Pendant les Rencontres du Risk Management 2025 à Casablanca, une proposition majeure a été mise en avant : la création d'un datacenter national. Ce projet vise à protéger le Maroc contre les cyberattaques tout en soutenant la croissance du marché des technologies, avec des investissements prévus de 328 millions de dollars d'ici 2026. Lors des Rencontres du Risk Management 2025, qui se sont déroulées la semaine dernière à Casablanca, une recommandation essentielle a été mise en avant. Il a été souligné qu'un datacenter national, à l'image de ceux présents aux Etats-Unis, était la meilleure manière pour le Maroc de se protéger contre les cyberattaques. Même si ce projet nécessite un investissement important, il pourrait structurer un marché des datacenters en forte croissance au Maroc. En effet, le secteur devrait enregistrer une progression de 6 % par an jusqu'en 2026, avec des investissements atteignant près de 328 millions de dollars, soit plus de 32 milliards de dirhams. Les experts, qui avaient proposé cette idée aux autorités dès 2018, estiment que le Maroc dispose déjà de nombreux atouts : un cadre juridique solide, des incitations à l'investissement et un environnement propice au développement des technologies numériques et durables. Ces éléments font du Royaume un acteur potentiel majeur en Afrique dans le domaine technologique. Lire aussi : Cybersécurité : Le Maroc progresse au 34ème rang mondial Le modèle proposé suggère un financement public total pour construire l'infrastructure (terres, bâtiments, équipements, personnel), avant de la confier à une entité publique spécialisée qui en assurera la gestion. L'espace de stockage serait réparti de manière équilibrée : 25 % pour les administrations publiques, 25 % pour les institutions financières, et 50 % pour les entreprises privées, tous secteurs confondus. Ce futur datacenter, géré par des experts en cybersécurité, adopterait un modèle de colocation. Les entreprises pourraient y louer des espaces, des serveurs et profiter de services de support et de sécurité de haut niveau, leur permettant ainsi de se concentrer sur leur activité principale en toute tranquillité. Avec la quantité de données qui explose, et 175 zettaoctets attendus d'ici la fin de l'année, les besoins en capacité de traitement, de stockage et de disponibilité des données n'ont jamais été aussi importants. D'après l'Ausimètre 2024 réalisé par l'Association Des Utilisateurs Des Systèmes D'Information Au Maroc (AUSIM) en collaboration avec PwC, 90 % des entreprises marocaines considèrent les risques cyber comme une priorité, suivis des risques technologiques (87 %) et environnementaux (40 %). Les menaces les plus fréquentes sont les rançongiciels (84 %), les fuites de données (61 %) et les intrusions dans les systèmes de messagerie (48 %). Les entreprises redoutent surtout la perte de données sensibles (84 %), l'atteinte à leur réputation (68 %) et l'interruption de leurs services (44 %). En outre, 33 % des entreprises interrogées ont subi des pertes supérieures à 500 000 dirhams en raison de fuites de données, et 6 % ont enregistré des pertes dépassant les 10 millions de dirhams. Ce projet est non seulement une réponse aux enjeux actuels de la cybersécurité, mais aussi une opportunité pour le Maroc de renforcer sa position comme un acteur clé dans le domaine de la gestion des données.