La commémoration de l'inédite mobilisation prodémocratie a timidement débuté lundi à Hong Kong, quelques centaines de personnes étant rassemblées à l'endroit où des milliers de manifestants avaient bloqué la ville pendant deux mois à partir de septembre 2014. Quelques parapluies jaunes et quelques tentes ont de nouveau fait leur apparition dans le quartier central d'Admiralty, mais le nombre de manifestants était dimanche sans commune mesure avec les foules qui avaient défié l'autorité chinoise un an plus tôt. Incertains de la popularité d'un combat finalement contrarié par l'intransigeance de Pékin, les leaders de la contestation s'étaient refusés à estimer le nombre de personnes susceptibles de participer à ce premier anniversaire. Car un an après le début des mobilisations, le mouvement prodémocratie peine à retrouver un seconde souffle. Il y a un an, les manifestants réclamaient un véritable suffrage universel pour l'élection en 2017 du chef du gouvernement de Hong Kong. Mais Pékin ne leur a pas cédé un pouce de terrain et la lassitude prévaut parmi les militants de la "révolte des parapluies", nom hérité de l'accessoire qui leur servait à se protéger des tirs de gaz lacrymogènes. Lundi, jour pourtant férié à Hong Kong, seules quelques centaines de personnes étaient rassemblées à Admiralty, quartier d'affaires et de ministères. La manifestation se tenait à proximité du "mur de Lennon", un escalier extérieur qui avait été tapissé un an plus tôt de milliers de papiers multicolores sur lesquels s'exprimaient les soutiens du mouvement prodémocratie. Un moment de silence était prévu à 17H58 (09H58 GMT), heure à laquelle les forces de l'ordre avaient eu recours aux gaz lacrymogènes. Des groupes favorables à Pékin devaient également organiser des manifestations dans la journée. Ces derniers jours, des rassemblements des prodémocratie ont déjà eu lieu, sans non plus attirer les foules. Pour Law Kin-Wai, un étudiant de 18 ans, le mouvement "Occupy Central" aura au moins servi de déclic: "Il a donné à de nombreux étudiants et d'autres le désir de s'impliquer." Territoire chinois bénéficiant d'une large autonomie, l'ancienne colonie britannique a connu à l'automne 2014 sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession en 1997. Pékin avait approuvé le principe d'un suffrage universel pour la prochaine élection du chef de l'exécutif mais avait réservé à un comité de grands électeurs majoritairement favorable au Parti communiste chinois le soin de présélectionner les candidats. Le projet électoral soutenu par Pékin a finalement été rejeté par les députés prodémocratie du Parlement en juin, et c'est le statu quo ante qui prévaut: le chef du gouvernement local est choisi par une commission pro-chinoise.