La COP30 se tiendra bien à Belém, en Amazonie brésilienne, a assuré son président André Corrêa do Lago, malgré les préoccupations de plusieurs pays sur le coût jugé prohibitif de l'hébergement. La conférence mondiale sur le climat, prévue du 10 au 21 novembre prochain dans cette ville de 1,3 million d'habitants, aux portes de l'Amazonie comme le veut le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, devrait accueillir plus de 30.000 participants, parmi lesquels chefs d'Etat, négociateurs, scientifiques, acteurs économiques et représentants de la société civile du monde entier. Dans une interview à CNN Brasil, M. Corrêa do Lago a écarté la possibilité d'un transfert de la conférence vers une autre ville, une option pourtant réclamée par certains Etats lors des récentes négociations préparatoires organisées à Bonn, en Allemagne. « La volonté du président Lula d'organiser la COP à Belém est très claire », a -t-il dit, ajoutant que « la ville se prépare de façon remarquable et la population s'y engage pleinement ». Lire aussi : Le Brésil engage près de 81 millions de dollars pour l'organisation de la COP30 Lors de cette « pré-COP », plusieurs pays en développement ont dénoncé le niveau « exorbitant » des prix hôteliers, menaçant de réduire, voire d'annuler leur participation faute de moyens, les frais de séjour lors de ces conférences n'étant pas pris en charge par l'ONU. « Les tarifs des hôtels sont devenus embarrassants », a reconnu le président de la COP, tout en précisant qu'une équipe gouvernementale, aux côtés du gouvernement de l'Etat du Para, travaille à trouver des alternatives légales pour limiter ces coûts. Il a également mis en avant les investissements massifs consentis par le Brésil à Belém, destinés à laisser un héritage durable au-delà des infrastructures strictement nécessaires à l'événement. « La plupart des investissements visent le développement futur de la ville, pas seulement la COP », a-t-il avancé. M. Corrêa do Lago a toutefois mis en garde : une moindre participation, notamment des grandes délégations comme celles de la Chine ou de l'Union européenne, risquerait de compromettre la portée et la crédibilité du sommet. « Sans les chefs d'entreprise, nous n'aurons pas la COP des solutions économiques que nous souhaitons, ni un véritable débat sur les opportunités qu'offre la transition climatique », a-t-il déploré. Avec plusieurs mois de retard, une plateforme officielle est censée être mise en ligne fin juin proposant « 29.000 chambres et 55.000 lits » au total. Près de la moitié seront des locations de courte durée représentant quelque 25.000 lits, tandis que deux navires de croisière viendront compléter le dispositif, offrant 3.882 cabines et 6.000 lits supplémentaires. Le Brésil est pourtant habitué à recevoir de grands événements. Après les Jeux olympiques en 2016 ou encore le G20 l'an dernier, Rio de Janeiro s'apprête à recevoir début juillet un sommet des Brics. Mais Lula, qui se présente comme un champion de l'environnement, tient à ce que la conférence se tienne au cœur de la plus grande forêt tropicale de la planète qui joue un rôle crucial dans l'absorption de gaz à effet de serre responsables du réchauffement. Non sans ironie, le chef de l'Etat avait d'ailleurs lancé en février, lors d'une visite à Belém : « S'il n'y a pas d'hôtel cinq étoiles, dormez dans un quatre étoiles, s'il n'y a pas de quatre étoiles, dans un trois étoiles. Et sinon, dormez à la belle étoile ».