Dans le tumulte d'un monde fracturé, où les crises se superposent et où la méfiance semble l'emporter sur le dialogue, une voix s'élève, sereine et déterminée. C'est celle du Maroc, portée avec une clarté et une conviction rares par M. Omar Hilale, ambassadeur, Représentant permanent du Royaume auprès de l'ONU. Lors d'une intervention au Forum MD Sahara, organisé du 13 au 16 novembre 2025 à Dakhla, l'ambassadeur a dessiné les contours d'une diplomatie qui, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ne se contente pas de subir les événements, mais les anticipe, les façonne patiemment et les oriente vers des horizons de paix et de prospérité partagée. Le cœur de son propos a reposé sur trois piliers, trois engagements cardinaux qui forment la colonne vertébrale de l'action extérieure du Maroc. Le premier et le plus sacré est la défense de l'intégrité territoriale. M. Hilale a rappelé avec force que la question du Sahara marocain n'est pas une simple revendication, mais une « question de justice historique, de légitimité internationale et de vision stratégique ». Face à ce différend artificiel, le Maroc a choisi la voie du réalisme et du courage en proposant, dès 2007, l'initiative d'autonomie. Cette offre, saluée par la communauté internationale comme « sérieuse et crédible », est aujourd'hui soutenue par plus de 100 pays. L'ouverture de consulats à Laâyoune et Dakhla par des puissances mondiales n'est pas un simple acte administratif, c'est la consécration d'une légitimité patiemment construite sur le socle du droit et de l'histoire. Cette dynamique est renforcée par une preuve irréfutable : la transformation socio-économique des provinces du Sud, devenue un modèle de développement humain intégré. Le deuxième pilier est l'engagement africain. Loin d'être une posture, c'est un retour aux sources, une fidélité à une vocation millénaire. Le retour du Maroc au sein de l'Union africaine en 2017 n'a pas été une fin en soi, mais le point de départ d'une diplomatie continentale ambitieuse, fondée sur la coopération Sud-Sud et le partenariat gagnant-gagnant. Lire aussi : Neila Tazi : La culture, force vive des provinces du Sud et pilier de la nation Le Maroc, a expliqué M. Hilale, a compris que l'Afrique est avant tout un « espace de solidarité, de partage et de co-développement ». Cette conviction se traduit par des actes concrets : le Royaume est le deuxième investisseur africain sur le continent, ses entreprises bâtissent des infrastructures, ses banques financent des projets et ses universités forment les élites de demain. En parallèle, l'Institut Mohammed VI de formation des imams est devenu un phare, diffusant un Islam de paix et de tolérance, un rempart spirituel contre l'extrémisme. Le troisième pilier, qui découle logiquement des deux premiers, est la contribution active à la paix et à la sécurité internationale. Le Maroc ne se contente pas de prêcher la paix, il la construit, pierre par pierre. Ses soldats, sous la bannière des Nations unies, participent depuis des décennies à des opérations de maintien de la paix. Sa diplomatie, discrète et efficace, facilite le dialogue et la médiation dans de nombreuses crises régionales. Son approche holistique de la lutte contre le terrorisme, alliant sécurité et développement humain, est devenue un modèle reconnu. Cet engagement sans faille a valu au Maroc une reconnaissance internationale éclatante : la présidence du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union africaine et, dès janvier prochain, celle de la Commission de Consolidation de la Paix des Nations unies. Ces présidences ne sont pas honorifiques, elles sont une responsabilité immense, celle de porter la voix de l'Afrique, de promouvoir des solutions africaines aux problèmes africains, et de défendre une vision intégrée de la paix, où la sécurité est indissociable de la justice, du développement et de la dignité humaine. L'ambassadeur Hilale a conclu en affirmant que la diplomatie marocaine repose sur une philosophie d'action singulière : « le pari sur la confiance plutôt que sur la méfiance, sur la coopération plutôt que sur l'isolement, sur la pérennité plutôt que sur l'opportunisme ». C'est une diplomatie qui ne se perd pas en vaines déclarations, mais qui croit en la force des actes. Une diplomatie qui, forte de ses racines millénaires et de sa position de pont entre les continents, incarne une voie possible pour un multilatéralisme refondé, plus juste et plus humain. L'intervention de M. Omar Hilale a ainsi offert une leçon magistrale, celle d'un Royaume qui, fidèle à sa vocation, a fait de la quête de la paix non pas un simple objectif, mais sa raison d'être sur la scène mondiale.