Les bombardements massifs, la destruction des infrastructures et l'effondrement des systèmes d'eau et d'assainissement à Gaza ont provoqué, selon plusieurs ONG et experts internationaux, une catastrophe environnementale majeure qui pourrait relever de la qualification d'« écocide ». Les attaques israéliennes, en plus d'avoir causé plus de 54 000 morts, auraient détruit près de 38 % des terres cultivées, 80 % de la couverture arborée, et contaminé durablement sols, nappes phréatiques et milieux marins. Les évaluations du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) font état de 80 000 logements rasés et plus de 258 000 endommagés, libérant dans l'air d'importantes quantités d'amiante et de métaux lourds. Les bombardements auraient mobilisé plus de 70 000 tonnes d'explosifs, soit l'équivalent de deux bombes atomiques d'Hiroshima, créant un volume estimé à 2,3 millions de tonnes de gravats contaminés. Les restes explosifs de guerre et les munitions non détonées aggravent la pollution chimique et entravent toute reprise agricole. Les systèmes hydrauliques de l'enclave ont été touchés à hauteur de 65 %, entraînant le rejet quotidien de 130 000 m3 d'eaux usées non traitées dans la Méditerranée. Le PNUD alerte sur une contamination des nappes phréatiques et du milieu marin, avec des risques directs pour la santé humaine et les écosystèmes côtiers. La destruction de zones écologiquement sensibles, comme la zone humide de Wadi Gaza récemment restaurée, a anéanti des habitats d'espèces migratrices. Lire aussi : Gaza : Macron qualifie le plan israélien de « désastre sans précédent » Des organisations comme le Conflict and Environment Observatory soulignent que l'utilisation de bombes à large rayon d'impact, d'obus au phosphore blanc et d'armements contenant perchlorates, métaux lourds et particules fines entraîne des effets sanitaires différés, allant de pathologies respiratoires à des cancers. Selon Doug Weir, directeur de l'Observatoire, Israël « ne pouvait ignorer » les conséquences environnementales, au vu des précédents conflits, et a mené une campagne d'une intensité destructrice « d'un ordre de grandeur inédit ». Certains juristes estiment que ces destructions remplissent les critères d'écocide définis par Stop Ecocide International et rappellent que le Statut de Rome considère comme crime de guerre toute attaque causant délibérément des dommages étendus, durables et graves à l'environnement naturel, manifestement disproportionnés au regard de l'avantage militaire attendu. À ce stade, le PNUD se refuse à trancher sur l'usage du terme, mais de plus en plus de voix, au sein de la société civile internationale, appellent à inscrire la destruction environnementale de Gaza au dossier des crimes de guerre examinés par la Cour pénale internationale.