Le Maroc s'est affirmé comme le principal moteur du marché du tabac manufacturé, des extraits et des essences dans la région MENA, avec un taux de croissance annuel composé de +15,5 % entre 2013 et 2024 et une part de 80 % de la production régionale, selon une étude d'IndexBox dévoilée le 3 septembre. Consommation régionale en déclin, essor marocain en contrepoint Le rapport souligne que «la consommation de tabac manufacturé, extraits et essences dans la région MENA a diminué de -4,2 % en 2024 par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 55 000 tonnes». La demande régionale, autrefois vigoureuse, n'a cessé de se contracter depuis son apogée de 85 000 tonnes en 2013. En valeur, le marché s'est replié à «479 millions de dollars (4,69 milliards de dirhams) en 2024, soit une baisse de -6 % par rapport à 2023». L'étude rappelle que le sommet historique avait été atteint en 2013 avec 831 millions de dollars (8,13 milliards de dirhams). Depuis, la région enregistre un ralentissement structurel de la consommation. La répartition géographique met en évidence la domination de la Turquie, qui absorbe 46 % du volume régional, soit 25 000 tonnes, suivie par les Emirats arabes unis (11 000 tonnes) et l'Iran (5 600 tonnes). Toutefois, c'est au Maroc que la progression est la plus spectaculaire : «avec un taux de croissance annuel composé de +15,5 %, le royaume a enregistré la plus forte expansion de marché parmi tous les pays de la région». En valeur, la Turquie (179 millions de dollars, soit 1,75 milliard de dirhams), les Emirats (98 millions de dollars, soit 959 millions de dirhams) et l'Egypte (93 millions de dollars, soit 910 millions de dirhams) concentrent 77 % du marché total. Le Maroc, l'Iran, la Jordanie, le Yémen et la Libye se partagent les 16 % restants, mais l'étude insiste : «le Maroc se distingue par un essor nettement supérieur à celui de ses voisins». Production et commerce extérieur : Maroc pilier industriel et exportateur de premier plan La production régionale de tabac manufacturé a connu en 2024 une envolée statistique, atteignant 672 tonnes, soit une hausse de 400 % par rapport à 2023. Toutefois, ce chiffre reste très inférieur au sommet de 2016, quand la production s'élevait à 4 800 tonnes. En valeur, elle est estimée à «8,2 millions de dollars (80 millions de dirhams) en 2024, contre un pic de 30 millions de dollars (294 millions de dirhams) en 2016». Dans cette configuration, «le Maroc, avec 537 tonnes, représente 80 % de la production régionale en 2024». Il dépasse de loin Oman (110 tonnes) et le Koweït (25 tonnes). L'étude rappelle toutefois que la tendance marocaine demeure contrastée : «avec un recul moyen de -5,9 % par an depuis 2013, la production nationale a décliné sur la décennie, mais le pays conserve son rôle dominant dans l'appareil industriel régional». Les importations de la région MENA se sont établies à 64 000 tonnes en 2024, en légère progression de +0,4 % sur un an, mais loin du sommet de 91 000 tonnes enregistré en 2013. En valeur, elles ont toutefois atteint «680 millions de dollars (6,67 milliards de dirhams) en 2024, soit une augmentation de 27 % par rapport à 2023». La Turquie reste le premier importateur avec 32 000 tonnes, soit près de la moitié des volumes régionaux, suivie des Emirats (12 000 tonnes), de l'Iran (5 600 tonnes), de la Jordanie (3 200 tonnes) et de l'Egypte (3 000 tonnes). Le Maroc se positionne également comme importateur croissant : «avec 2 400 tonnes en 2024, le royaume enregistre une croissance annuelle moyenne de +11,1 % de ses achats depuis 2013, soit la progression la plus rapide de la région». En valeur, les importations marocaines ont affiché un rythme annuel moyen de +8,8 % sur la période 2013-2024. L'étude souligne que «le Maroc se distingue comme l'un des rares pays de la région à conjuguer expansion des importations et croissance soutenue de la consommation intérieure». Les exportations régionales se sont élevées à 9 600 tonnes en 2024, en hausse de 50 % par rapport à 2023, renouant avec des niveaux proches de 2016. En valeur, elles ont atteint «95 millions de dollars (931 millions de dirhams), en forte progression et à un sommet historique». La Turquie domine les flux avec 6 300 tonnes exportées, soit 65 % du total. Le Maroc suit avec 1 237 tonnes, représentant 13 % du marché, devant les Emirats (8,3 %), la Tunisie (6,6 %) et l'Egypte (5,6 %). Toutefois, en valeur, «le Maroc, avec 37 millions de dollars (362 millions de dirhams), se classe premier exportateur régional, devant la Turquie (33 millions de dollars, soit 323 millions de dirhams) et les Emirats (9,4 millions de dollars, soit 92 millions de dirhams)». Cette supériorité repose sur un prix à l'exportation très élevé : «29 602 dollars (290 000 dirhams) la tonne pour le Maroc, contre 5 344 dollars (52 000 dirhams) pour la Turquie». Sur la période 2013-2024, le royaume a enregistré une progression annuelle moyenne de +13,7 % de ses prix à l'export, consolidant sa réputation de fournisseur haut de gamme.