Le gouvernement marocain semble conforté dans sa stratégie de déploiement de l'aide sociale directe, un programme-phare du chantier Royal de l'Etat social. Lors de son intervention à la Chambre des représentants, ce lundi 14 juillet 2025, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a présenté un bilan encourageant, tout en annonçant des ajustements à venir pour mieux répondre aux besoins des citoyens. Selon les données officielles, 98,4 % des demandes déposées en juin dernier ont été acceptées, témoignant de l'efficacité opérationnelle du système mis en place. Ce taux d'acceptation très élevé révèle que la quasi-totalité des foyers éligibles, inscrits via le Registre social unifié (RSU), reçoivent aujourd'hui leur allocation mensuelle. Ce chiffre atteste non seulement de la robustesse du dispositif, mais aussi de la volonté gouvernementale de garantir une large couverture sociale. Les 1,6 % de demandes rejetées le sont pour des raisons précises. Certaines situations concernent des changements familiaux non déclarés, comme un mariage, un décès ou une modification de la composition du foyer. D'autres refus découlent de la perception d'aides financières relevant d'autres programmes publics ou privés, ce qui peut momentanément exclure le ménage du bénéfice de cette allocation. Toutefois, Fouzi Lekjaa a rappelé que tout rejet n'est pas définitif. La loi permet à chaque citoyen concerné de contester la décision, en interagissant avec les services du RSU et en fournissant les justificatifs nécessaires. Cette possibilité de recours incarne l'esprit participatif et transparent que le gouvernement souhaite inscrire dans la gestion du programme. Lire aussi : Aide sociale directe : une ambition affichée, mais une soutenabilité en question Conscient des défis à venir, l'exécutif annonce une révision prochaine des modalités d'application du seuil d'éligibilité. L'objectif est de mieux adapter les critères aux réalités des ménages et d'éviter que certains foyers ne basculent dans l'exclusion en raison de variations mineures dans leurs revenus ou leur situation sociale. Cette démarche s'inscrit dans une logique d'amélioration continue, dans laquelle les autorités entendent affiner les outils d'évaluation pour mieux identifier les véritables besoins. L'aide sociale directe est aujourd'hui présentée comme l'un des piliers du projet Royal de réforme sociale. Elle marque une transition majeure dans la politique publique, passant d'un système de subventions généralisées à une approche ciblée sur les ménages les plus vulnérables. Près de deux millions de foyers en ont déjà bénéficié au mois de juin, selon les données gouvernementales. Ce nombre devrait continuer à croître dans les mois à venir, à mesure que le programme atteint sa vitesse de croisière. Pour le gouvernement, ce programme est bien plus qu'un simple mécanisme de transfert monétaire. Il s'agit d'un outil de justice sociale, garant d'un filet de sécurité pour les familles les plus fragiles. Il est aussi un levier de transformation économique et sociétale, visant à réduire les inégalités et à renforcer les fondations de la classe moyenne. C'est pourquoi son suivi est permanent, sous la supervision de structures d'évaluation internes et externes, dont la Cour des comptes. En somme, le Maroc semble engagé sur la voie d'un Etat social moderne, structuré autour de droits sociaux garantis, d'un système d'information intégré et d'une gouvernance participative. Les chiffres encourageants du mois de juin traduisent une adhésion massive des citoyens au dispositif. Reste à accompagner cette dynamique par des ajustements réguliers, pour que l'aide sociale directe ne soit pas simplement une promesse tenue, mais un engagement durable envers la dignité de chaque Marocain.