L'artiste franco-marocaine Sara Ouhaddou tient sa première exposition monographique «Cosmogrammes», du 20 septembre 2025 au 15 février 2026 à l'Institut des cultures d'islam à Paris. Combinant art et artisanat, céramique, verre et broderie, elle fait la part belle à sa culture d'origine et à son héritage amazigh ancestral, afin de le conserver précieusement. En effet, son point de départ est «de raconter des histoires», elle qui «demande à ce que l'on [lui] en raconte en retour», confie-t-elle à Beaux Arts. Diplômée de l'école Olivier-de-Serres, Sara Ouhaddou expérimente cette approche depuis plus de dix ans, dans le cadre de grandes résidences et d'expositions internationales. Ces voyages artistiques l'ont inspirée ainsi pour des créations qui célèbres les artisanats du monde, Maroc au Japon. Plus que les œuvres en elles-mêmes, cette exposition est une invitation à découvrir les coulisses de son processus créatif. Telle une immersion dans son atelier, elle montre des cartes mentales documentant diverses étapes, y compris les récits personnels, les photographies, les textes et les objets, ou encore les échantillons, sans oublier les contextes sociopolitiques. Auprès du même magazine, elle explique justement que «le processus fait partie intégrante de l'œuvre : sans lui, elle n'est pas complète, elle est inachevée». Dans le cadre de ce processus, Sara Ouhaddou a notamment rencontré les brodeuses de Tétouan pour expérimenter avec elles des approches improbables : broderie sur caoutchouc, machine numérique, production en série…. L'artiste questionne également son identité et son lien à la langue arabe, à travers des signes mêlant motifs artisanaux et formes arabo-andalouses.