À Dakhla, de fortes pluies – jusqu'à 35 mm en moins d'une heure – ont frappé les exploitations situées près du lit de l'oued, endommageant plusieurs serres et causant des pertes pouvant atteindre 40 %. Toutefois, l'impact reste contenu à l'échelle nationale : la production de tomates ne recule que d'environ 10 % dans la région, sans incidence majeure sur les prix. Un épisode pluvieux d'une intensité rare a frappé début octobre la région de Dakhla, entraînant l'inondation de parcelles de tomates et de myrtilles. En moins d'une heure, 30 à 35 mm de pluie se sont abattus sur le secteur de Blad Jediane, le long de l'axe Aousserd–Dakhla. La soudaineté de la crue a pris de court plusieurs exploitations situées à proximité du cours d'eau. Un tel cumul, rare pour cette zone aride, n'avait plus été observé depuis 2015, soulignent des acteurs locaux. Les dégâts apparaissent très inégaux, indiquent les acteurs locaux et les spécialistes agricoles. Certaines exploitations ont vu jusqu'à 40 % de leurs terres touchées. Un opérateur majeur signale 20 hectares impactés sur près de 300, ce qui reste limité à l'échelle du domaine. Les serres, particulièrement exposées, ont subi l'essentiel des dommages lorsque l'évacuation des eaux et la fixation des structures n'ont pas tenu. Lire aussi : Paris simule une crue majeure de la Seine pour tester ses habitants Sur le front des récoltes, le repli demeure limité. Pour la tomate, les pertes régionales n'excéderaient pas 10 % des volumes, soit moins de 2 % du total national. À l'échelle du Royaume, cela correspond à deux ou trois jours de cueillette, un différentiel trop faible pour perturber l'équilibre du marché ou provoquer des tensions sur les prix. S'agissant de la myrtille, encore en phase de croissance lors des intempéries, des dommages sont avérés, mais n'altèrent pas la trajectoire prévue de la campagne, qui reste conforme aux prévisions. Le timing a joué un rôle amortisseur. La crue a coïncidé avec la récolte de la tomate et la croissance des myrtilles, mais n'a pas chevauché le lancement des cultures de melons et de pastèques, particulièrement exposées aux aléas hydriques en début de cycle. Sans cet heureux décalage, l'onde de choc aurait été plus ample, avec un risque d'effet domino sur les prix. Malgré la violence de l'épisode, les infrastructures n'ont pas été affectées. Les routes d'accès aux plantations sont restées praticables, permettant une reprise rapide des opérations. Un temps ensoleillé et venté dès le lendemain a favorisé le ressuyage des sols, limité la pression fongique et autorisé la poursuite des récoltes. En évitant les interruptions prolongées d'acheminement, le secteur a contenu les pertes indirectes souvent plus pénalisantes que les dégâts initiaux. Selon les experts, cet événement rappelle la nécessité d'investir dans des ouvrages d'évacuation des eaux, de renforcer l'arrimage des serres et d'ajuster les plans de gestion de crise à des phénomènes extrêmes devenus plus probables. La réponse coordonnée des producteurs et la solidité des maillons logistiques ont, in fine, préservé l'essentiel : la disponibilité du produit pour les consommateurs et la continuité des débouchés, au niveau régional comme national.