Le Maroc a immunisé ses institutions par le multipartisme et l'interdiction du parti unique depuis 1962, a souligné jeudi soir à Salé M. Mohamed Cheikh Biadillah, secrétaire général du parti Authenticité et modernité (PAM). M. Biadillah, qui intervenait lors d'une rencontre organisée par le secrétariat régional du PAM sur les réformes constitutionnelles, a affirmé que "le multipartisme a été un choix historique audacieux dont nous cueillons les fruits aujourd'hui". Le discours de SM le Roi Mohammed VI du 9 mars, a dit M. Biadillah, est le couronnement d'un processus de mutations et de réformes profondes et sereines initiées par le Royaume ces dix dernières années et qui placera le Royaume sur la scène des pays démocratiques. Il a rappelé à cet égard les réformes institutionnelles engagées au Maroc, notamment la création du Conseil économique et social, le Conseil national des droits de l'Homme, le projet de régionalisation avancée et la constitutionnalisation des recommandations de l'Instance Equité et réconciliation. Le secrétaire général du PAM a indiqué par ailleurs que son parti n'a pas été créé "pour entrer en confrontation ou en conflit contre quiconque, mais pour combattre d'autres ennemis qui sont la pauvreté et l'humiliation". Pour sa part, le secrétaire régional du PAM pour la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, M. Younes Sekkouri a indiqué que cette rencontre s'inscrit dans une nouvelle dynamique visant à associer les citoyens à la prise de décisions au niveau régional dans la perspective de la mise en oeuvre de la régionalisation avancée, estimant que ce grand projet permettra de concrétiser le concept de proximité et d'attirer de nouveaux investissements. Il a par ailleurs estimé que le mouvement des "jeunes du 20 février" qui réclame des réformes à sa manière manque d'encadrement juridique, appelant ces jeunes à adhérer à des associations ou à des formations politiques pour pouvoir participer aux prochaines échéances. De son côté, M. Abdelhakim Benchamach, secrétaire général adjoint du parti, a mis en exergue le chantier de régionalisation avancée initié par SM le Roi Mohammed VI, ajoutant que ce chantier permettra au Maroc d'entrer de plain-pied dans une nouvelle phase historique et "instituera de nouveaux rapports entre l'Etat et l'ensemble des régions du Royaume". Il a précisé que l'une des caractéristiques de la régionalisation est de proposer des mécanismes qui s'inscrivent en harmonie avec les spécificités de chaque région sur les plans social, économique et culturel, appelant tous les acteurs à redoubler d'efforts pour assurer plein succès à cette expérience à travers la participation responsable des citoyens à l'action politique. M. Lahbib Belkouch, président du centre des études pour les droits de l'homme au Maroc et président de la commission des réformes constitutionnelles du parti a indiqué que "le Maroc vit actuellement une phase de concrétisation du projet d'édification démocratique et de garantie de la liberté d'expression et de manifestation". La consécration constitutionnelle des droits de l'Homme, la création d'institutions constitutionnelles à ce sujet et le respect de l'indépendance de la justice constituent des garanties juridiques et des références pour tous les Marocains, a-t-il dit, se félicitant des réalisations accomplies au Maroc en matière des droits de l'Homme. Le Maroc, a-t-il ajouté, à travers l'Instance Equité et réconciliation a pu rendre justice aux victimes des violations passées des droits de l'Homme et aux régions partant d'une forte volonté politique et des orientations royales, précisant que toutes les réformes politiques engagées dans le Royaume a fait des droits de l'Homme l'axe principal de son projet de société démocratique moderniste.