Les pays du Maghreb ont un potentiel global important d'ER et l'on y trouve en particulier l'un des plus grands potentiels d'énergie solaire au monde. En développant de secteur, les pays du Maghreb pourraient, une première phase, s'assigner pour objectif de produire de l'énergie renouvelable pour satisfaire leurs besoins internes en énergie. À moyen et à long terme, ils pourraient cibler les marchés européens et africains voisins, tirant ainsi avantage de leurs liens privilégiés avec ces pays. Le secteur des ER est en outre créateur d'emplois. L'on ne s'attend pas à ce que les projets d'ER fournissent un grand nombre d'emplois directs au Maghreb, parce que la technologie de production d'énergies solaire et éolienne est à haute intensité de capital, plutôt que de main-d'oeuvre. Cependant, les ER peuvent créer un nombre important d'emplois indirects dans des domaines tels que les activités d'installation et de maintenance, la sécurisation des installations, la recherche et développement, l'enseignement et la formation. Dans un document publié récemment, la BAD (Banque africaine de développement), après une évaluation de la demande et de la production locales d'énergie verte dans les pays du Maghreb, examine le potentiel de création d'emplois par le secteur des ER et ,de façon spécifique, le type de nouveaux emplois et les perspectives professionnelles que les ER peuvent fournir à la jeune génération dans les pays du Maghreb. La part des énergies renouvelables (ER)1 modernes (solaire, éolienne, géothermique, biomasse) dans la consommation finale d'énergie est d'environ 10 % au niveau mondial. Sur ces 10 %, les énergies solaire et éolienne ne représentent qu'environ 1,1 %2. Les pays du Maghreb ne constituent pas une exception en la matière, avec les énergies solaires et éolienne représentant une part d'à peine 1 % de la combinaison d'énergie primaire totale3. Or, la tendance à investir dans les ER est à la hausse à travers le monde, étant donné que les pays ont intérêt à ce que baissent les émissions de CO2, à décélérer le rythme du changement climatique en ralentissant ses effets négatifs (par exemple, l'aridité) sur les moyens de subsistance de leurs populations. Les pays riches ne disposant pas de ressources ont, eux aussi, intérêt à amoindrir leur dépendance vis-à-vis des importations d'énergie et à réduire leurs coûts de l'énergie. L'accroissement des investissements dans les ER est favorisé, entre autres, par les progrès technologiques et la baisse des coûts de fabrication des panneaux solaires, qui rendent les projets d'ER plus rentables. Les pays du Maghreb ont un potentiel global important d'ER et l'on y trouve en particulier l'un des plus grands potentiels d'énergie solaire au monde. L'Algérie a le plus grand potentiel d'énergie solaire au Maghreb, suivie de la Libye et de la Tunisie. C'est au Maroc et, dans une moindre mesure, en Tunisie que l'on trouve les potentiels d'énergie éolienne les plus importants. Les obstacles ayant empêché la transformation de ce potentiel en projets concrets d'ER sont, entre autres, le manque d'incitations offertes par les cadres législatifs existants, le manque d'investissements financiers suffisants, les politiques de tarifs d'électricité contre-productifs avec des subventions des énergies conventionnelles et la dominance des industries du pétrole, du gaz et du charbon. Dans une première phase, les pays du Maghreb pourraient s'assigner pour objectif de produire de l'énergie renouvelable pour satisfaire leurs besoins internes en énergie. À moyen et à long terme, ils pourraient cibler les marchés européens et africains voisins, tirant ainsi avantage de leurs liens privilégiés avec ces pays. La demande européenne augmentera au fil du temps, vu que l'UE entend atteindre 27 % de part des ER dans sa combinaison énergétique à l'horizon 2030. Outre la production d'énergies renouvelables, les pays du Maghreb pourraient se fixer pour objectif de tirer davantage parti des opportunités d'affaires liées aux ER en développant la fabrication de composantes d'ER et leur exportation en direction du continent africain. L'on ne s'attend pas à ce que les projets d'ER fournissent un grand nombre d'emplois directs au Maghreb, parce que la technologie de production d'énergies solaire et éolienne est à haute intensité de capital, plutôt que de main-d'oeuvre. Cependant, les ER peuvent créer un nombre important d'emplois indirects dans des domaines tels que les activités d'installation et de maintenance, la sécurisation des installations, la recherche et développement, l'enseignement et la formation. Le secteur des ER peut contribuer substantiellement à la durabilité et au développement économique au Maghreb. En conséquence, les partenariats public-privé et les efforts de promotion de la bonne gouvernance avec l'augmentation des investissements privés et publics sont vitaux. Dernier point mais non des moindres, les énergies renouvelables créent des affaires.