Débat sur le rôle du réseau national des médecins radiologues du secteur libéral: Partenariat Public-Privé pour une campagne élargie de dépistage du cancer du sein

9 sur 10, c'est le nombre de cancers du sein guéris grâce à un dépistage précoce. C'est cette raison principale qui pousse tous les épidémiologistes du monde entier à militer pour élargir les possibilités d'un dépistage précoce du cancer du sein.
Partant de ce principe, Dr Boumehdi Bounhir, médecin radiologue, a lancé récemment l'idée pour réfléchir à des mécanismes impliquant le réseau national des médecins radiologues du secteur libéral, dans le dépistage précoce du cancer du sein.
C'est, d'ailleurs, cette même raison qui a poussé la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) de France, à s'impliquer depuis des années, et durant toute l'année, à faire le dépistage précoce du cancer du sein. Ce dépistage, basé sur la réalisation d'un examen simple, la mammographie tous les deux ans, pour les femmes entre 50 et 74 ans, est totalement pris en charge par l'assurance maladie, sans qu'aucune avance de frais ne soit nécessaire pour les femmes qui en bénéficient.
Il serait intéressant que le ministère de la Santé, la Fondation Lalla Salma, les différents organismes payeurs, (ANAM, CNOPS, CNSS, autres assurances santé........), le réseau national des médecins radiologues du secteur libéral, de s'inspirer de cette expérience et de bien d'autres, afin de réduire les cas des cancers du sein diagnostiqués très tardivement et qui coûtent, par conséquent, très cher pour la malade et pour l'Etat.
Le ministère de la Santé a une grande expérience, de partenariat public-privé (PPP), dans le domaine de l'hémodialyse. Cela consiste en l'achat de services chez les centres d'hémodialyse du secteur libéral. Cette solution a permis à des milliers d'insuffisants rénaux marocains de bénéficier de séances d'hémodialyse dans le secteur libéral et dont la prise en charge est assurée par l'Etat (ministère de la Santé).
Le cancer du sein est un problème de santé majeur. Le cancer du sein est la tumeur la plus fréquente chez les femmes. Il représente la première cause de mortalité féminine par un cancer. Au Maroc, entre 30 et 45.000 personnes sont affectées chaque année par le cancer du sein, avec 7000 nouveaux cas par an. Selon des extrapolations à partir de statistiques de l'Institut National d'Oncologie Sidi Mohammed Ben Abdellah du CHU de Rabat, les experts parlent d'une incidence de 60 à 90/100.000 femmes par an. Dans le Monde, ce chiffre atteint 540.000 cas par an et près de 300.000 femmes en meurent. Par conséquent, il représente un véritable problème de santé publique mondiale majeur. Chez nous, comme ailleurs, il faut conjuguer tous les efforts, pour juguler l'évolution de ce mal, relève Dr Boumehdi.
Au Maroc, la Fondation Lalla Salma - Prévention et traitement des cancers a lancé, depuis plusieurs années, une campagne pour le dépistage gratuit du cancer du sein dans les centres de santé. Les retombées de cette campagne, en termes de diagnostic précoce du cancer du sein, n'ont pas encore été publiées.
C'est ainsi que la Fondation Lalla Salma - Prévention et traitemens des cancers avait lancé une campagne de sensibilisation et de mobilisation pour le dépistage du cancer du sein, en collaboration avec le ministère de la Santé. L'objectif de cette campagne est d'inciter les femmes de plus de 45 ans à bénéficier du dépistage gratuit organisé dans tous les centres de santé, et ainsi de les pousser à participer au programme national de détection précoce du cancer du sein (qui représente environ 7.000 nouveaux cas par an au Maroc) et de créer ainsi un véritable élan national.
Trouver le moyen de faire participer le réseau national des médecins radiologues du secteur libéral, dans le dépistage précoce du cancer du sein, ne peut être que d'un apport capital pour booster cet élan national.
Pour étayer son argument, Dr Boumehdi Bounhir, insiste sur le fait que le diagnostic précoce du cancer du sein peut, en outre, permettre d'éviter des traitements mutilants comme l'ablation totale du sein (mastectomie). C'est ainsi qu'il rappelle, en tant que médecin spécialiste en radiologie, que la mammographie est actuellement le moyen le plus efficace du dépistage précoce des cancers du sein car elle permet même le dépistage de calcifications synonymes de lésions précancéreuses ou de tumeurs mesurant un centimètre non décelables cliniquement. Le diagnostic est exact dans 90 % des cas. Elle peut être complétée par une échographie mammaire qui permet d'affirmer la nature de la masse comme les kystes mammaires et en cas de seins denses. Le diagnostic est complété par des biopsies.