En deux semaines, 293 migrants ont réussi à rejoindre l'enclave espagnole de Ceuta, selon des chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur. Depuis le début de l'année 2025, le nombre total d'entrées atteint 2 012, soit une hausse de 5,1 % par rapport aux 1 916 enregistrées sur la même période l'an dernier. La majorité des migrants ont gagné Ceuta à la nage, en franchissant les eaux de la Méditerranée qui séparent la côte marocaine de l'enclave espagnole. La presse locale souligne le caractère particulièrement dangereux de ces traversées, souvent entreprises de nuit ou dans des conditions précaires. Depuis plusieurs années, Ceuta constitue une porte d'entrée symbolique vers l'Europe et l'un des points les plus sensibles des routes migratoires. Les autorités locales alertent désormais sur la saturation croissante des centres d'accueil. Les arrivées massives enregistrées en août confirment une tendance déjà observée par les services espagnols : les tentatives augmentent lors de la saison estivale, lorsque la mer est plus calme et que les conditions météorologiques rendent la traversée moins périlleuse. Lire aussi : Migration : Le Maroc identifié comme carrefour stratégique par l'OIM Le gouvernement espagnol rappelle que la coopération avec le Maroc en matière de contrôle des frontières reste « essentielle », mais reconnaît que le renforcement des dispositifs n'a pas dissuadé les migrants, qui continuent de prendre des risques considérables pour atteindre l'Europe. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 106 000 migrants ont traversé la Méditerranée au cours des huit premiers mois de 2025. L'Espagne enregistre une part croissante de ces arrivées, derrière l'Italie et la Grèce, avec des flux particulièrement concentrés sur ses deux enclaves nord-africaines, Ceuta et Melilla. Toujours selon l'OIM, près de 2 200 personnes ont péri ou disparu en Méditerranée depuis janvier, confirmant que cette route reste l'une des plus meurtrières au monde. Les ONG rappellent que le durcissement des contrôles terrestres et maritimes ne fait que déplacer les flux vers des passages plus dangereux, au prix d'un bilan humain toujours plus lourd.