"La constitutionnalisation du droit d''accès à l'information et de la liberté d'expression", est le thème d'une table ronde, organisée vendredi à Rabat, avec la participation de plusieurs universitaires et journalistes. Initiée par l'Organisation des "libertés d'information et d'expression", cette rencontre s'inscrit dans le cadre du débat lancé autour de la place des droits à l'information et de la liberté d'expression dans la nouvelle réforme de la constitution. A cet égard le président de "libertés d'information et d'expression", M. Mohamed Ouni a souligné l'importance du préambule constitutionnel dans la consécration des droits et libertés dans les domaines de l'information et l'expression et de la mise en place d'un code de la presse qui doit constituer le socle pour un exercice professionnel libre. Dans ce cadre, M. Ouni a appelé à la constitutionnalisation de l'information en tant qu'"autorité de critique et de contrôle et un service public qui vise essentiellement à informer, éclairer, sensibiliser ainsi qu'un espace public pluriel et ouvert au débat et au dialogue sur les questions importantes du pays". L'intervenant a également appelé à la constitutionnalisation des libertés de réflexion, d'opinion, de critique et d'opposition, et de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) et du Conseil supérieur de l'information, en tant que cadre d'élaboration de stratégies concernant le secteur. M. Mohamed Allali, enseignant à l'Institut supérieur de l'information et de la communication, a pour sa part souligné la nécessité d'aborder le débat sur la réforme constitutionnelle dans sa globalité, en intégrant les volets culturels et d'information. De son côté, le journaliste Abderrahim Tafenout a qualifié le débat enclenché autour de la constitution de "débat politique par excellence", appelant à la constitutionnalisation des principes globaux plutôt que de s'orienter vers la constitutionnalisation de revendications sectorielles. En contrepartie, le professeur d'Histoire contemporaine Maâti Monjib a relevé l'existence, à travers le monde, de deux sortes de constitutions, à savoir : "les constitutions de droits, principes et valeurs globales et les constitutions de programmes, stipulant, d'une manière précise, un ensemble de droits telle comme la liberté d'expression, de réflexion, de confession et de diffusion", a-t-il dit, soulignant qu'il opte pour la deuxième famille de constitution afin d'éviter toute interprétation. La journaliste Maria Mourir a insisté sur la nécessité d'intégrer la constitutionnalisation du droit à l'accès à l'information, aux côtés de "l'incrimination de l'agression à l'encontre des journalistes".