Le Maroc a pris part à la 13e édition de l'Africa CEO Forum avec une délégation de haut niveau, composée de leaders du secteur privé, ainsi que de figures politiques. Parmi les institutions représentées figuraient notamment le ministère de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des politiques publiques, l'OCP, Casablanca Finance City Authority, la CGEM, l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), le Port Tanger Med ainsi que la Société Royale d'Encouragement du Cheval (SOREC). C'est en Côte d'Ivoire que l'édition 2025 de l'Africa CEO Forum a ouvert ses portes. Plus de 2 800 décideurs et personnalités influentes du monde politique et économique, issus de 75 pays, ont répondu présents à ce rendez-vous annuel, considéré comme le plus important du secteur privé africain. Le président ivoirien Alassane Ouattara était entouré de ses homologues africains : Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Paul Kagame (Rwanda) et Mohamed Cheikh El Ghazouani (Mauritanie), avec pour thème cette année : « Un New Deal public-privé peut-il rebattre les cartes en faveur du continent ? » Le Maroc, acteur engagé et moteur de l'intégration africaine, a réaffirmé son soutien à cet ambitieux projet panafricain. Intervenant en sa qualité de président de la 57e session de la conférence des ministres africains, le ministre marocain de l'Industrie et du Commerce, M. Riyad Mezzour, avait réitéré l'engagement constant du Royaume en faveur de la ZLECAf. « La ZLECAf est plus qu'un simple cadre juridique. Elle représente l'un des piliers de l'Agenda 2063, porteur d'opportunités d'emploi, de dignité et d'espoir pour les peuples du continent », avait-t-il déclaré. « La ZLECAf est le défi de notre génération », a poursuivi M. Mezzour, appelant les pays africains à adopter des mesures audacieuses pour accélérer la mise en œuvre de l'accord, dans un contexte mondial en perpétuelle mutation. Lire aussi : Le Maroc en tête des sociétés cotées en Afrique du Nord Depuis son retour à l'Union africaine en 2017, le Maroc s'est positionné comme une passerelle stratégique entre le Nord et le Sud, entre les traditions et l'innovation, et entre l'ambition et l'action. À noter que le Royaume accueillera en mars 2026 la 58e session de la CEA et de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, une reconnaissance supplémentaire de son rôle de leadership dans l'intégration économique africaine. À l'occasion de l'Africa CEO Forum, le président Ouattara a rappelé l'importance de renforcer le partenariat public-privé pour faire face aux défis économiques contemporains, « L'Afrique a subi de plein fouet ces crises. L'accès au financement est fortement réduit et de nombreux pays sont en proie à l'insécurité sous les menaces permanentes de groupes terroristes, tandis que d'autres sont dans l'instabilité politique, accentuant chaque jour un peu plus les souffrances des populations », déclare-t-il avant de poursuivre : « Afin d'augmenter la part des économies africaines dans la création de valeur ajoutée au niveau mondial, nous devons œuvrer au renforcement des échanges intra-africains à travers la poursuite des efforts de transformation de nos produits et de nos matières premières ». Présent lors de cette édition, le président de la Société financière internationale (IFC), Makhtar Diop, a, à son tour, rappelé le potentiel immense du continent africain, qui mérite d'être pleinement exploité. Il estime que « le continent doit viser plus haut. Face à l'inflation, aux tensions géopolitiques et aux crises climatiques, il ne faut pas reculer, mais agir plus vite et plus fort ». Ce potentiel réside notamment dans les richesses naturelles de l'Afrique, qui devraient être mieux valorisées en tant que leviers de puissance économique, plutôt que de simples ressources à l'exportation. Selon lui, « nos minerais stratégiques doivent devenir des leviers de valeur ajoutée, pas seulement des produits d'exportation ». Il a également rappelé la place stratégique de l'IFC dans la mise en œuvre des ambitions africaines en matière d'investissement et de financement du secteur privé, notamment en ce qui concerne les PME. « Nous doublons notre engagement en Afrique avec 13 milliards de dollars d'investissements dès 2025 », a-t-il affirmé, avant de conclure avec force : « L'Afrique ne se pilote pas à distance, elle se construit ici, avec vous, sous votre direction ». Dans ce contexte, le président ivoirien Alassane Ouattara et le président de la Société financière internationale (IFC), Makhtar Diop, ont tous deux souligné l'importance stratégique de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) dans la concrétisation des ambitions économiques du continent. « La ZLECAf a bien démarré, mais malheureusement les résultats restent encore faibles », a regretté le président ivoirien. Lors de la 57e session de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, tenue à Addis-Abeba le 18 mars 2025, le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Claver Gatete, a qualifié la ZLECAf de « plan directeur du renouveau économique de l'Afrique », soulignant son potentiel à accroître la prospérité sur le continent. À l'horizon 2045, il est prévu que le commerce intra-africain augmente de 45 %, et le PIB continental de 1,2 %, tout en stimulant fortement les secteurs de l'agroalimentaire (+60 %), de l'industrie (+48 %), des services (+34 %), ainsi que de l'énergie et des mines (+28 %).