Le ministère de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, dirigé par M. Younes Sekkouri, a engagé une nouvelle phase du dialogue social sectoriel, focalisée sur la modernisation du statut du corps de l'Inspection du travail. Cette initiative, qui s'inscrit dans le cadre plus large de la mise en œuvre de la circulaire gouvernementale 07/2025, marque un tournant pour une structure longtemps jugée sous-valorisée malgré son rôle fondamental sur le marché de l'emploi. L'Inspection du travail, bien que souvent en retrait dans le débat public, demeure un pilier du système de régulation du travail au Maroc. Ses missions recouvrent un éventail de responsabilités allant de la surveillance de l'application du Code du travail à la médiation dans les conflits collectifs, en passant par l'accompagnement des entreprises dans leur mise en conformité. Dans un contexte de mutation du monde du travail – digitalisation, montée de l'économie informelle, redéfinition des formes de protection sociale – les enjeux liés à cette fonction se font plus pressants. C'est dans cette perspective que le ministère a initié une série de réunions successives avec les trois syndicats les plus représentatifs du secteur à savoir l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM). Ces rencontres ont permis de structurer les échanges autour d'axes prioritaires, notamment la révision du statut juridique du corps, la revalorisation des indemnités de tournée, et l'amélioration des conditions de travail. La démarche se veut inclusive et méthodique : une commission paritaire, réunissant représentants syndicaux et membres de l'administration, a été constituée avec pour mission la rédaction d'un projet de décret dans un délai fixé à quatre semaines. Lire aussi : Dialogue social : les promesses d'un nouveau cadre de travail Ce processus s'inscrit dans la continuité des concertations d'avril 2025 et entend répondre aux objectifs posés par la feuille de route gouvernementale en matière d'emploi. Sur le plan technique, la réforme vise à adapter le statut actuel aux évolutions du cadre réglementaire et aux nouvelles réalités professionnelles. Sur le plan institutionnel, elle contribue à un effort de consolidation du dialogue social sectoriel, envisagé comme un mécanisme de gouvernance capable de structurer les relations entre l'Etat et les partenaires sociaux. Quant aux représentants des trois centrales, ils saluent la méthode participative et reconnaissent une volonté de concertation, mais l'attention reste portée sur les résultats concrets à venir. Plusieurs revendications ont été mises en avant, en particulier celles touchant à la reconnaissance statutaire du métier d'inspecteur du travail, à la sécurisation des parcours professionnels, et à l'amélioration des moyens d'intervention sur le terrain. Le choix d'un délai court de quatre semaines pour aboutir à un projet finalisé inscrit cette réforme dans une temporalité d'urgence et fait écho à la volonté du ministère d'inscrire ses engagements dans des délais mesurables, en amont de la prochaine session du dialogue social central.