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Donner à Tayeb Saddiki ce qui aurait dû lui appartenir
Publié dans L'opinion le 11 - 02 - 2016

Entre une sorte d'hypocrisie bon enfant et une émotion difficilement contenable, on aura parlé et écrit, on parlera et écrira au Maroc sur Tayeb Saddiki beaucoup plus qu'on l'aura fait durant toute sa longue et foisonnante vie. Ce n'est point un paradoxe, tant l'homme de théâtre et l'homme tout court, tout grand, était immense et son immensité à la hauteur de la réaction humaine marocaine à l'annonce de sa disparition, même si elle ne fut pas subite.
Le théâtre était sa raison de vivre. Voire même sa raison de mourir.
Et cette vérité, ce constat, une fois n'est pas coutume, le commun des mortels, le citoyen lambda s'en rendait compte. Au point que pour lui, Saddiki et l'art théâtral n'en faisaient qu'un.
Comme un des fondateurs du Théâtre Ouvrier, avec, entre autres pionniers Mahjoub Ben Seddik, Tayeb Saddiki était un ouvrier du théâtre. Et donc pas ce bourgeois gentilhomme, image trompeuse reflétée chez certains qui ne l'ont pas connu de près. On a coutume de dire des morts que nous avons tant aimés qu'ils étaient la simplicité et la modestie incarnées. Et bien, Tayeb Saddiki est loin de déroger à la règle. Ce n'est pas très original de le claironner, mais c'est comme cela.
Le « lion de Mogador » a, pourtant, entamé une carrière promue à être plus que brillante, mais glorieuse à Paris, au milieu des années cinquante. Dans cette situation unique pour lui, il s'est jeté dans un terrain à la fois désert et infiniment riche. Avec ses dons et son courage, il en fera un terrain conquis. Ainsi, ce n'est nullement un hasard ou, permettez l'expression, pour ses beaux yeux que Jean Vilar l'accueille à bras ouverts dans son légendaire Théâtre national de Paris. Notre homme s'est entiché et très imprégné par le Théâtre Mogador de Paris. Au point de faire un rêve obsessionnel que d'en fonder un au Maroc, sans que cela soit une copie conforme. Le théâtre Mogador de Casablanca restera injustement et éternellement un rêve avorté qui tourna parfois au cauchemar. A force de sacrifices et grâce à l'appui de rares mécènes, le « Mogador » réussit tant bien que mal à garder pieds su terre. Peut-être qu'on le sait peu, mais cette histoire a tellement fait souffrir cet homme qui, avant tout, avait pour mission et vocation de s'occuper des planches plutôt que d'avoir du pain sur la planche...
De retour au pays, il se garda de perdre le moindre grain d'identité culturelle, malgré le long et intense apprentissage parisien. Au contraire, il plongea dans un important et pionnier (ré) examen de la culture populaire nationale et arabe, qui fut et fit sa touche et sa « marque » uniques. Nous ne reviendrons pas sur cette vaste carrière saddikkienne qui aura bercé grands et petits, rivés devant les petits écrans noir et blanc dès les années soixante, durant ce nostalgique âge d'or de la télévision
. Seulement, il nous reste à émette un vœu qui ne saurait être un vœu pieux tellement il paraît évident : mettre le théâtre Mogador, rêvé et fondé par Tayeb Saddiki, à la disposition du public marocain et étranger. Tout bonnement en en faisant un musée à la gloire et à la mémoire de ce créateur qui a tant donné mais si peu reçu. En un mot et pas des moindres, donner à Saddiki ce qui lui pu et dû lui appartenir !


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