Dans le cadre des « 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre », qui ont lieu du 25 novembre au 10 décembre 2025, la Délégation de l'Union européenne (UE) au Maroc , en partenariat avec le Bureau du Conseil de l'Europe à Rabat et la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales (FSJES) de l'Université Mohammed-V, a organisé un atelier de sensibilisation consacrée aux violences numériques faites aux femmes au profit des juristes et étudiant(e)s. Le temps fort de cet atelier a été la simulation d'un procès fictif sur les violences numérique menée par des étudiant(e)s en droit. Cette reconstitution a mis en scène les différentes étapes d'une audience judiciaire, à partir de cas inspirés de situations réelles. Plus qu'un exercice académique, la simulation offre une immersion concrète dans la pratique judiciaire et contribue à former une génération de juristes, sensibilisés aux droits fondamentaux et à l'égalité entre les femmes et les hommes. Alors que le Maroc a réalisé des avancées importantes grâce à la loi n°103-13, les violences basées sur le genre notamment en ligne demeurent un phénomène préoccupant. Les textes actuels ne couvrent pas encore de manière spécifique les violences numériques de genre, rendant l'instruction des plaintes complexe et les victimes souvent hésitantes à se tourner vers la justice. Lire aussi : Une BD pour briser le silence sur les violences numériques basées sur le genre Le Conseil de l'Europe soutient le renforcement du cadre juridique à travers ses deux conventions de référence : La Convention d'Istanbul, instrument majeur pour la lutte contre toutes les formes de violence à l'égard des femmes ; La Convention de Budapest, qui encadre la lutte contre la cybercriminalité. Cette action s'inscrit dans le cadre du programme MA-JUST, cofinancé par l'Union européenne et mis en œuvre par le Conseil de l'Europe, visant à renforcer les capacités juridiques, la protection des victimes et l'accès à la justice. La simulation de procès permet aux étudiants d'endosser les rôles de magistrats, avocats, experts, prévenus ou victimes et de se familiariser avec les mécanismes de protection, les droits des victimes et les défis rencontrés dans les procédures judiciaires. L'objectif est de les sensibiliser aux enjeux de la violence de genre, de renforcer leurs compétences pratiques et de favoriser un dialogue interdisciplinaire entre juristes, institutions publiques, diplomates et organisations de la société civile. Dans cette dynamique, plusieurs ressources pédagogiques et professionnelles ont été développées et seront mises à disposition des doctorants, professeurs, étudiants, des acteurs du secteur judiciaire et de la société civile notamment : Un recueil de jurisprudence nationale en matière de violences numériques ; Un dépliant juridique expliquant clairement les droits des femmes et des jeunes filles ainsi que les mécanismes de protection disponibles. Cet événement verra la participation des étudiant.e.s en droit, corps professoral, représentants de la justice, diplomates européens, agences onusiennes, avocats spécialisés, organisations de la société civile, journalistes et réseau Media Connect du programme EU Neighbours south.