Entretiens à Banjul entre M. Bourita et le ministre gambien des Affaires étrangères    Baitas sur la réforme des retraites : le gouvernement n'a de choix que d'aller de l'avant    Trésor : Un excédent de financement de 3,7 milliards de dirhams à fin mars    Conseil de gouvernement : le projet de loi sur la réforme des CRI adopté    Casablanca : Nabila Rmili veut donner un nouveau cachet à la métropole    CapAccess by BOA. Des rencontres régionales pour dynamiser l'investissement    Industrie: accès au financement "normal" pour 66% des patrons au T1-2024    Décès du militant Abdelaziz Nouidi    Aujjar émissaire de la Francophonie pour les présidentielles au Tchad    RSB-USMA : Les détails sur la décision du TAS qui mettent à mal la presse algérienne    Achraf Hakimi devient le joueur marocain le plus capé de la Ligue des Champions    Mondial 2030: Le Maroc sera au rendez-vous de l'événement, selon Fouzi Lekjaa    Coupe du Trône/16e de finale : La Renaissance Berkane reçoit l'AS FAR    Comment le Maroc est devenu un hub pour les écoles étrangères    Chambre des représentants: plénière mercredi pour examiner le bilan d'étape de l'action gouvernementale    Johannesburg plongée dans le noir après le vol de câbles électriques    Le Burkina, Niger et le Mali appelés à « reconsidérer » leur sortie de la Cedeao    L'UE octroie une aide d'un milliard d'euros pour soutenir le Liban    La Mauritanie annule la hausse des taxes imposée aux importations agricoles marocaines    Cosumar : moteur de la transformation de la filière sucrière nationale    L'ONDA lance un appel d'offres pour la conception et le suivi des travaux de construction de son nouveau siège social    Nadia Fettah participe à la Réunion du Conseil de l'OCDE au niveau des Ministres    National ''Amateurs''/ J26: Yaâcoub El Mansour promu, quatre équipes en duel pour le second billet !    Real Madrid : Thibaut Courtois est en avance sur ses temps de passage    OM-Atalanta : Ounahi et Harit dans le groupe marseillais    Zenata Top 32 : lancement de la saison surf et bodyboard par la SAZ    Edito. New look    Le Maroc se classe premier au Major Field Test (MFT)    Ait Taleb débloque 72 millions DH pour l'achat de 122 ambulances    Agadir to host meeting on establishing a support committee for «Kabyle State»    Jazzablanca 2024 : un line-up époustouflant avec Candy Dulfer, Hind Ennaira et Sarah & Ismael    Festival Gnaoua et Musiques du Monde : une expérience vibrante pour l'édition 2024    Rétro-verso : Quand les corsaires de Salé gardaient nos frontières...    Bakou : le Maroc prône une préservation de la paix via la culture    Recherche scientifique : l'UIR s'allie à l'Université du Mississippi    Grippe aviaire : l'OMS juge « faible » le risque global posé par le virus H5N1    Emoi à Sefrou suite à l'assassinat d'un lycéen de 16 ans    Sahara : La pertinence du plan d'autonomie marocain mise en avant au Parlement britannique    Syndicats contre gouvernement : l'augmentation des salaires en question    Propriété intellectuelle : l'ANME hausse le ton    Sécurité : visite du président du Comité militaire de l'OTAN    La Planète des Singes : « Le nouveau royaume » offre un nouveau souffle à la saga (VIDEO)    Moroccan embassy debunks viral video : Assault not in Morocco, police not involved    Maroc : Vers la constitution d'un comité de soutien au «peuple kabyle»    Kenya : L'ambassade du Maroc débunke une vidéo sur la police    Tanger: Un bâtiment inscrits sur la liste des lieux historiques menacés d'Amérique    Maroc : Décès du violoniste et professeur de musique Ahmed Hbicha    Jazz Day: Le choix de Tanger reflète la capacité du Maroc de réussir l'organisation de grands événements internationaux    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ciné Zoom : Pleins feux sur le cinéma ivoirien
Publié dans L'opinion le 27 - 09 - 2016

La Côte-d'Ivoire, comme la presque totalité des pays d'Afrique, doit faire face à un manque de moyens et de structures adaptées pour avoir une production cinématographique quantitative et qualitative.
Dans les années 70, la Côte d'Ivoire pouvait s'enorgueillir de son cinéma. Les salles étaient en nombre important. Et la plupart des grandes villes du pays en possédait. Que ce soit à Abidjan comme à l'intérieur du pays, les cinéphiles scrutaient les affiches tous les soirs pour voir les films à la une. Jeunes, adultes, hommes comme femmes se bousculaient pour avoir accès aux salles et se délecter des projections cinématographiques.
C'est souvent que certains cinéphiles étaient obligés de suivre les films en position debout puisque parfois la salle devenait exiguë pour contenir la foultitude de cinéphiles. C'est dire tout l'intérêt que le cinéma suscitait à cette époque. Et ce beau public qui était surtout passionné des films de karaté.
C'est l'époque des grands acteurs comme Bruce Lee, David Caradine, Takashi Yamamoto etc. Les westerns et polars américains de même que les longs métrages africains étaient aussi prisés des cinéphiles à l'exemple de "Pétanqui". Le cinéma constituait le hobby favori de beaucoup de gens. Pour 500 fcfa, l'on avait droit à une séance à Abidjan alors que dans les salles de l'intérieur du pays, cela coûtait à peine 200 fcfa. Parfois, on y allait en famille, ou bien avec sa petite amie. Le développement du cinéma et de ses salles a également favorisé la floraison de petits commerces à partir desquelles des familles gagnaient leur vie à travers la vente de certaines denrées (pain, oranges, viande braisée, des cigarettes etc).
Au fond, les deux décennies 1970-1990 ont vu l'âge d'or du 7ème art parce que l'Etat ivoirien et ses partenaires extérieurs avaient fait du cinéma une véritable industrie dont le fonctionnement donnait satisfaction. Malheureusement, les choses vont peu à peu se dégrader jusqu'au début des années 90 où, à la place des projections cinématographiques, ce sont des cérémonies religieuses qui vont élire domiciles dans les salles. Si les soirées de cinéma étaient l'occasion pour beaucoup de gens de se distraire, elles constituaient également des moments où des groupes de voyous se réglaient les comptes. Etant donné que les tarifs d'entrée aux salles ne valaient pas grand-chose, tout le monde pouvait y accéder. Ainsi, des loubards se donnaient rendez-vous dans ces salles pour s'y affronter à l'arme blanche. C'est ainsi qu'au fil du temps, les salles de cinéma vont voir leur réputation s'enlaidir et vont peu à peu se vider.
A côté de cela, beaucoup de gens considéraient aussi que les salles de cinéma et les vidéo-clubs dans les petits quartiers constituaient des lieux de dépravation (diffusion de films pornos, distribution de drogue etc.).
Lorsqu'au début des années 90, un vaste mouvement évangélique se met en branle au pays d'Houphouët-Boigny, les salles de cinéma (parfois abandonnées parce que plus rentables) et les vidéo-clubs tombent aux mains d'hommes religieux visiblement décidés à en découdre avec "le diable".
L'ancien centre culturel de Treichville et son cinéma, l'ancien cinéma Liberté d'Adjamé et bien d'autres en feront les frais au grand dam des professionnels du milieu qui assistent impuissants à l'enlisement de leur métier. Plus de salles, plus de projections, plus de production et patatras! Toute l'industrie cinématographique s'écroule.
Les réalisateurs ne doivent leur salut qu'à des soutiens de l'Etat et de partenaires privés. En effet, avant le début de la crise militaro-politique de Septembre 2002, les appuis ponctuels de l'Etat ivoirien et ceux des partenaires étrangers dont la plupart sont français soulageaient quelques peu les réalisateurs. Mais, à partir de l'éclatement de la crise de 2002, les efforts de l'Etat vis-à-vis du secteur cinématographique vont s'amoindrir alors que l'aide extérieure quant à elle, s'est considérablement rabougrie. Même si durant cette période, l'organisation de certains événements tels Clap Ivoire, le Fica (Festival international du court-métrage d'Abidjan), ont donné le sentiment que quelque chose était encore possible, il faut reconnaître que l'économie cinématographique est toujours inexistante. Les réalisateurs dans leur souci de continuer à exister s'investissent pour la plupart, dans la production de séries télévisées. Il faut toutefois, reconnaître que l'avènement du numérique a boosté la production dès l'an 2004. Surtout que ce mode nouveau de production facilite la tâche aux cinéastes et amoindrit aussi leurs charges. Au fond, là où auparavant l'on avait besoin d'une vingtaine de techniciens, en mode numérique, avec ne serait-ce que cinq techniciens, le tour est joué. Ainsi, les cinéastes sont unanimes pour reconnaître que le passage au numérique améliore la qualité de l'image et du son. En la matière, "Coupé décalé" de Fadiga Demilano ; "Les bijoux du sergent Digbeu" de Alex Quassy et même "Un homme pour deux sœurs" de Marie-Louise Asseu constituent de belles illustrations.
Mais le recours au mode numérique ne règle pas tout pour autant. Puisque l'une des grosses plaies du cinéma ivoirien demeure le manque de professionnalisme et le déficit de financement. Par ailleurs, il se pose également un problème de public. D'autant que la population de son côté est de plus en plus friande des Cd, Vcd, Dvd et autres clés Usb. De fait, beaucoup de gens ne trouvent plus nécessaire de se rendre dans une salle de cinéma pour voir un film. Dans une telle situation, que faire? Les cinéastes l'ont appelé de tous leurs vœux. L'office national de l'action cinématographique de Côte d'Ivoire (Onac-ci), a finalement été mis sur pied par l'Etat ivoirien. Entres autres missions à lui assigner, il a vocation de réorganiser et professionnaliser le cinéma ivoirien, promouvoir la coopération internationale en matière de cinéma etc. Si l'idée de cet office a germé sous l'ancien régime (la refondation), il faut reconnaître que c'est avec le ministre Maurice Bandama que l'Onac-ci a véritablement vu le jour. A l'ouverture de la 12ème édition de Clap Ivoire, et qui a décerné le grand prix Kodjo Ebouclé et le prix du meilleur scénario au jeune réalisateur béninois .... pour son film "Rencontre virtuelle", Kitia Touré, l'ancien directeur de l'Onac-ci, n'a pas caché sa volonté de mettre de l'ordre dans la cinéma ivoirien qui compte plusieurs branches (spécialistes de la recherche de financement, producteurs exécutifs, délégués, mécènes, sponsors, créateurs, de scénaristes, metteurs en scène, etc.). L'instauration d'une carte professionnelle, la construction de salles multiplexes avec l'aide des décideurs politiques et celle des opérateurs économiques et administratifs constituent des chantiers qui redonneront certainement vie au cinéma ivoirien.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.