Porté par une dynamique économique soutenue, le Royaume entend convertir ses performances récentes en un changement structurel, avec un projet de loi de finances 2026 centré sur l'investissement productif et la montée en gamme industrielle. En combinant discipline financière, diversification sectorielle et ouverture accrue aux capitaux internationaux, le Maroc entend se positionner comme une plateforme industrielle et technologique incontournable en 2026. Le Maroc s'apprête à franchir un nouveau palier dans sa trajectoire économique. Avec le projet de loi de finances (PLF) 2026, l'exécutif place l'investissement au cœur de sa stratégie de croissance, ambitionnant un taux d'expansion du PIB de 4,5 % et la maîtrise du déficit budgétaire à 3 % du PIB, tout en stabilisant la dette publique autour de 65,8 %. Cet objectif s'inscrit dans une trajectoire de consolidation : le déficit avait déjà reculé à 3,9 % en 2024 et devrait se limiter à 3,5 % en 2025, selon les prévisions du ministère de l'Economie et de finances. L'année 2024 a été marquée par un redressement du solde courant, qui s'est établi à 1,7 % du PIB, porté par la performance des exportations dans des filières à forte valeur ajoutée. L'automobile, l'aéronautique et les phosphates — piliers du commerce extérieur marocain — ont vu leurs ventes à l'international progresser, consolidant la position du Royaume dans les chaînes de valeur mondiales. Parallèlement, les investissements directs étrangers (IDE) ont bondi de 55 %, soutenus par des flux croissants en provenance de Chine, particulièrement dans les secteurs des véhicules électriques et du textile. Lire aussi : PLF-2026 : poursuite du renforcement de la soutenabilité des finances publiques Le PLF 2026 ne se contente pas de capitaliser sur cette conjoncture favorable. Il affiche l'ambition de transformer ce dynamisme en un projet structurant de long terme, combinant grands travaux et montée en gamme industrielle. Parmi les chantiers phares figurent le développement de la ligne à grande vitesse (LGV), l'essor du secteur aéronautique et la consolidation de la filière hydrogène vert, domaine où le Maroc aspire à devenir un acteur incontournable à l'échelle régionale et mondiale. L'objectif est clair : renforcer la compétitivité nationale en intégrant les segments les plus technologiques des chaînes de production mondiales, tout en créant un effet d'entraînement sur l'ensemble du tissu productif. La montée en gamme ne concerne pas uniquement l'industrie, mais aussi les services, l'innovation et la formation des compétences, pour préparer une main-d'œuvre adaptée aux exigences des marchés mondiaux. Cette stratégie se déploie dans un contexte où la prudence macroéconomique reste de mise. La stabilisation de la dette publique et la maîtrise des déficits témoignent de la volonté de préserver la soutenabilité des finances de l'Etat, tout en finançant des projets à fort impact. Cette approche, qui conjugue rigueur budgétaire et volontarisme économique, vise à garantir que les investissements publics agissent comme catalyseurs de l'investissement privé, conformément aux orientations stratégiques du Royaume. En combinant discipline financière, diversification sectorielle et ouverture accrue aux capitaux internationaux, le Maroc entend se positionner comme une plateforme industrielle et technologique incontournable sur l'axe euro-africain. Reste à savoir si cette ambition pourra se déployer à la vitesse nécessaire pour répondre aux défis de compétitivité, d'emploi et d'équilibre territorial qui accompagnent toute montée en puissance économique.