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Exercice illégal de la médecine dentaire : 15% des Marocains soignés par des charlatans souffrent d'infections
Publié dans L'opinion le 13 - 04 - 2016

L'exercice illégal de la médecine dentaire se pose avec acuité au Maroc. Les praticiens qui la pratique ne disposent ni des connaissances scientifiques requises ni des techniques professionnelles réglementées, ce qui constitue une menace grave et sérieuse sur la santé des citoyens. A cet égard, l'Ordre National des Médecins Dentistes (ONMD) lance une alerte à l'opinion publique sur le danger réel de ces pratiques frauduleuses, qui font des ravages parmi les populations marocaines et sont à l'origine d'handicaps, de maladies graves et de décès parmi nos concitoyens. « Le Droit à la santé est un acquis inaliénable du Maroc moderne. La loi, qui est impersonnelle et générale, doit en assurer la jouissance par les citoyens. En cela, elle a pour objectif essentiel la répression des pratiques illégales, non professionnelles et, surtout, mettant en danger la santé publique », souligne l'Ordre National des Médecins Dentistes, ajoutant qu' « il appuie de manière solennelle et ferme l'adoption par la Chambre des Représentants du projet de loi n° 25-14, qui lui a été soumis par le gouvernement et visant la protection de la pratique légale et réglementée de l'exercice des professions des préparateurs et manipulateurs des produits de santé y compris celle des prothésistes dentaires au Maroc ».
Même la Chambre des Conseillers doit se prononcer sur ce projet, tout en s'inspirant de voter ce texte dans les mêmes termes que la première Chambre. « Il est, en effet, de l'extrême importance que les Conseillers consacrent la noblesse et la saine pratique de la médecine dentaire, en épousant la vue que l'Ordre National des Médecins Dentistes et les députés ont de la santé bucco-dentaire. En ce sens, la pratique des prothésistes dentaires passe, nécessairement, par la vigilance et le contrôle de l'exercice de la profession. Dans ce cadre, seule la loi a le pouvoir et la faculté de régenter la profession de prothésiste dentaire, de prévoir le cadre légal de ses pratiques professionnelles et d'en réprimer les déviances frauduleuses et illégales », indique-t-on.
Des pratiques hors la loi
L'ONMD fait savoir, par ailleurs, que la médecine dentaire est une discipline scientifique qui obéit à un triple critère : formation universitaire diplômante, mise à niveau scientifique/technique permanente et respect de la pratique professionnelle légale.
Ces trois critères fondent organiquement l'exercice de la médecine dentaire, d'une part, et d'autre part, doivent éclairer l'autorité publique contre les pratiques frauduleuses et illégales de la médecine dentaire. Or, celles-ci ont la peau dure au Maroc.
Prolongeant un état hérité de l'ère du colonialisme, la pratique illégale des soins dentaires sévit encore et de manière très dangereuse, comme l'a souligné le ministre de l'Intérieur lui-même devant les représentants de la Nation en affirmant, d'après un recensement effectué par son département, que 3 300 prothésistes-dentaires exercent illégalement la médecine dentaire au Maroc. La moitié de ceux-ci (soit 1 790) ne dispose d'aucune autorisation, sachant
par ailleurs qu'un prothésiste ne peut exercer en tant que médecin dentiste mais plutôt sous prescription de ce dernier.
Cet état de fait est on ne peut plus gravissime, lorsque l'on sait, selon des études élaborées par les facultés de médecine dentaire de Rabat et Casablanca, que les dégâts causés par les pratiques illégales de la médecine dentaire sont graves et alarmants.
Chiffres à l'appui, 15% des marocains qui ont fait appel à ces praticiens souffrent d'infections au niveau de la dent arrachée, 26 % de ces personnes ont eu les dents cassées après intervention, 7% souffrent d'infections externes...
L'ONMD ajoute que la profession de médecin dentiste est la consécration d'un long cursus universitaire de six années d'études selon la nouvelle réforme dans une faculté ou une école de médecine dentaire, dont l'accès est sanctionné par un concours d'entrée. Les études proprement-dites sont assorties d'une thèse donnant droit au diplôme de doctorat en médecine dentaire. Ce long et pédagogique parcours est enrichi par une formation continue qui ne s'arrête jamais, le défi étant de rester à niveau des progrès scientifiques, techniques et technologiques qui jalonnent la pratique de la médecine dentaire le long du parcours professionnel des praticiens. Là réside la différence, d'une part, entre le médecin dentiste et le prothésiste, celui-ci obtenant son diplôme après deux années seulement d'études. Et, d'autre part, entre ces deux praticiens et les arracheurs de dents qui, par recette illégale, frauduleuse et faisant fi de la morale et de la probité professionnelle, s'érigent en ‘'médecin dentiste'', en prodiguant soins et conseils, sillonnant quartiers périurbains, souks, marchés et monde rural.
Le résultat de cet état de fait défie la logique et la nature d'un pays qui a fait des progrès énormes, voire extraordinaires en matière de santé publique de manière générale, malgré les insuffisances que l'on enregistre ici et là en la matière.
La problématique de l'anarchie professionnelle est liée à deux phénomènes. Le premier, historique, a laissé croire que les soins dentaires peuvent être donnés sans expertise, convaincus à tort que la médecine dentaire étant un luxe dont on peut faire l'économie. De cela résulte le recours à certains prothésistes, aux arracheurs de dents et Cie, dans l'ignorance des risques liés à l'hygiène et aux process de stérilisation, dont le manquement peuvent engendrer la contamination/transmission de maladies graves comme le sida, l'hépatite, l'herpès ou encore la tuberculose. Le deuxième phénomène, normatif et réglementaire, a permis à des praticiens hors la loi d'inhiber l'exercice légal de la médecine dentaire, en en dénaturant l'identité et les valeurs fondatrices.
Les conséquences ont été - et le restent – chèrement payées par les Marocains, comme le montrent les cas de décès constatés un peu partout au Maroc (notamment dans les villes de Salé, Agadir, Chaouen, Sidi Bennour, Ben Guérir, Nador...) et les procès intentés par des patients ayant été victimes de séquelles et de maladies suite à une pratique bien aventureuse (Casablanca, Fès, Meknès, Salé, Taza, Tetouan Khénifra, Safi, Tit Mellil, Guelmim, Ben Guérir, Chaouen...). Ces décès et plaintes sont conséquents à des interventions dentaires pratiquées par des personnes non habilitées qui font fi de la loi, de la morale, de l'éthique et, plus outrageusement, de la vie d'autrui.
« Renforcer l'arsenal juridique est un souci majeur pour nous, l'accélération de la promulgation de la loi relative à l'exercice des prothésistes dentaires, la mise en application de la loi sur les dispositifs médicaux ainsi que le renforcement par le contrôle des lieux d'exercice et des centres de formation des prothésistes dentaires ainsi que le renforcement du partenariat public et privé, aideront à mettre fin au phénomène de l'exercice illégal de la profession de la médecine dentaire au Maroc », souligne Docteur Mohammed JERRAR, Président de l'Ordre National des Médecins Dentistes.
Selon les chiffres du ministère de l'intérieur, ils seraient plus de 3.300 personnes à exercer cette profession de manière illégale, près de 1.700 d'entre eux ne disposent d'aucune autorisation de la part des autorités.


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