Près de quatre ans après le début du conflit meurtrier qui oppose la Russie à l'Ukraine, un nouvel espoir, timide, de désescalade renaît. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi soir la tenue de pourparlers, mercredi, en Turquie entre des représentants de Kiev et de Moscou. Une tentative supplémentaire de briser le statu quo d'une guerre qui a déjà coûté des dizaines de milliers de vies. « J'ai discuté avec Roustem Oumerov -secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien- de la préparation d'un échange et d'une nouvelle réunion en Turquie avec la partie russe. Elle est prévue pour mercredi », a déclaré M. Zelensky dans son adresse quotidienne, diffusée sur les réseaux sociaux. Selon plusieurs sources concordantes, la rencontre se tiendra « très probablement à Istanbul« . Une information confirmée dans la soirée par une source officielle turque. Sous la houlette de la diplomatie turque La Turquie, qui entretient des relations avec les deux belligérants tout en adoptant une position de médiation, avait déjà accueilli deux précédentes sessions de pourparlers en mai et en juin, sans résultats notables. Ces rencontres, organisées sous l'impulsion du président américain Donald Trump, avaient surtout permis quelques échanges de prisonniers et de corps, mais sans avancée sur un véritable cessez-le-feu. LIRE AUSSI : Donald Trump écarte la possibilité d'une « paix immédiate » entre la Russie et l'Ukraine La réunion de mercredi devrait également porter sur ces aspects humanitaires, mais pourrait surtout jeter les bases d'un éventuel face-à-face entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. Une perspective encore hypothétique, tant les visions de la paix restent irréconciliables. Des positions irréconciliables, des villes meurtries « Beaucoup de travail sera nécessaire avant de pouvoir parler de progrès », a reconnu lundi Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. Il a souligné les divergences profondes entre les propositions des deux pays, toujours « diamétralement opposées ». Cette annonce intervient dans un contexte de tensions renouvelées. Dans la nuit de dimanche à lundi, Kiev a de nouveau été visée par des frappes de drones et de missiles russes. Le bilan humain est lourd : au moins un mort et neuf blessés. Un acte de guerre qui souligne la fragilité de toute trêve potentielle, à la veille de la visite du ministre français des Affaires européennes, Jean-Noël Barrot, attendu dans la capitale ukrainienne. Alors que le conflit continue de redessiner les équilibres géopolitiques en Europe de l'Est et au-delà, ces discussions à Istanbul représentent plus un pas diplomatique que militaire. Mais pour les familles des prisonniers de guerre et les populations civiles qui vivent sous la menace permanente des bombes, chaque échange, chaque poignée de main, chaque mot d'apaisement, compte.