Aloumari Mostafa, célèbre par le pseudonyme « Almajdoub », a participé dernièrement à la 3ème édition de l'exposition internationale « Les mains qui voient » organisée par l'Association « Création et Communication» à l'Espace « La Coupole » en hommage à la mémoire de l›artiste peintre Ahmed Cherkaoui (1934-1967), pionnier de l'école du signe. Aloumari Mostafa est un artiste autodidacte (né en 1968 à Casablanca où il vit et travaille) qui présente un bouquet de toiles de moyens et grands formats, sous le thème « couleurs de l'enfance ». Il investit un univers semi-figuratif, où l'esprit des formes connote une contemplation spirituelle. Lauréat de l'école de la vie populaire, Almajdoub est un fervent partisan de la simplicité et de la pureté. Il accorde une grande importance aux détails ; aux couleurs gaies, et à la représentation figurative de sujets quotidiens voire profanes .En revisitant les univers naïfs des arts traditionnels, ce qui est àl'origine de son exercice pictural , il essaie à sa guise de conserver quelques expressions ancestrales , en relatant leurs racines mémorables dans ses tableaux , car pour lui l'art doit être un état pure à l'image de notre première nature. Almajdoub a bien voulu nous confier: « tout ce qui est pur et spirituel me fait vibrer. Je me sens en perpétuel mouvement voire en osmose avec moi-même et les autres. Comme vous le savez, chaque artiste revalorise sa culture, sa mémoire et son patrimoine. Les petits détails de la vie quotidienne sont une merveille ! Ils m'inspirent et me procurent beaucoup d'émotion et d'imagination. Le fantastique me libère et m'emporte comme un état de transe. Et c'est le style oniriste qui me dicte mes sujets et l'approche chromatique à adopter. Tous ce qui appartient à notre mémoire collective est en moi. L'imagerie populaire est pour moi une élévation. Je me sens très proche de la nature et de la vie humble, c'est une thérapie. Je deviens un élément de la nature, je transcende. Le style que j'adopte pour mes images fantastiques est tout à fait différent de mes premiers travaux, c'est l'art brut. J'utilise beaucoup de couleurs vives et de figures innocentes. Je m'inspire des dessins des enfants et des fous ... Ici, c'est en quelque sorte la rhétorique de l'image naturaliste qui efface tout ce qui n'est pas pure, artificiel et apparent. Je voudrais retrouver mon imagination créative et garder la tête pleine d'émerveillement, de recueillement, et d'expériences d'aujourd ‘hui. « Les tableaux de l'artiste Almajdoub est un récit esthétique, polyforme : un récit narratif basé sur des exagérations de la couleur, des signes et des gestes. Il porte sur le dessin direct émanant intuitivement de la mémoire du cœur et de l'esprit.