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Indice d'ouverture sur les visas en Afrique : le Maroc, à la 44e place en 2025
Publié dans Les ECO le 15 - 12 - 2025

La libre circulation des Africains reste essentielle pour réussir la Zlecaf. Elle dépend d'une ouverture accrue des politiques de visas dans chaque pays du continent. Cette ouverture devient donc un levier stratégique pour renforcer les échanges, soutenir la mobilité et favoriser une intégration réelle. L'édition 2025 de l'Indice d'ouverture sur les visas en Afrique, publiée par l'Union africaine et la Banque africaine de développement, analyse ces évolutions. Le rapport dévoile les progrès notables réalisés par plusieurs pays et régions. Il souligne aussi les reculs observés ailleurs et met en lumière une Afrique en transition. En voici les principaux enseignements.
L'Union africaine (UA) et la Banque africaine de développement (BAD) ont publié, vendredi, l'édition 2025 de l'Indice d'ouverture sur les visas en Afrique. Le Maroc y occupe la 44e place sur 54 pays, avec un score de 0,151, sous la moyenne africaine qui atteint 0,448 cette année.
L'écart est net avec la moyenne du Top 20, établie à 0,781, et avec celle du top 10 (0,890). Le pays conserve donc une position intermédiaire, marquée par une ouverture limitée. La politique nationale reste dominée par le visa requis avant le départ. Cela pèse sur le niveau d'ouverture générale, malgré quelques assouplissements ciblés.
Le Royaume maintient cependant une stabilité réglementaire, un élément mentionné dans l'Indice. Cette stabilité laisse entrevoir un potentiel d'amélioration future. L'année 2025 est aussi marquée par une mesure temporaire d'ETA (Autorisation de voyage électronique) pour huit pays.
Cette mesure reste hors période de collecte et n'affecte pas le score final. Le Maroc peut donc s'appuyer sur cette transition pour préparer une stratégie plus large. Le rapport souligne ainsi l'existence d'une marge d'évolution, si des réformes ciblées sont engagées dans les prochaines années.
Maghreb Arabe : le niveau le plus bas d'ouverture depuis 2016
Dans cette édition de 2025 de l'indice d'ouverture sur les visas en Afrique, 28% des Africains seulement n'ont pas besoin de visas pour se déplacer dans d'autres pays du continent, 20% peuvent demander un visa à l'arrivée dans le pays de destination et 51% doivent en demander un avant leur départ.
Sur ce plan, l'Union du Maghreb Arabe (UMA), zone économique reconnue par l'Union africaine, affiche un score moyen de 0,166, supérieur au score marocain ! C'est son niveau le plus bas depuis la création de l'Indice en 2016. La région enregistre également la plus forte régression du continent, devenant la zone la moins ouverte.
Trois pays maghrébins sur cinq durcissent leurs politiques, souligne le rapport. La Mauritanie opère 45 changements, avec un passage massif vers le visa requis. L'Algérie impose un visa aux citoyens marocains. La Tunisie, elle, introduit une restriction envers le Bénin. Plus globalement, l'Indice d'ouverture sur les visas en Afrique 2025 présente une vision détaillée des huit zones économiques africaines reconnues par l'Union africaine.
Ces zones structurent la mobilité régionale et influencent la fluidité des échanges entre pays. Le classement révèle des écarts profonds entre régions avancées et régions moins intégrées. Il montre aussi une Afrique qui progresse à des vitesses très différentes. L'ECOWAS conserve la première place avec un score de 0,597. Ce résultat confirme sa position dominante, malgré la sortie du Niger, du Mali et du Burkina Faso. La région maintient une libre circulation totale, appliquée à tous ses membres restants.
Cette politique constitue un cas unique en Afrique et renforce son leadership. L'ECOWAS attire davantage de voyageurs régionaux, de projets économiques et d'échanges professionnels. Son modèle sert désormais de référence continentale. L'EAC se hisse au deuxième rang avec 0,538. Le Kenya et le Rwanda tirent l'ensemble vers le haut. Leur ouverture structurée crée un effet d'entraînement dans la région. L'adhésion récente de la Somalie et de la RDC introduit toutefois des écarts internes.
Ces nouveaux membres présentent encore des politiques plus restrictives. Malgré cela, l'EAC progresse grâce à une vision commune et des réformes continues. L'IGAD enregistre l'une des plus fortes progressions de l'année et atteint 0,500. Le Kenya joue encore un rôle central. L'Erythrée améliore aussi sa politique, ce qui reste notable dans une région marquée par des pressions géopolitiques intenses. L'IGAD avance en renforçant la coopération administrative et le dialogue régional.
Le COMESA atteint 0,503, un score cohérent avec ses récentes avancées. Plusieurs pays améliorent leurs conditions d'accès avec des mesures bilatérales souples. Toutefois, la faible réciprocité limite encore la fluidité interne. Les écarts restent importants entre pays très ouverts et pays très restrictifs. La région possède pourtant un potentiel élevé, car elle regroupe certaines des économies les plus dynamiques du continent. La SADC recule à 0,491, principalement en raison de l'ETA appliquée par les Seychelles.
Cette décision réduit le niveau d'ouverture régional, malgré des progrès visibles en Zambie, au Mozambique et au Botswana. Ces trois pays élargissent leur accès visa-free ou simplifient les démarches pour stimuler le tourisme et les affaires. La SADC reste néanmoins une région influente grâce à son poids économique et ses infrastructures relativement avancées. La CEN-SAD obtient un score de 0,449. La région reste marquée par une forte hétérogénéité.
Certains pays adoptent des politiques très ouvertes, tandis que d'autres conservent des régimes d'entrée parmi les plus restrictifs du continent. Cette diversité limite la cohérence régionale et empêche l'émergence d'un modèle commun. La CEN-SAD possède pourtant un réseau géographique stratégique reliant l'Afrique du Nord, de l'Ouest et du Centre. L'ECCAS progresse à 0,327, notamment grâce aux efforts de la Guinée équatoriale. Ce pays introduit des mesures facilitant l'entrée des voyageurs africains.
L'amélioration reste modérée, mais reflète une évolution positive dans une région longtemps perçue comme fermée. L'ECCAS fait face à des défis importants, dont des capacités administratives limitées et un contexte sécuritaire fragile. Enfin, l'UMA clôture le classement avec 0,166. La région affiche le niveau d'ouverture le plus bas du continent. Plusieurs pays durcissent leurs politiques en 2025. L'absence d'harmonisation pèse lourdement sur la note régionale. Le rapport souligne une fragmentation profonde, marquée par des priorités nationales divergentes. Cette situation limite les flux de mobilité, freine les échanges commerciaux et réduit l'attractivité régionale.
Ainsi, l'analyse du classement montre un continent structuré autour de deux dynamiques. L'Afrique de l'Ouest et l'Afrique de l'Est avancent grâce à des stratégies cohérentes et soutenues. Elles démontrent l'impact positif des politiques communes et des réformes partagées. À l'inverse, d'autres régions restent pénalisées par des approches isolées ou des durcissements successifs.
Le rapport souligne aussi un lien clair entre l'ouverture et la dynamique économique. Les régions les mieux classées attirent davantage d'investissements régionaux, d'entreprises mobiles et de projets touristiques. Elles développent aussi plus rapidement leurs chaînes de valeur internes. Les régions fermées restent plus dépendantes des flux extérieurs et voient leur potentiel de croissance limité.
Zlecaf : sa réussite dépend de celle de la liberté des mouvements
L'Indice 2025 confirme enfin un point essentiel : la Zlecaf pourrait réduire les écarts si les politiques migratoires évoluent de manière coordonnée. Les futures réformes, comme le passeport africain, pourraient accélérer cette convergence. Les régions devront toutefois renforcer leur alignement interne pour exploiter pleinement ces opportunités.
En attendant, la réciprocité de l'imposition ou pas de visas dans les régions économiques africaines, indicateur central dans l'Indice 2025, révèle la capacité des régions à garantir une mobilité équilibrée entre leurs membres. L'ECOWAS affiche un niveau inédit avec 100% de réciprocité. Chaque pays accorde un accès complet et identique à tous les autres pays membre de cette zone économique. Ce résultat confirme l'intégration avancée de la région. L'UMA se place en seconde position avec 60%, malgré une dégradation liée au durcissement algérien.
Cette situation montre une ouverture encore partielle, mais soutenue par des accords anciens. Cette performance reflète des accords historiques entre pays voisins. Cependant, l'intégration régionale reste limitée. Le rapport décrit une région fragmentée, où les politiques nationales dominent largement. Ainsi, l'UMA n'avance plus sur la libre circulation. Cette absence d'harmonisation freine les échanges, la mobilité professionnelle et les projets économiques communs. Le rapport signale que chaque pays suit une logique interne, sans dynamique collective. L'EAC suit avec 57%, grâce aux mesures de la Tanzanie et aux efforts du Kenya. La SADC, elle, recule à 52%, en raison de l'introduction d'une ETA par les Seychelles.
Ce changement crée un déséquilibre dans la région. L'ECCAS poursuit sa progression et atteint 38%, portée par une ouverture en Guinée équatoriale. La CEN-SAD reste stable à 34%, un niveau marqué par une grande diversité interne. L'IGAD monte à 21%, stimulée par la politique ouverte du Kenya. Le COMESA ferme le classement avec 17%, ce qui souligne un manque d'harmonisation. Le rapport note que 41,4% des politiques africaines restent non alignées. Cette situation crée un espace important pour des accords bilatéraux rapides, capables d'améliorer la mobilité continentale sans réformes lourdes.
Liberté de circulation en Afrique : les recommandations de l'édition 2025
Pour accélérer la libre circulation des africains en Afrique, le rapport de présentations des résultats de l'Indice d'ouverture sur les visas en Afrique 2025 dresse une liste de recommandations. Il préconise, premièrement, d'accélérer l'application des protocoles régionaux : les pays doivent concrétiser les engagements signés. La libre circulation doit devenir une réalité opérationnelle. Deuxièmement, il propose de créer des visas régionaux unifiés : ces visas faciliteront les circuits régionaux et réduiront les coûts pour les voyageurs. Ils peuvent renforcer le tourisme, les affaires et les échanges étudiants. Troisièmement, il appelle à développer des unités régionales du visa : ces unités devront standardiser les plateformes numériques, améliorer la formation des agents et garantir une meilleure qualité de service. Quatrièmement, il préconise de renforcer le plaidoyer régional : les organisations régionales doivent convaincre les Etats des bénéfices économiques de la mobilité. Elles peuvent mener des campagnes ciblées et fournir une assistance technique. Cinquièmement, il encourage les réciprocités bilatérales : chaque pays peut commencer par aligner sa politique sur celle de ses partenaires les plus ouverts. Sixièmement, le rapport recommande de supprimer les visas pour les visites courtes : les zones avancées peuvent viser l'abolition totale des visas pour les voyages touristiques ou familiaux. Ces mesures peuvent renforcer l'intégration économique africaine, appuyer la ZLECAf, stimuler les flux touristiques et créer un environnement plus favorable aux investissements.
Indice IOVA : e-Visas et ETA rallongent les démarches malgré une apparente ouverture
L'Indice d'ouverture des visas en Afrique (Africa Visa Openness Index) a été lancé en 2016. Son objectif est de mesurer l'accès des Africains aux pays africains. L'Indice repose sur les données IATA, ce qui garantit une cohérence méthodologique sur dix ans. Il classe chaque pays selon trois catégories : pays pour lesquels un visa est requis avant le départ, pays avec visa à l'arrivée et pays ne requérant pas de visa. Le score varie de 0 à 1, selon l'ouverture accordée.
En dix ans, plusieurs pays ont transformé leur politique. Le Bénin, la Gambie, le Rwanda et les Seychelles figurent parmi les plus progressistes.
Le rapport 2025 montre toutefois un phénomène nouveau : la montée des e-Visas et ETA, qui rallonge les démarches malgré une apparente ouverture. Enfin, l'Indice souligne une tendance fluctuante. Certaines régions avancent rapidement, d'autres reviennent à des politiques plus restrictives. Malgré ces écarts, la progression globale reste visible, avec une hausse du nombre de scénarios visa-free.
Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ECO


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