Le 6 novembre 1975, le Maroc se levait d'une seule voix, d'un seul cœur, pour accomplir ce que l'histoire retiendra comme l'un des plus grands actes pacifiques du XXe siècle : la Marche verte. Ce jour-là, 350 000 Marocaines et Marocains, brandissant le drapeau national et le Coran, répondaient à l'appel de Feu Sa Majesté Hassan II pour réaffirmer la souveraineté du Royaume sur ses provinces sahariennes. Plus qu'une opération politique, ce fut un acte de foi nationale, une démonstration d'unité, de légitimité et de dignité. La Marche verte n'a pas seulement restauré l'intégrité territoriale du Maroc ; elle a réaffirmé son identité profonde, sa cohésion et sa capacité à transformer la foi collective en force historique. Cinquante ans ont passé, et cette épopée demeure, dans la mémoire des peuples, un moment d'inspiration et de fierté. Mais l'esprit de la Marche verte n'appartient pas au passé : il continue de structurer l'avenir du Royaume. Sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, elle s'est muée en moteur stratégique d'une nouvelle marche, pacifique et ambitieuse, celle qui conduit le Maroc vers sa façade atlantique. Ce glissement du désert vers l'océan traduit une transformation de fond : la géographie devient destin, et le Sahara, longtemps perçu comme une périphérie, s'affirme désormais comme le centre de gravité du développement national. Le Souverain a donné à cette orientation une portée visionnaire : faire du Sahara non seulement un espace de mémoire, mais surtout un pôle de prospérité et d'ouverture. Dans les provinces du Sud, les chantiers structurants se multiplient: le port atlantique de Dakhla, conçu comme un hub logistique régional ; les routes express reliant Agadir à Laâyoune et à Dakhla ; les projets énergétiques pionniers dans l'hydrogène vert et les énergies renouvelables ; les zones industrielles et les pôles universitaires émergents. Chaque infrastructure, chaque investissement traduit une volonté d'intégration territoriale et continentale. La Marche verte d'hier se prolonge donc dans la marche du développement d'aujourd'hui. Elle est devenue une philosophie d'action. Là où les marcheurs de 1975 brandissaient le symbole du droit et de la foi, ceux de 2025 portent celui de l'innovation, de la coopération et de la souveraineté économique. Cette continuité illustre l'intelligence du modèle marocain : une diplomatie qui se nourrit de mémoire sans s'y enfermer, une stratégie qui conjugue fidélité et modernité. Lire aussi : Héritiers du serment ou la jeunesse du Sahara en marche La façade atlantique, quant à elle, n'est pas une simple orientation géographique. Elle constitue le nouvel horizon géopolitique du Royaume. Le Maroc s'y déploie comme puissance stabilisatrice et connectrice entre les deux rives de l'Atlantique. Par son ancrage africain assumé, consolidé depuis le retour à l'Union africaine, et par son ouverture sur les Amériques et l'Europe, le Royaume se positionne comme un trait d'union stratégique entre les continents. Cette diplomatie atlantique, portée par la vision royale, ambitionne de transformer l'océan en espace de coopération, d'investissement et de sécurité collective. Sur le plan diplomatique, cette projection vers l'Atlantique s'accompagne d'une dynamique d'influence sans précédent. Parallèlement, les grandes puissances, des Etats-Unis à plusieurs pays européens, ont exprimé un soutien croissant à l'initiative marocaine d'autonomie. Cette reconnaissance internationale, fruit d'une diplomatie constante et proactive, confirme la solidité du positionnement du Maroc sur la scène mondiale. Mais au-delà de la diplomatie, c'est bien le projet de société porté par la Marche verte qui continue d'inspirer la nation. Cinquante ans après, le Maroc s'attache à bâtir un modèle de développement équitable, inclusif et durable, dans lequel le Sud joue un rôle moteur. L'Initiative royale pour le développement des provinces du Sud, lancée en 2015, en est l'incarnation la plus aboutie : elle met en œuvre un développement humain, social et économique qui fait du Sahara un modèle de régionalisation avancée et de gouvernance territoriale. Célébrer le cinquantenaire de la Marche verte, c'est donc rendre hommage à un idéal et à une continuité. C'est mesurer le chemin parcouru depuis ce jour où un peuple, rassemblé derrière son Roi, a décidé de reprendre son destin en main. C'est aussi comprendre que cette marche ne s'est jamais interrompue : elle s'est transformée, modernisée, amplifiée. Elle s'étend désormais vers l'océan, vers l'Afrique, vers le monde. De la Marche verte à la façade atlantique, le Maroc poursuit la même quête : celle de l'unité, de la souveraineté et du rayonnement. C'est une marche vers la modernité enracinée dans la légitimité, une marche du cœur et de la raison, du symbole et de l'action. Cinquante ans après, le message reste le même : le Maroc avance, avec sérénité et détermination, fidèle à son histoire et tourné vers son avenir.