Carlos Tavares, le Directeur Général de Stellantis, pourrait percevoir une rémunération s'élevant à 36 millions d'euros. Cette somme suscite des interrogations quant à son origine. Quant au actionnaire une réunion est prévue ce mardi à Amsterdam. Dans une controverse qui secoue l'entreprise, les actionnaires de Stellantis se prononceront sur l'approbation de la rémunération du Directeur Général, qui pourrait s'élever à 36,5 millions d'euros pour l'exercice 2023. Cette rémunération est détaillée dans le rapport annuel de l'entreprise, publié fin 2023. Selon ce document, la rémunération totale de Carlos Tavares pour l'année écoulée est de 36 494 025 euros. Elle se compose d'une rémunération de base de 2 millions d'euros et de divers avantages sociaux totalisant 634 697 euros, incluant l'utilisation d'une voiture de fonction et une assurance santé. Ces éléments forment la part fixe de sa rémunération. En outre, une part variable significative, représentant 93 % de sa rémunération totale, est constituée de primes à court terme (5 786 800 euros) et à long terme (26 125 828 euros). Carlos Tavares a également reçu une prime exceptionnelle de 10 millions d'euros pour la « transformation » du groupe, fondé en 2021. Le Directeur Général de 65 ans recevra initialement 23,5 millions d'euros, principalement sous forme d'actions. Les bonus restants seront attribués s'il atteint les objectifs fixés pour 2025. Les montants considérables ne sont pas nouveaux pour le dirigeant portugais. En 2022, son salaire de plus de 66 millions d'euros pour l'année 2021 avait suscité une controverse, et le ministère de l'Economie était intervenu. Bruno Le Maire avait qualifié cette somme d' »excessive », et Emmanuel Macron avait exprimé son indignation face à ce montant « astronomique ». Cette année, bien que l'exécutif n'ait pas pris position, l'agence américaine Glass Lewis a conseillé aux actionnaires de Stellantis de rejeter la rémunération proposée pour le Directeur Général. Selon Glass Lewis, des augmentations importantes de la rémunération cible du PDG, dans un contexte de licenciements massifs, pourraient créer un écart entre la rémunération des dirigeants et les expériences des parties prenantes. Cette position est partagée par d'autres agences de conseil, Proxinvest et ISS, qui jugent les émoluments proposés pour 2023 « excessifs » par rapport à ceux des dirigeants de sociétés similaires. Les salariés actionnaires de Stellantis ont déjà exprimé leur soutien à la rémunération de leur Directeur Général. Les autres actionnaires du quatrième constructeur automobile mondial sont invités à se réunir à Amsterdam à 14 heures.
