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L'Institut Français d'El Jadida : Une bouffée d'oxygène pour l'animation culturelle dans la ville
Publié dans L'opinion le 19 - 05 - 2014

L'Institut Français d'El Jadida est devenu la plaque tournante des férus de la culture à El Jadida. Outre ses programmes riches et variés visant le renforcement de l'apprentissage de la langue de Molière et la découverte de la culture et identité françaises, les activités de qualité concoctées avec beaucoup de soin par une direction très dynamique, assurée par Mme Elisabeth du Breil de Pontbriand, constituent une véritable bouffée d'oxygène pour l'animation culturelle à El Jadida.
Le dernier fait marquant ne date pas d'ailleurs de longtemps. En effet, en présence d'un jeune public avide de savoir au sujet de tout ce qui peut éclairer sa lanterne culturelle, composé essentiellement d'élèves, étudiants et de professeurs, la médiathèque de l'Institut Français d'El Jadida a reçu, le jeudi 8 Mai en cours, la charmante visite de l'écrivain franco-marocaine Lamia Berrada-Berca. L'objet de cette rencontre animée par notre ami Abdelali Errehouni est d'évoquer la place et le rôle de la littérature dans nos vies et d'aborder plus précisément les thèmes qui sous-tendent sa réflexion en tant qu'auteur : la solitude de l'individu, le sens de la liberté et la notion de libre-arbitre, le rôle de la littérature comme catalyseur de liberté, mais aussi de parler de son roman «Kant et la petite robe rouge» autant philosophique que révélateur. La durée et la qualité de la rencontre témoignent de la générosité de Lamia, la profondeur de son analyse ainsi que son empathie intellectuelle. Les interventions de l'audience n'en étaient pas moins intéressantes ni généreuses.
C'est un roman où Lamia Berrada a intuitivement souhaité que le poids des mots renvoie en effet au silence, que leur densité même s'augmente du poids des silences. S'appuyant sur des extraits de son roman «Kant et la petite robe rouge», Lamia précise que «la scène de l'écran, de la vitre d'hôpital où la mère et la fille se retrouvent, coupées du réel, coupées de toute communication réelle avec le médecin fonctionne comme une métaphore très révélatrice de leur situation. N'ayant pas accès à la parole, à la même parole agissante, ne peut se dire, soudain, que l'essentiel. On en arrive nécessairement à utiliser les mots pour être dans l'essentiel. Et même ce qui apparaît banal, même la phrase la plus ordinaire, car les dialogues sont réellement réduits à leur portion congrue, devient en réalité un éclat, une vérité propre à trancher le silence donc à ouvrir sur autre chose... C'est du moins ce que j'avais en tête, car j'adopte en réalité un style différent pour chaque type de texte. Chaque histoire me raconte autre chose, et crée d'elle-même la forme dans laquelle elle se coule. C'était aussi une façon d'explorer le monde souterrain des non-dits, de dénoncer la violence extrême du silence qui rend bien compte de l'étrangeté qui relie le couple homme/femme et qui organise le rapport familial. Je voulais montrer à quel point il est difficile en effet de relier l'autre à son intimité, c'est-à-dire à soi, en l'invitant à partager cette intimité. Les silences viennent prolonger la portée des paroles pour leur accorder tout leur sens ; ils viennent en ponctuation, ils créent des ellipses qui permettent, surtout, à l'imaginaire de se loger dans ces interstices. La réalité telle qu'elle apparaît est terriblement plate, mais de l'infra-ordinaire surgit à mes yeux une espèce de magie de la rupture, de la résonance, du fragment. Le plus important, c'est clair, réside en fait dans ce qui affleure à la surface...».
Lamia Berrada-Berca est née en 1970. De l'héritage légué par ses parents, au croisement d'un grand-père suisse-écossais et d'un autre arabe, d'une grand-mère française et d'une autre berbère, aux croisements de Paris, Berne, Fès, Aberdeen et le Sud marocain, entre une sœur vivant à Montréal et un mari d'origine sicilienne, subsiste comme un phare, la langue française. Langue de survivance enracinée au plus
profond d'elle, en laquelle s'est dissout le souvenir ancien de toutes les autres - berbère, arabe et anglais- émiettées dans le fil de la transmission... Langue unique qui n'ignore pas cet héritage multiple mais qui demeure investie d'un amour sans partage au point qu'elle en fait très logiquement à l'âge adulte son métier. Devenue professeur de Lettres Modernes après des études à La Sorbonne, elle exerce durant plusieurs années en région parisienne puis se tourne vers l'image dans le désir de confronter ses mots à d'autres univers, photographiques ou plastiques. Sa rencontre avec le Groupe Français d'Education Nouvelle en 96, puis les classes à projets artistiques qu'elle anime ensuite l'engagent à mener des projets où l'écriture trouve sa force d'expression au croisement d'autres arts, ou aujourd'hui dans le cadre du documentaire.
Rappelons dans le même ordre d'idées que l'Institut Français d'El Jadida organise également les 22 et 23 mai 2014 un autre café littéraire sous le thème: «Art contemporain et Aventure créative», où l'invité de marque n'est autre que Abderrahmane Ouardane.


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