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(6ème partie, suite et fin)
Agadir, destination balnéaire & tourisme urbain: Développer un bon balnéaire d'hiver
Publié dans L'opinion le 14 - 12 - 2015

Un bon balnéaire d'hiver, c'est d'abord un balnéaire urbain intelligent. C'est tout le contraire de bronzer idiot, sur la plage et autour de la piscine. C'est permettre aux touristes de profiter des avantages de la mer et de la plage, tout en faisant connaissance avec l'environnement touristique, culturel, patrimonial, gastronomique, artistique... de la destination dont, principalement, son arrière pays. Vivre de bonnes expériences et en garder de bons souvenirs.
Mais aussi profiter des autres créneaux dont celui du golf, de la thalasso, du spa, randonnées et excursions diverses.
La destination a grandement besoin d'un balnéaire urbain revu et bien corrigé sur la base d'innovation, mais se basant sur le grand capital d'Agadir qu'est sa plage. D'où l'objectif de bien réussir un repositionnement dans l'esprit d'un bon balnéaire urbain d'hiver. Pourquoi balnéaire d'hiver ? Parce que c'est le créneau dans lequel Agadir a moins de concurrents (sauf les Iles Canaries avec le même climat mais avec une infrastructure touristique plus performante). En plus, Agadir c'est d'abord la plage et la mer. Pourquoi alors chercher midi à 14 heures avec un nouveau concept ? La destination n'est pas nouvelle. Elle est basée sur le balnéaire qui a fait sa renommée. Agadir n'est pas une destination culturelle et ne peut le devenir. Elle ne peut devenir une destination d'affaires, non plus.
La problématique qui s'est posée ces dernières années n'est pas issue du balnéaire lui-même, mais du produit touristique qui est dépassé, qui a vieilli et qui n'a pas su évoluer face aux nouvelles destinations en Egypte, Tunisie ou Turquie. La destination est tombée dans une vétusté accentuée par son urbanisme mal conçu et boiteux. Le produit touristique a reculé donc, et ne constitue plus pour les TO un bon produit vendable et commercialisable. Le mal vient de là et non d'autre chose sauf qu'il s'est aggravé avec un environnement urbain qui n'a pas évolué aussi et qui a souffert d'un manque d'infrastructures urbaines nécessaires en matière de route, transport urbain, éclairage, animation... Le tout dans le tout, et la destination a sombré dans la déchéance.
Si la destination Agadir avait connu ses années de gloire dans les années 70 et 80, c'est parce qu'elle avait joué la carte du balnéaire d'hiver vis-à-vis du marché scandinave (qui faisait vivre la destination six mois par an), du marché allemand (fervent du balnéaire d'hiver et du bronzage, à tel point que tous les commerçants parlaient allemand à l'époque à Agadir) et du marché anglais (très porté sur le balnéaire d'hiver). C'est aussi parce qu'à l'époque, la Turquie n'avait pas encore bien développé sa station balnéaire phare Antalya (sa capitale balnéaire actuelle avec plus de 400.000 lits), que l'Egypte n'avait pas construit de nouvelles stations balnéaires (Charme Cheikh et Ourgada) et parce que la Tunisie n'avait pas réalisé, entre autres, la station Tabarka. Il est évident qu'on ne peut comparer Agadir avec les Canaries en tourisme, car cela équivaut à comparer une voiture ordinaire à une voiture de formule Un.
Moralité : lorsque les autres pays ont innové à travers la réalisation de destinations balnéaires de dernière génération, Agadir est resté figée ; à part la réalisation de nouvelles unités en front de mer à Founty. Sinon, elle aurait disparu de la carte touristique des TO. Les TO européens qui commercialisaient la destination avaient tiré la sonnette d'alarme il y des années, en disant : faites attention, vous manquez de capacité litière face à une concurrence rude et agressive. On ne les a pas entendus, le résultat est là. Le problème s'est aggravé par la fermeture de certains hôtels, la vétusté d'autres et par des chantiers hôteliers permanents. Heureusement que la TUI, via RIU Tikida, a sauvé la destination avec ses trois unités et avec le Club Robinson.
En ce qui concerne le balnéaire urbain, il est l'essence même de la destination car réalisé sur une ville reconstruite après le tremblement de terre. Agadir n'est pas une île perdue dans le Pacifique, c'est d'abord une ville. Le balnéaire n'est pas insulaire mais celui d'une cité urbaine. Donc indissociable du balnéaire ; le tourisme à Agadir est urbain et ne peut être autrement. Tout nouveau repositionnement ou conversion doit tenir cela en compte, sinon on va rater le coche et commencer à faire du n'importe quoi sans aucun développement assuré pour le secteur.
Le tourisme du XXIème siècle se distingue justement par cette composante balnéaire urbaine car les clients cherchent une diversité de produits dans une destination touristique qui doit s'adresser à tous les âges. Aux Iles Canaries, on trouve 36 concepts. D'où, pour Agadir, développer un maximum de créneaux qui cadrent avec le balnéaire dont les sports nautiques, sorties maritimes, sports de plage, etc. Mais également en incluant le tourisme urbain basé sur des infrastructures urbaines de qualité en matière de circulation, transports publics, éclairage, signalétique, zone de verdure, d'animation grand public, etc.
A ceci, il faut ajouter, pour compléter ce repositionnement du tourisme balnéaire d'hiver, la réalisation d'une panoplie d'infrastructures de divertissement (aqua parks, parcs de loisirs, aquarium, patinoire, etc) Mais également des zones commerciales dédiées au shopping. Il est à rappeler que dans le tourisme balnéaire urbain, le touriste ne peut rester cloîtré dans son hôtel (même s'il est en All Inclusive) face à la possibilité de sorties qu'il peut faire en matière de distraction, loisirs, culture, parcs naturels, excursions dans l'arrière pays, etc.
D'où la nécessité de faire connaître d'autres produits existants, notamment le golf, la thalasso, la remise en forme, des distractions sportives (karting, plongée sous-marine, surf, parapente et autres). Le tout avec une bonne information touristique, que le touriste doit avoir à portée de main dans l'hôtel, à travers un site internet dédié et évidemment à travers des bureaux d'information touristique. En conclusion, la destination balnéaire ne peut réussir ce repositionnement sans l'implication directe, permanente, dynamique et soutenue du Conseil Communal d'Agadir et du Conseil Régional.
Dans ce cadre, il est judicieux d'organiser, en faveur des nouveaux élus communaux et régionaux, une journée d'information spécifique au tourisme, en présence des professionnels et des Autorités et autres intervenants du secteur. L'objectif est de faire savoir aux élus les tenants et aboutissants d'un secteur clé, générateur d'emploi et important vecteur de développement socio-économique local et régional. Il est judicieux également de tracer une feuille de route précise bien détaillée des devoirs des uns et des autres dans une stratégie cohérente participative à court, moyen et long terme, avec un bon suivi de terrain, afin de réussir ce nouveau repositionnement et faire renaître la destination de ses cendres.
Les handicaps, les blocages, les problèmes du secteur sont connus et bien catalogués. On a besoin de passer à l'action, d'innover, corriger, entreprendre, réaliser pour avancer comme un seul homme dans une synergie sans failles autour de laquelle sont réunis et convaincus, les élus, les professionnels, les autorités, l'Université Ibn Zohr et notamment l'ENCG et les filières tourisme de la Faculté des Lettres, les services extérieurs et des représentants de la société civile.
En fait, on doit déclencher une nouvelle dynamique, une nouvelle approche, un nouveau train de travail pour sauver la destination. Car il s'agit, effectivement, d'un sauvetage. Or, pour un bon sauvetage, il faut de bons moyens et de bonnes compétences.


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