Depuis le début du règne de S.M. le Roi Mohammed VI, la Francophonie s'impose comme l'un des vecteurs majeurs du rayonnement culturel et diplomatique du Maroc. Loin d'être réduite à une simple appartenance linguistique, la politique francophone du Royaume s'inscrit dans une stratégie plus large de diplomatie culturelle multilingue, articulée autour de la diversité, de la cohabitation identitaire et du dialogue interculturel. Le Maroc est membre de plein droit de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis sa fondation en 1970. Le pays a accueilli plusieurs événements majeurs liés à l'OIF, dont le Sommet des jeunes francophones à Fès en 2022 et plusieurs forums sur l'éducation, la gouvernance et le numérique. Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l'OIF, déclarait lors d'une visite officielle à Rabat en 2023 : « Le Maroc est un pilier fondamental de la Francophonie. Son engagement dépasse les mots pour se traduire en actions concrètes sur les plans culturel, éducatif, diplomatique et solidaire ». (Conférence de presse à Rabat, 21 avril 2023). Le français, en tant que langue diplomatique, académique et commerciale, conserve une place importante au Maroc. Il coexiste désormais avec d'autres langues stratégiques — arabe, amazighe, espagnol et anglais — dans une approche non-exclusive et résolument tournée vers la pluralité. Une diplomatie culturelle proactive Au-delà des instances formelles, le Maroc mise sur une diplomatie culturelle active. Le pays finance et anime des centres culturels à Paris, Montréal, Bruxelles ou Dakar, et multiplie les partenariats avec des institutions comme l'Institut du Monde Arabe ou l'Unesco. Lire aussi : Maroc-BRICS : Entre non-alignement stratégique et convergence Sud-Sud Le Maroc est également l'un des membres fondateurs de la Fondation des Alliances Franco-Marocaines, qui coordonne l'action d'un vaste réseau d'établissements culturels dans une trentaine de villes du Royaume. La politique culturelle du Royaume ne se limite pas à la francophonie. Elle l'intègre dans un cadre plurilingue affirmé. La coofficialisation de l'amazighe par la Constitution de 2011, la montée de l'anglais dans l'enseignement supérieur et la diplomatie, et le maintien de l'arabe classique comme langue institutionnelle sont autant d'exemples de coexistence assumée. Ce multilinguisme devient un atout diplomatique, notamment dans les organisations internationales, les sommets multilatéraux et les forums interrégionaux. À la tribune de l'ONU ou lors des sommets de la Ligue arabe, les représentants marocains interviennent aussi bien en arabe qu'en français ou en anglais, renforçant l'accessibilité de leur message. Francophonie économique et académique Le Maroc s'illustre aussi dans les dimensions économique et académique de la Francophonie. Rabat et Casablanca accueillent les sièges régionaux de plusieurs institutions francophones (Université Senghor, TV5 Monde, AUF). Le campus de l'Université Euromed de Fès offre des formations en français à destination des étudiants africains et méditerranéens. Dans le domaine entrepreneurial, des événements comme les Rencontres Afrique–Francophonie ou le Forum de la PME francophone sont régulièrement organisés au Maroc, illustrant la volonté du Royaume de lier la langue à la coopération concrète Sud-Sud. S.M. le Roi Mohammed VI a toujours défendu une conception inclusive et universaliste de la culture. Lors de l'inauguration du Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain en 2014, il déclarait : « La culture est le miroir dans lequel une Nation regarde son âme. Elle n'est pas un luxe, mais une nécessité de civilisation ». (Discours Royal, Rabat, 7 octobre 2014). Cette philosophie inspire une grande partie des politiques publiques en matière de patrimoine, de muséographie, d'enseignement artistique et de diplomatie éducative. En 2021, le ministère de la Culture a lancé un programme de réhabilitation de 150 sites patrimoniaux, en partenariat avec l'Unesco et l'Agence Française de Développement (AFD).