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Patriotes et pieux, mais à l'oral seulement..., par Sanaa Elaji
Publié dans PanoraPost le 12 - 11 - 2015

Deux événements se sont produits la semaine dernière… des faits passagers mais qui valent que l'on s'y arrête quelques instants. Une jeune fille tourne une sex-tape pour l'envoyer à son amoureux supposément ressortissant du Golfe mais qui, selon les informations disponibles, semble être un jeune de son quartier, qui a tôt fait de diffuser la vidéo sur le web et les réseaux sociaux. Alors, au nom de la morale et de la religion, de très nombreuses personnes s'en sont pris à la jeune fille, la qualifiant de perverse.
Or, le tournage d'une vidéo n'est pas une réalisation monstrueuse, et nous pouvons raisonnablement reprocher à cette jeune personne bien des choses. Mais, au nom de la même morale et dans la logique des mêmes valeurs religieuses, pourquoi contribuons-nous donc à répandre ce scandale ? Pour quelle raison personne ne parle du jeune amoureux qui lui a demandé de tourner cette vidéo contre monnaie sonnante et trébuchante, avant de diffuser l'enregistrement aussitôt après ? Les critères moraux et religieux ne s'appliquent-ils donc pas à lui ? Et puis, tous ceux qui ont visionné la vidéo et qui l'ont partagée, ne sont-ils pas eux aussi, à leur tour, fautifs et coupables, toujours selon les mêmes valeurs précédemment évoquées ?
Le second événement se rapporte à l'actrice Loubna Abidar. Peu importe ici que nous soyons fans de cette femme ou de son film « Much loved ». La problématique est ailleurs. Loubna Abidar a été agressée et blessée. Bien évidemment, il est naturel de nourrir des réserves sur sa version des choses et de prendre en considération la teneur du communiqué de la préfecture de police qui apporte un autre éclairage sur les faits. L'actrice elle-même, dans une sortie médiatique vendredi soir, s'est excusée pour son empressement, indiquant que si le personnel de la première clinique a refusé de la soigner, il n'en a pas été de même pour le second établissement où elle a été et où les médecins lui ont prodigué les soins nécessaires à son état.
Dès lors, nous pouvons donc ranger les premières déclarations dans le rayon de la colère et de la fragilité psychologique compréhensible dans pareille situation. Mais dans le même temps, la menace proférée par Loubna Abidar de requérir et recourir à l'asile politique en France si le roi Mohammed VI ou le chef du gouvernement ne la reçoivent pas dans les 48 heures est du grand « n'importe quoi ». Le chef de l'Etat et celui du gouvernement sont supposés être bien au-dessus de ces propos et de ces chantages imbéciles. Autrement dit, on pourrait répondre à la jeune femme que « ces deux personnages n'ont pas que ça à faire »…
Cependant, dans cette affaire Abidar, il conviendrait de marquer un temps d'arrêt sur ce qui a été dit et commenté dans la toile juste après l'agression. L'information sur la réaction de la police et de la clinique qui auraient refusé de la recevoir est donc fausse, mais ils sont des dizaines, des centaines, à avoir souhaité que cela soit la réalité. Sur les réseaux sociaux et dans les commentaires publiés dans les sites électroniques autour de cette affaire, les internautes ont applaudi ce qui était supposé avoir été la réaction de la police et de certains médecins. Ils les ont même très chaudement congratulés. « Elle le mérite », « c'est bien fait », et bien d'autres expressions du genre.
Et tout cela, les deux événements, se sont produits lors de cette semaine « patriote ». Durant toutes ces journées, Facebook s'est empli d'images de drapeaux marocains, ce qui en soi n'est absolument pas une mauvaise chose. Mais le nationalisme peut-il être, composer et coexister avec les appels à applaudir toute forme de violence contre ceux qui ne partagent pas nos opinions ? Le patriotisme pourrait-il avoir une quelconque valeur alors que nous nous accommodons de cette violence, voire que l'appelons de nos vœux ? Peut-on parler de patriotisme alors même que nous sommes si sélectifs dans nos valeurs ?...
Et puis, dans le même temps, nous sommes très nombreux à brandir notre foi et notre piété, souvent hors contexte. Mais est-ce au nom de la religion que nous violentons ceux avec lesquels nous divergeons dans notre pratique religieuse ? Est-ce au nom de la religion que nous diffusons ce que nous jugeons scandaleux, et que nous jugeons les uns sans même penser à effleurer d'autres ?
Nous ne sommes donc pas face à une affaire Loubna Abidar en tant que personne ou d'une jeune fille qui a tourné une sex-tape à tort et pour de multiples raisons … des centaines d'autres Marocain(e)s sont exposé(e)s quotidiennement à la violence dans nos rues et avenues ; des dizaines de jeunes, filles ou garçons, ne prennent pas la pleine mesure des dangers du web. Nous sommes donc face à une problématique de cohabitation et de coexistence au sein de notre société… Une société où la surenchère entre les uns et les autres va parfois jusqu'à l'excommunication, et quelquefois verse dans de faciles accusations de trahison et de félonie… une société où tout le monde le dispute à tout le monde sur tout et n'importe quoi, sur la religion, la patrie, la morale, l'amour du pays…
Seulement voilà, entre slogans brandis et réalités tangibles, nous nous retrouvons bien souvent à adopter des comportements qui n'ont rien à voir ni avec le patriotisme ni avec une quelconque forme de piété… des comportements qui appellent à la violence et qui se déclinent à d'autres moments en des joies malsaines face à la violence exercée contre autrui, contre ceux qui ne sont pas « du même bord »… des comportements qui dénoncent ceux qui ne partagent pas les mêmes idées…
Chez nous, le patriotisme et la piété se réduisent à souhaiter un « bon vendredi ! », à brandir un drapeau, à réciter quelques versets de Coran ou encore à fredonner des chants patriotiques, la main sur le coeur.
Il n'est donc pas important, mais alors pas important du tout, que ce que l'on dit se retrouve dans ce que l'on fait…


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