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L'équipe de la dignité et de tous les espoirs
Publié dans Maroc Diplomatique le 07 - 12 - 2022

Qu'il est bon de se réveiller avec le goût d'une victoire inédite ! Nous y avions droit et ils nous l'ont offerte royalement et dignement ! Nos Lions de l'Atlas l'ont fait ! Nos Lions ont rugi au Qatar et l'écho s'est fait entendre dans les quatre coins du monde. Depuis ce matin, tous les Marocains ne sont que joie et fierté qu'ils doivent, bien entendu, à notre onze national légendaire. Ils l'ont fait ! Ils ont mis à genoux la Roja et ont fait vibrer les cœurs des Marocains mais aussi le continent africain et le Monde arabe qui avaient mis tous leurs espoirs en nos valeureux joueurs.
Il faut bien se le dire, ce Mondial du Qatar a déjoué les pronostics et chamboulé le monde. Non, ce n'est pas que du foot ! C'est bien la Coupe des enseignements à retenir et des révélations à considérer. On se savait grands ... Mais nos Lions nous l'ont rappelé par la plus belle des victoires puisque le Maroc peut désormais se targuer de faire partie des huit meilleures équipes du monde du football. Notre équipe a bel et bien battu la Croatie, la Belgique, le Canada avant d'éjecter l'Espagne, championne du monde en 2010. Désormais, impossible n'est plus marocain. Si au Qatar 2022, les miracles n'ont pas de place, la magie s'est opérée devant nos yeux nous émerveillant et nous donnant des étoiles dans les yeux et dans le coeur. Le Maroc l'a fait ! Faisant honneur au football national et hissant haut le drapeau du Royaume, notre onze est la première équipe du monde arabe à atteindre les quarts de finale de la Coupe du monde.
Nous tous avons rugi avec les Lions, le souffle suspendu à l'écran. De grandes émotions contenues dans le match de ce 6 décembre ont fait que nous sommes passés par tous les sentiments possibles. Notre équipe gravissant les échelles et éliminant les obstacles sur la voie de la Coupe du monde, elle s'est frayé son chemin vers une victoire péniblement discutée mais noblement remportée. Le Maroc a tenu tête à l'Espagne et réussi à entrer, en grandes pompes, dans l'Histoire en offrant au monde la plus belle image de ce que nous sommes.
Le match de toutes les émotions
Pendant 2 heures, l'adrénaline poussait au rythme du ballon rond que s'arrachaient deux équipes féroces. 120 minutes d'effort physique éprouvant, de résistance déterminée, d'attaque et de tactique ingénieuse de la part de nos joueurs nous ont plongés, nous autres Marocains et supporters, toutes nationalités confondues, dans un état d'attente vertigineuse où le stress était à son summum. Ce n'était pas un onze qui était sur le terrain, c'était tout un peuple, une nation, une patrie. Seule la séance des tirs au but a sauvé plus d'un d'un infarctus précoce.
Le match du 6 décembre restera ainsi marqué au fer rouge dans les annales de l'Histoire du Maroc. Il nous a donné à voir une équipe géante, capable de créer les sensations et surtout de nous faire vivre des rêves caressés depuis 1986 mais estimés jusque-là inaccessibles. Le secret ? Justement il n'y en a pas. C'est juste que ce sont des enfants du pays animés par l'amour de la mère patrie bien contenu dans leurs cœurs et ceux de leurs parents, qui des gradins où ils étaient installés, ont prié, pleuré d'émotion, crié avant de prendre dans une grande étreinte leurs fils, NOS héros, ceux qui ont fait la différence, ceux qui se sont battus afin d'offrir à leur pays la victoire méritée et tant attendue.
Tout d'un coup, nous nous prenons d'affection pour Bono, Zyach, Hakimi, Amrabat, Boufal et tous les autres. Insensiblement, ils deviennent les enfants de tous, nos enfants ceux en qui nous avons mis les espoirs de 36 ans d'attente, de frustration, d'espérance, des fois même de « désamour » à l'égard d'une équipe nationale qui nous laissait sur notre faim. Walid Regragui, l'homme de la situation par excellence, devient, quant à lui, l'enfant adulé des Marocains, celui qui a su, en très peu de temps, mettre en confiance, en challenge, en symbiose « NOS ENFANTS » les poussant même à se surpasser par amour inconditionnel au maillot emblématique.
Aujourd'hui, cette génération est le motif de fierté de tous les Marocains. Que dis-je ? De toute l'Afrique et du Monde arabe. Nos Lions ont honoré tous ceux qui leur ont fait confiance. Ils ont brisé le plafond et ont percé, écrivant ainsi en lettres d'or une nouvelle histoire, celle de la victoire et du défi relevé. Nous savons maintenant qu'avec notre équipe, tous les rêves sont permis grâce au plaisir et aux promesses qu'on voit dans les yeux de tous nos joueurs, animés par quelque chose de magique : la foi, devise incontournable de notre sacré Regragui.
Propulsant le Maroc en quart de finale de la Coupe du monde pour la première fois de son histoire, cette victoire arrachée difficilement mais amplement méritée est la preuve qu'à chaque temps ses hommes et à chaque Coupe ses héros car le ballon rond crée des légendes et fait naître des dieux. Nos héros à nous ont fait le choix du cœur, celui dicté et transmis par des parents patriotes et qui l'a emporté sur les tentations d'ailleurs. Ce n'est donc pas pour rien que quand on parle de l'équipe on dit « nous », c'est l'affirmation d'un Moi collectif.
De facto, nos héros ont surpris le monde et nous ont transportés dans un élan national à travers ce Mondial. Nos Lions de l'Atlas ont battu les Matadors espagnols et nous ont baignés dans un air surréaliste de ferveur et de joie contagieuses donnant naissance à une Marche rouge de célébration, de patriotisme, de fierté, de solidarité et d'optimisme.
Une dignité fêtée et une joie en partage
Tout d'un coup le monde se met en stand by pour nous tous... Que nous soyons fans ou non du foot, que nous en connaissions les règles ou non, nous nous découvrons à crier devant l'écran, suspendus aux moindres gestes nous parvenant de Doha en temps réel. Et tout d'un coup nous oublions tout : l'inflation, les prix, le PLF, la retenue à la source, le stress hydrique, l'avenir flou ... Toutes les crises sont mises de côté le temps de la Coupe du Monde. Les problèmes du quotidien attendront mais pas la victoire.
Tous les cœurs vibrent, la chair de poule s'empare de tous les corps ... Le stade du Qatar résonne sous la couleur rouge qui le domine. Au Maroc, les cafés sont bondés, les fan zones full, dans les lieux de travail le maillot national devient roi, les salons de maisons deviennent solennels. Mains sur le cœur, yeux pleins d'espérances, nous avons tous répété l'hymne national avec ferveur, passion et émotion. Le rythme cardiaque de chacun de nous est resté suspendu aux pieds de nos héros et aux regards de leur coach dont l'optimisme dépasse tous les obstacles.
En même temps, le drapeau marocain est brandi partout en signe d'une victoire collective et d'une euphorie commune. Une joie palpable mais surtout indescriptible s'empare de tous dans une sorte de catharsis exorcisant mille et un drames ou souvenirs enfouis. Du Qatar à la Syrie en passant par Gaza, la Palestine, la Tunisie, les Emirats arabes unis, l'exploit retentissant de l'équipe nationale est porté par tous. Pour une fois, le Monde arabe n'est plus qu'UN. Les différends se dissolvent, les égos s'estompent le temps du mondial.
Nos frères africains, quant à eux, nous félicitent et se félicitent pour cette qualification historique sachant que depuis 2010, aucune sélection africaine n'avait atteint les quarts de finale.
Les villes du Maroc, elles, se joignent dans des marées de drapeaux et de maillots rouges rugissant à leur manière, grisées par un sentiment fort de fierté fortifiant ainsi la cohésion de tout un peuple. Les félicitations mutuelles pleuvent. Le Onze national est donné en champion légendaire. Nos amis, toutes nationalités et confessions confondues, devenus marocains le temps du match décisif, nous ont supportés et partagé notre joie. Les médias internationaux se surprennent à faire l'éloge des Lions de l'Atlas qui les ont pris de court par leur discipline, leur performance, leur tactique et leur savoir-faire.
Du jamais vu! Les réseaux sociaux sont pris d'assaut. Images, photos, vidéos, chansons, caricatures … tout est bon pour célébrer les Lions de l'Atlas.
Le Mondial des enseignements
D'aucuns diront que ce n'est que du foot. Mais je dirais que c'est plutôt l'école de la noblesse et de la grandeur qui raffermit les liens entre les peuples, abstraction faite de toutes les divergences religieuses, culturelles, économiques et sociales. Le football devient la foi de tous, le reflet de nos aspirations, un vecteur de lien social qui fait qu'il devient la priorité de tous. Disons-le, le foot a cette capacité fédératrice qui rassemble quand les politiques divisent pour la simple raison qu'il a des raisons que la raison ignore.
Dire que le foot fait des miracles est désormais l'évidence même. Le Mondial du Qatar en est la meilleure illustration dont on a pu tirer plusieurs enseignements. Toutes religions, toutes croyances, toutes nationalités, tous âges, tous sexes, et tous statuts confondus se fendent dans une masse qui vibre au rythme du ballon rond dans un engouement contagieux. C'est dire que le foot a le pouvoir de rassembler les individualités et de changer le monde car il unit les gens autour d'un seul et même objectif. Tant et si bien que les Lions de l'Atlas sont devenus les héros d'une nation, d'un continent et d'une région. Ceux-ci n'auront plus besoin de dire au reste du monde : « Nous sommes là, nous existons. Nous sommes puissants pour peu que nous soyons unis. » En cela, les grands Sommets et les grands Forums africains et arabes n'ont jamais réussi à fédérer autant de monde autour d'un même objectif. Le sport des peuples l'a réussi et le Onze national l'a fait solennellement.
Sur un autre volet, de ce Mondial, nous devons retenir que si le Qatar a été critiqué sur plusieurs points, on ne peut nier qu'il a réussi le pari de l'organisation et montré que ce n'est pas l'apanage des Européens ou des Occidentaux dont certains médias ont la vocation de répandre des clichés réducteurs et négatifs de l'Afrique et des pays arabes. Si les protestations soulevées en Occident ont atteint un niveau jamais égalé appelant au boycott de cette Coupe du monde qui se tient pour la première fois en terre arabo-musulmane, le Qatar est devenu le lieu de culte de tous les férus du football, toutes confessions confondues, envoyant ainsi un message de paix et de convivialité au monde entier.
Aujourd'hui donc les choses changent. la donne change et cela ne tient qu'à nous de suivre l'exemple de notre équipe nationale dont la conduite peut être un modèle de discipline, de solidarité, de leadership et de gouvernance aussi.
En somme, nous ne remercierons jamais assez nos stars du ballon rond qui ont sorti ce qu'il y a de pur et de meilleur en nous. Nous ne les remercierons jamais assez pour ce qu'ils nous ont offert à nous, à l'Afrique et au Monde arabe. Nous ne les remercierons jamais de nous avoir réconciliés avec le foot et de nous avoir reconquis. Nous ne les remercierons jamais de nous avoir qualifiés pour les quarts de finale et peut-être au-delà. Nous ne les remercierons jamais assez d'avoir montré à la face du monde que le Maroc, pays exceptionnel quoi qu'on en dise, où SA Majesté le Roi sort dans les rues de Rabat, en maillot national, drapeau à la main pour fêter avec le peuple la joie de la gloire, est capable d'accomplir de grandes choses. Nous ne les remercierons jamais assez de nous avoir convaincus que le Continent peut rivaliser dignement avec les meilleures équipes du monde parce qu'il a le potentiel, la performance et la détermination d'aller jusqu'au bout. Nous ne les remercierons jamais assez parce qu'ils ont signé en lettres d'or l'honneur d'un peuple, d'une nation, d'un Continent et de toute une Région. Nous ne les remercierons jamais assez pour nous avoir rappelé avec insistance que l'Afrique doit faire confiance à l'Afrique et que le Monde arabe doit s'unir parce qu'ensemble, nous sommes capables de réaliser l'impossible. Nous ne les remercierons jamais pour la nouvelle histoire qu'ils sont en train d'écrire et qui s'intitule : Prouesses des Lions et leadership d'un coach.
Maintenant et en attendant que nos Lions qui ont quatre jours pour récupérer et préparer leur quart de finale, prévu samedi 10 décembre à 16 h, face à une équipe de taille : le Portugal, nous pouvons leur dire :
Merci ! Nous avons gagné une équipe ! Nous avons arraché l'admiration ! Ce n'est assurément que le début, l'histoire continue et le rêve s'étend encore plus parce que nous vous faisons confiance, parce que mieux et plus est encore en vous, parce que vous nous surprendrez toujours par votre force de caractère, votre sang-froid, votre maîtrise, votre air confiant tel un lion au charisme imposant.
Et Dima_maghrib


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