Lors de sa visite à Casablanca, la secrétaire d'Etat espagnole au Commerce a réaffirmé le soutien de son pays au projet de dessalement de la ville, financé à hauteur de 340 millions d'euros. Cette initiative incarne une coopération stratégique entre le Maroc et l'Espagne, visant à renforcer la sécurité hydrique face aux effets croissants du changement climatique. Le 6 mai 2025, la secrétaire d'Etat espagnole au Commerce, Amparo López Senovilla, a effectué une visite à Casablanca, où elle a réaffirmé le soutien de son pays à la construction d'une usine de dessalement dans la métropole marocaine. Cette initiative s'inscrit dans un cadre stratégique de coopération entre les deux nations, visant à répondre aux défis croissants liés à la gestion de l'eau en Afrique du Nord. La rencontre s'est déroulée en présence de la ministre de l'Economie et des Finances, Mme Nadia Fettah Alaoui, qui a souligné l'importance de cette collaboration pour le Maroc et la région. L'usine de dessalement de Casablanca, la plus grande d'Afrique, a été récemment fait l'objet d'un montage financier signé entre les acteurs publics et privés espagnols et marocains. Le consortium chargé du projet est piloté par la société espagnole Acciona, reconnue pour son expertise dans le secteur des infrastructures durables. Ce projet stratégique bénéficie également du soutien financier de l'Etat espagnol, à travers un financement substantiel de 340 millions d'euros mobilisés par le ministère espagnol de l'Economie, du Commerce et de l'Entreprise. Lire aussi : Espagne-Maroc : Albares salue l' »excellente » dynamique du partenariat Cette initiative marque une étape importante dans la coopération bilatérale, particulièrement dans le domaine des infrastructures durables, un secteur clé pour le développement économique des deux pays. Selon les experts, le dessalement représente une réponse innovante et efficace aux problèmes de stress hydrique, de plus en plus fréquents en raison du changement climatique. Le projet vise non seulement à garantir un accès fiable à l'eau pour les millions d'habitants de la région de Casablanca, mais aussi à améliorer les capacités d'irrigation agricole. L'usine, dont la capacité de production est estimée à 838 000 mètres cubes par jour, soit environ 300 millions de mètres cubes par an, est conçue sous un modèle de partenariat public-privé sur une durée de 30 ans. Ce modèle inclut trois années de construction et 27 années d'exploitation. En plus de contribuer à la sécurité hydrique, cette infrastructure a un fort potentiel de création d'emplois dans les deux pays, notamment dans les secteurs liés à la gestion de l'eau, à la maintenance des équipements et aux énergies renouvelables. Un aspect particulièrement innovant du projet est l'intégration des technologies de dessalement de pointe alimentées par des énergies renouvelables, contribuant ainsi à réduire l'empreinte carbone de cette infrastructure essentielle. Le financement de l'usine de dessalement repose sur trois instruments financiers majeurs. Le premier est un prêt de 250 millions d'euros, octroyé par le Fonds pour l'Internationalisation de l'Entreprise (FIEM), destiné à financer la conception, la construction et l'exploitation de l'usine. Le second instrument est une assurance-crédit à l'exportation, gérée par la Compagnie Espagnole d'Assurance-Crédit à l'Exportation (CESCE), qui couvre jusqu'à 80 % d'un financement complémentaire de 70 millions d'euros, accordé par la Société Générale. Enfin, un prêt supplémentaire de 31 millions d'euros, issu du Fonds pour les Investissements à l'Etranger (FIEX), soutient la participation d'Acciona dans la société de projet. Ces mesures financières illustrent l'engagement de l'Etat espagnol en faveur de l'internationalisation de ses entreprises, notamment dans les secteurs stratégiques. L'usine de dessalement s'inscrit également dans une dynamique plus large de coopération économique entre le Maroc et l'Espagne. Plus de 350 entreprises espagnoles sont actuellement actives au Maroc, intervenant dans des secteurs clés tels que les infrastructures, l'énergie, l'automobile, la finance et la technologie. Grâce à leur expertise, ces entreprises contribuent activement à la modernisation du tissu économique marocain et soutiennent le pays dans son ambition de devenir un pôle d'attractivité régionale pour les investissements étrangers. Pour sa part, le Royaume du Maroc poursuit une politique volontariste de développement des infrastructures, créant ainsi de nombreuses opportunités de coopération avec ses partenaires internationaux. Des projets récents, tels que la fourniture de trains interurbains par la société espagnole CAF en préparation de la Coupe du monde 2030, ou les initiatives liées à la digitalisation, aux transports et au tourisme, témoignent de la diversification des collaborations entre les deux nations. Le projet de dessalement à Casablanca représente donc bien plus qu'une simple réponse à un besoin en eau : il s'agit d'un symbole de la coopération renforcée entre le Maroc et l'Espagne, dont les relations économiques se développent au service d'un avenir plus durable et prospère pour les deux pays.