Le patrimoine immatériel confère à l'être humain un sentiment d'appartenance, d'existence et de continuité, a affirmé la présidente de l'association Conte'Act pour l'éducation et les cultures, Najima Taytay Ghouzali. Dans une allocution à la clôture d'une rencontre de trois jours sur "les cultures immatérielles et le développement durable", organisée à Rabat par l'association en partenariat avec le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la désertification, Mme Ghouzali a indiqué que les groupes humains trouvent "dans les pratiques, connaissances, compétences et espaces culturels qui s'y rattachent, une composante essentielle de leur patrimoine culturel". "Le patrimoine immatériel transmis d'une génération à l'autre est sans cesse reconstitué par les personnes et les groupes humains en fonction de ce que leur dictent leur entourage et du rapport qu'ils entretiennent avec leur patrimoine historique. Celui-ci prend plusieurs expressions, depuis les traditions et pratiques sociales jusqu'aux expressions orales, légendes, contes et chansons, en passant par le spectacle vivant, les Moussems et les festivals", a-t-elle estimé. Le thème de cette rencontre, à savoir "La forêt dans l'imaginaire populaire", reflète, selon elle, toute l'importance de la forêt en tant qu'espace d'aventures plein de secrets, mais aussi en tant que berceau des civilisations où la culture a toujours parfaitement cohabité avec la nature. "L'objectif de cette manifestation ne se limite pas à inviter la génération montante à découvrir l'espace forestier et les différents espèces qu'il recèle. Il s'agit, surtout, de l'inciter à réfléchir à la nature même de cet espace", a-t-elle insisté. Pour Abdeladim El Hafi, Haut Commissaire aux Eaux et Forêts, le choix de ce thème découle de l'importance de la dimension environnementale de l'espace forestier qui joue un rôle primordial dans la vie quotidienne sur les plans environnemental, social et économique. D'où la nécessité, d'après lui, d'encourager les actions citoyennes en faveur de l'environnement afin de protéger les écosystèmes. Par ailleurs, M. El Hafi a indiqué que le conte a toujours été une forme d'expression, de communication et de divertissement propre aux sociétés de tradition orale. "Le conte est une fenêtre qui donne à l'Homme accès à plusieurs univers. En ce sens, il constitue une partie intégrante du patrimoine oral, qui occupe une place importante dans la mémoire collective et élargit le champ de la pensée humaine", a-t-il fait remarquer. Le programme de clôture de cette rencontre comportait des contes inspirés du patrimoine populaire, présentés par la conteuse Badiâa Obeid de l'Irak, ainsi que par des conteurs des villes de Meknès, Khémisset, Marrakech et Rabat. Au programme aussi, une soirée artistique comportant des contes et divers tableaux artistiques. Trois ateliers de conte, de dessin et de modelage à partir de produits forestiers ont profité également à des enfants de 12 à 15 ans inscrits dans la colonie de vacances de Harhoura, à ceux inscrits dans les maisons des jeunes, aux pensionnaires des centres socio-éducatifs de Témara ainsi qu'à des personnes à besoins spécifiques. Au cours de la cérémonie de clôture marquée par la présence du gouverneur de la préfecture de Skhirate-Témara, une convention de partenariat a été signée entre l'association Conte'Act et le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la désertification aux termes de laquelle les deux parties s'engagent à oeuvrer pour la préservation du patrimoine immatériel et de l'espace forestier.