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L'Education : Déterminant du modèle du développement économique et social du Maroc: Importance « vitale » d'une réelle appropriation de la réforme par tous les acteurs concernés
Publié dans L'opinion le 12 - 12 - 2016

S'il est largement admis que l'éducation impacte positivement la croissance/développement d'un pays, la principale question qui reste posée est comment concevoir et mettre en oeuvre une réforme qui permettrait d'améliorer réellement et durablement la performance éducative.
Après avoir mené l'évaluation de la mise en oeuvre de la charte nationale d'éducation et de formation 2000-2013, le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) a élaboré la vision stratégique 2015- 2030 qui tente d'apporter une réponse à la lancinante question de la réforme éducative. Les objectifs de cette vision consistent pour l'essentiel à réaliser : (i) l'équité et l'égalité des chances, (ii) la qualité pour tous, (iii) la promotion de l'individu et de la société et (iv) un leadership efficace et une nouvelle conduite du changement.
S'il paraît que la vision a été élaborée suite à une évaluation rigoureuse et selon une démarche participative et bien que les recommandations de cette vision soient reprises dans une loi cadre en cours d'examen, c'est toutefois, sa traduction en plans d'action et sa mise en oeuvre qui restent vraiment problématiques.
Loin de vouloir préjuger du devenir de cette nouvelle réforme, il est tentant de dire que sa mise en œuvre devrait faire preuve d'innovation et d'originalité, surtout en abordant les mêmes thématiques déjà traitées par les précédentes réformes qui étaient toutes aussi ambitieuses.
Dans cette perspective, quelles que soient l'ingénierie déployée et la bonne volonté des concepteurs des réformes éducatives, tout dépend de la manière dont l'action publique éducative se met concrètement en place dans les établissements d'enseignement par des acteurs animés par des logiques variées et parfois antagonistes. La mise en œuvre de la charte a effectivement mis en exergue le décalage entre la politique éducative telle qu'elle a été conçue et telle qu'elle existe sur le terrain, d'où l'importance vitale d'une réelle appropriation de la réforme par tous les acteurs concernés.
Ceci étant dit, il est primordial de ne pas perdre de vue que l'Ecole, largo sensu, a une triple fonction : pédagogique (transmission de savoirs), sociale (insertion dans la société) et éducative (formation de la personne). De ce point de vue, toute réflexion sur le rôle des institutions éducatives dans le développement
d'un pays doit, d'une certaine manière, intégrer les objectifs liés au profil de l'apprenant. Le challenge étant d'aider les élèves et les étudiants à développer l'autonomie d'apprendre, éveiller leur jugement critique, construire des raisonnements logiques, forger leur esprit à l'initiative et à la prise de risque, les sensibiliser aux enjeux de la société, développer leur sens de l'argumentation, leurs compétences linguistiques et technologiques (ICT skills), leur créativité, leur sens de responsabilité et leur confiance en soi. Des qualités à même de leur permettre de prendre leur avenir en main et de les préparer à assumer des responsabilités professionnelles et civiques.
Le défi de la réforme est encore nouvellement relancé. A ce titre, quelques axes prioritaires d'amélioration de la performance éducative méritent d'être profondément reconsidérés qui consistent notamment à :
- Mettre l'accent, en priorité, sur les outils de responsabilisation de tous les acteurs concernés par l'amélioration de l'efficience des dépenses publiques de l'éducation (notamment dans l'esprit de la nouvelle LOF) au vu du contraste constaté entre le niveau important des crédits budgétaires consacrés à l'éducation et les résultats obtenus ;
- Hiérarchiser les projets selon des priorités bien définies (le choix cornélien entre plusieurs priorités est inévitable) et résoudre dans le cadre d'une démarche innovante la question du financement qui ne peut être éludée sous peine d'entretenir le décalage souvent flagrant entre le souhaitable et le réalisable ;
- Centrer l'action sur les environnements d'apprentissage (garantir à tous un environnement éducatif sûr, non violent, inclusif et efficace), ainsi que sur de nouvelles méthodes d'apprentissage centrées sur l'apprenant qui soient propices au renforcement des compétences de bases et celles dites transversales ;
- Mettre un terme au processus « glottophagique » qui mine le système éducatif et reconsidérer, à cet effet, les questions relatives à la ‘'langue d'enseignement'' et à ‘'l'enseignement des langues''. Les études internationales montrent qu'il faut commencer d'abord l'apprentissage en langue maternelle
en l'utilisant au moins dans les six aux huit premières années avant d'introduire progressivement une deuxième langue
- Repenser et clarifier la question de référentiels en matière de système de valeurs à promouvoir au sein et par l'Ecole marocaine. En fait, la richesse dans les champs de valeurs (valeurs de l'Islam, valeurs de l'identité civilisationnelle, valeurs universelles des droits de l'homme) ne doit pas être source d'ambiguïté et de conflits entre les valeurs adoptées par le système éducatif et ses multiples référentiels. Il est inconséquent d'annoncer que les orientations et les choix dans ce domaine, devant être traduits dans les programmes et les manuels scolaires, consistent à mélanger et à intégrer tous les référentiels possibles de valeurs. Cette exigence de
clarification est plus que primordiale dans un monde de plus en plus interconnecté, incertain et complexe et où des changements sociétaux et culturels profonds impactent grandement le rôle de l'institution scolaire ;
- Contrôler et réguler l'implication du secteur privé dans l'éducation pour qu'il soit un vrai partenaire et non un
concurrent de l'enseignement public. Le risque de désagrégation sociale (accès, mixité et équité) provoquée
par la ‘'privatisation'' accrue de l'enseignement aux dépens de l'amélioration de l'enseignement public doit être attentivement surveillé et géré22. Il est impératif de redresser la situation ayant créé un enseignement à plusieurs vitesses et mettre fin à l'état de crise où « le rêve de tout un chacun est de ne pas mettre ses enfants dans le système d'enseignement public ».
- Repenser la politique inefficace de recrutement, de formation et de motivation des enseignants (l'exemple de la Finlande à ce niveau est édifiant)23.
- Mettre fin au mode de gestion encore centralisateur du système éducatif, en particulier dans l'enseignement scolaire, en donnant plus de prérogatives et de responsabilités aux entités régionales (AREF) et provinciales (Directions Provinciales) mais aussi aux établissements scolaires ;
- Mettre l'accent davantage sur la gouvernance du système d'éducation et de formation en procédant à la redéfinition claire des rôles et des responsabilités, à l'instauration des mécanismes de reddition des comptes et à la généralisation de la démarche contractuelle qui sont à même d'activer la réalisation des objectifs de la réforme ;
- Faire sortir la question de l'éducation, aussi bien dans les débats que dans la conception et la mise en oeuvre des réformes, de l'approche sectorielle adoptée jusqu'à lors, pour tenir compte des facteurs exogènes qui affectent amplement le système d'éducation et de formation.


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