exportateurs les plus exposés à la crise économique et financière mondiale, le secteur aéronautique est un secteur qui a pu résister aux effets de la crise avec un taux de croissance de 29% en termes d'exportations sur la période 2008-2009 et de 65,5% sur toute la période 2008-2011.
L'analyse des exportations aéronautiques par mois montre effectivement que les exportations aéronautiques ont connu, après une forte résistance sur l'année 2008 et une bonne partie de l'année 2009, une contraction notamment sur le premier semestre 2010 par rapport à la même période 2009 pour reprendre leur bonne performance au mois de juin 2010 (+40%) et atteindre le pic de 116% au mois de décembre 2010. Le même scénario se répète sur l'année 2011 avec une petite contraction de l'activité sur le premier semestre et une reprise sur le deuxième semestre.
Cette tendance montre le caractère cyclique de l'activité aéronautique et sa sensibilité aux aléas de la conjoncture mondiale (crise économique en 2008, printemps arabe en 2011…). Toutefois, le secteur aéronautique marocain se caractérise par sa forte résilience et la reprise rapide de sa performance qui s'explique, principalement, par les stratégies menées par les opérateurs partenaires du Maroc pour le la bonne gestion de leurs carnets de commandes ainsi que par le début d'opérationnalisation des actions programmées dans le cadre de l'Offre Maroc Aéronautique.
A côté des mesures qui ont été engagées en faveur des secteurs exportateurs touchés par la crise économique et financière, l'Etat marocain s'est engagé, dans le cadre du pacte émergence, à mettre en place une Offre Maroc Aéronautique afin d'accompagner le développement du secteur par la mise en place de mesures concrètes et ciblées permettant au pays de s'ériger en véritable plateforme pour des métiers aéronautiques ciblés. A travers ces mesures, le potentiel estimé du développement du secteur se chiffre à environ 4 milliards de dirhams de PIB additionnels se traduisant par la création d'environ 15.000 nouveaux emplois directs à horizon 2015.
Il s'agit d'une Offre Maroc très pragmatique autour de 4 volets principaux :
- Un cadre incitatif attractif via le statut de zone franche et des aides à l'installation à hauteur de 10% du montant total de l'investissement.
- Une offre de financement bancaire dédiée aux PME du secteur.
- Un dispositif de développement des Ressources Humaines qualifiées à travers notamment un système d'aide aux opérateurs dans leurs efforts de formation et la création de l'Institut des Métiers de l'Aéronautique (IMA).
- Une offre immobilière diversifiée conforme aux meilleurs standards internationaux au sein d'une Plateforme Industrielle Intégrée (P2I) dédiée bénéficiant du statut de zone franche. Le tissu existant est aujourd'hui regroupé en majorité autour de l'Aéropôle de Nouasser. Il s'agit dans le cadre de la stratégie de capitaliser sur cette première plateforme en renforçant sa proposition de valeur et en doublant sa superficie (~200 Ha), dans le cadre d'une P2I dédiée avec un branding fort: «Nouasser Aerospace City».
L'opérationnalisation des dispositions de cette offre au titre de l'année 2011 s'est articulé autour de trois axes principaux qui sont le positionnement du Maroc en tant que pôle régional de production de composants aéronautique, la mobilisation du maximum des efforts pour attirer des investissements structurel, dans un environnement très concurrentiel, ainsi que le développement d'une main d'oeuvre spécialisée et qualifiée.
Il a été procédé dans ce cadre à :
- la signature, en novembre 2011, d'un accord entre le gouvernement marocain et le groupe canadien Bombardier Aerospace pour la mise en place progressive d'une unité industrielle de production des composants aéronautiques à Casablanca. Il s'agit d'un grand projet d'une valeur de 200 millions USD (1,66 milliard de dirhams) avec, à la clé, la création de 850 emplois directs et plus de 4.000 emplois indirects,
- le lancement de la formation à l'Institut Marocain de l'Aéronautique au titre de l'année 2011-2012. Cet institut a pour mission l'accompagnement et la satisfaction des besoins en compétences du secteur de l'aéronautique. Sa mise en place est le fruit d'un partenariat entre l'Etat et le secteur privé, représenté par les professionnels du secteur de l'aéronautique. L'IMA accueille 300 stagiaires pour l'année en cours et devra atteindre son régime de pointe en formant 800 professionnels par an.
Par ailleurs, plusieurs actions ont été programmées au titre de l'année 2012 pour accompagner la réalisation du projet Bombardier. Il s'agit principalement d'attirer et accompagner les fournisseurs de Bombardier Maroc, d'impliquer les équipementiers locaux dans son approvisionnement, ainsi que d'accompagner les opérateurs locaux du secteur pour ajuster leurs chaînes d'approvisionnement en vue d'améliorer leur compétitivité.
Bien qu'elles évoluent à des rythmes fluctuants en raison du caractère cyclique de l'activité et sa sensibilité aux aléas de la conjoncture mondiale, les exportations du secteur aéronautique ont enregistré une tendance haussière sur l'ensemble de la dernière décennie et particulièrement sur les trois années d'opérationnalisation de l'Offre Maroc Aéronautique, avec un chiffre d'affaires additionnel à l'export qui dépasse les 2 milliards de dirhams, soit une évolution de 65%.


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