Depuis sa création en 2014, la conférence Our Ocean s'est imposée comme un forum majeur pour mobiliser des engagements volontaires en faveur de la protection des océans. À l'occasion de son 10e anniversaire, la conférence tenue le 29 avril 2025 à Busan, en Corée du Sud, a annoncé avoir mobilisé 133 milliards de dollars en faveur de l'action pour les océans au cours des dix dernières années. La conférence a aussi mis l'accent sur les défis urgents, notamment la mise en œuvre du traité sur la haute mer et la réalisation de l'objectif 30×30, qui vise à protéger 30 % des océans d'ici 2030. Entre 2014 et 2024, 2 618 engagements ont été pris, représentant 160 milliards de dollars de financements promis. Parmi eux, 43 % ont été menés à bien, 38 % sont en cours et 18 % n'ont pas encore été lancés. Au total, 133,4 milliards de dollars ont été effectivement mobilisés. La majorité des fonds engagés concerne le nexus océan-climat, suivi par l'économie bleue durable et la lutte contre la pollution marine, selon un nouveau rapport publié par le World Resources Institute (WRI). Le rapport rappelle que près de 42 % des aires marines protégées créées dans le monde ont été annoncées lors des conférences OOC, représentant 8,7 millions de km2, soit environ 2,4 % de l'océan mondial. Dans le même esprit, le Maroc est considéré comme le représentant du groupe africain et a contribué de manière substantielle au consensus international. Le Royaume accorde une importance majeure à la protection des océans ainsi qu'au développement de l'économie bleue, considérée comme un pilier stratégique de son développement durable et de sa croissance économique. En septembre 2023, le Maroc, représenté par l'ambassadeur représentant permanent auprès de l'ONU, M. Omar Hilal, a signé la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, portant sur la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (BBNJ). Lire aussi : Les océans changent de couleur, probablement à cause du changement climatique Le traité porte sur la protection des zones océaniques situées en dehors de la souveraineté et des zones économiques exclusives des Etats côtiers. Il permet ainsi d'agir dans les zones marines se situant en haute mer, dans les eaux internationales et qui ne relèvent pas de la juridiction nationale. Convaincu que « la mer, moteur de croissance économique, est l'un des premiers facteurs de développement et de puissance des Etats », le Maroc a lancé en juin 2022 un programme de développement de l'économie bleue sur une période de cinq ans 2022-2026. Ce programme a été appuyé par un accord de coopération avec la Banque Mondiale, prévoyant un prêt de 350 millions de dollars. Par la suite, un accord de don de 5 millions de dollars a été signé le 21 février 2023 entre le ministère de l'Economie et des Finances et la Banque Mondiale pour fournir une assistance technique visant à accélérer le développement de l'économie bleue au Royaume. Dans ce cadre, la circulaire n°3/2023 a annoncé la création d'une commission interministérielle ainsi qu'un comité technique CIEB chargé de piloter cette stratégie. La Fondation Mohammed VI et l'engagement du Maroc pour les océans Dans ce cadre, la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l'Environnement a rejoint la Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable 2021-2030. Cette participation a été marquée par la désignation de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa comme marraine de l'Alliance de la Décennie pour les sciences océaniques. Par ailleurs, l'initiative #B7arblaplastic a été inscrite dans le cadre du premier grand défi de cette Décennie : « comprendre et lutter contre la pollution marine ». Avec une superficie maritime de 1,2 million de km2 et près de 3 500 km de côtes, le Maroc maritime suscite plus que jamais l'intérêt, dans un contexte marqué par de multiples crises, hydrique, climatique, alimentaire et énergétique. Cet espace stratégique doit être protégé et restauré afin de contribuer efficacement à relever, de manière simultanée et rapide, les défis émergents en plus de ceux déjà existants.