L'accélération et les nombreux changements et défis auxquels sont confrontés les organisations peuvent être très déstabilisants pour l'équilibre, la motivation et la cohésion des équipes, ainsi que pour la performance et la survie des entreprises. Les dirigeants d'entreprise, surtout après la grande crise économique et financière qu'a traversée le monde depuis 2008, se sont retrouvés au coeur de ces mutations, et des perturbations. Il fallait réagir... Ces dirigeants et managers étant les personnes pivot au sein de leur structure il est important que ces derniers puissent trouver des moyens efficaces pour développer cette capacité de REBONDIR : le Potentiel Résilience. C'est à ce titre que NGH développement a organisé la première conférence au Maroc sur cette notion de résilience (jeudi 17 décembre au Golden Tulip), et qu'elle a invité l'une des expertes les plus reconnues dans le monde, la Canadienne Renée Rivest. La directrice générale de NGH Développement et coach Hanane Aït Aïssa a bien voulu répondre aux questions de PanoraPost.
1/ Qu'est-ce que la résilience au niveau personnel, collectif et également pour l'entreprise en tant que personne morale ? En sciences physiques, la résilience désigne la capacité d'un matériau à revenir à sa forme initiale après un choc. Par analogie, la résilience est la capacité d'une personne à résister, à rebondir à la suite d'évènements déstabilisants, ou de conditions de vie difficiles…. La résilience ne concerne pas que l'individu mais peut-être appliquée à un groupe voire à une organisation ou un gouvernement. Le processus de résilience individuelle et collective passe par trois phases : résister aux perturbations et difficultés, s'adapter et se transformer. La résilience organisationnelle se cultive aussi à travers le même processus mais elle est caractérisée par une phase préalable : capacité d'anticipation des risques. Il faut savoir qu'il n'y a pas de résilience collective sans résilience individuelle. Et aussi la résilience de l'entreprise (ou organisationnelle) ne peut pas exister sans résilience collective. Le développement de cette dernière passe donc inévitablement par un travail d'absorption du choc (ou du traumatisme..), par le développement de l'agilité personnelle et collective et surtout par la transformation des façons d'être et de faire ; tout en maintenant une cohésion du groupe et des relations ouvertes en interne et externe (clients, fournisseurs, associés,…). 2/ Dans quelle(s) mesure(s) l'environnement économique, financier et entrepreneurial ouvre-t-il aujourd'hui la nécessité de la résilience, ainsi que de la maîtrise de ses techniques ? Le concept de la résilience est né pour faire face à la vulnérabilité des organisations, devant les changements constants dans la sphère économique et financière ainsi que sur le plan entrepreneurial et social. Le développement de la résilience organisationnelle, pousse les dirigeants à approcher la crise et les changements en mode opportunité afin de déterminer les conditions humaines et organisationnelles nécessaires pour rétablir et transformer le fonctionnement des systèmes malgré les défaillances et difficultés qui pourraient survenir. Pour faire face aux changements, une organisation résiliente n'agit pas que sur l'entreprise mais déploie plutôt une approche systémique. Différents modes de gestion de l'entreprise seront conçus et développer ; la gestion courante, gestion particulière, et gestion d'urgence, et ce en fonction de la réalité de son environnement, l'état du système (partenaires, clients, fournisseurs, sous traitants…), de son management, des équipes,….. 3/ Quelles sont les RH qui, au sein d'une entreprise/organisation, doivent maîtriser, puis appliquer, la notion de résilience ? Les managers peuvent jouer un rôle pivot dans l'activation de la séquence « résilience collective – résilience organisationnelle ». Le rapport à l'autre est une condition essentielle au développement du processus de la résilience au sein de l'entreprise. La création des cellules de résilience, gérées par des personnes clés, à savoir les dirigeants et managers, permet d'anticiper les risques et de canaliser les ressources individuelles, puis collectives, et de les mettre ensuite au service de l'organisation, des objectifs et de la performance de l'équipe, de l'entité et de l'entreprise. 4/ Quels en seraient alors les gains pour l'entreprise ? La résilience organisationnelle offre une multitude de gains, dont : - L'anticipation des risques et difficultés ; - La flexibilité : apprendre à s'adapter et à faire face à des circonstances changeantes ; - Les possibilités de croissance et de transformation des capacités individuelles et collectives ; - L'augmentation du sentiment de satisfaction des collaborateurs ; -…. 6/ On parle souvent plus d'adaptation que de résilience. Quelle est la différence entre les deux concepts ? Effectivement, plusieurs techniques ont été développées pour favoriser les stratégies d'adaptation et de protection face aux difficultés, dont les techniques de gestion du stress, gestion des émotions, gestion du changement… sauf que ces techniques restent insuffisantes. Or, la résilience est plus que l'adaptation, car elle invite l'individu à absorber la situation difficile, à s'y adapter et à apprendre à s'en servir comme levier de transformation personnelle et professionnelle. 8/ Pouvez-vous nous présenter la conférencière Renée Rivest en quelques mots ? Et pourquoi l'avoir choisi, elle ? Renée Rivest est Experte en Résilience et Consultante en Mobilisation des équipes. Elle a développé une nouvelle approche de communication et du management des équipes « la méthodolgie ReGain » en 1995 ; reconnue par les milieux universitaires du Québec et accrédités par plusieurs Ordres professionnels dont celles d'OCRHA (Conseillers en ressources humaines agréés),… Elle est primée Femme de mérite de la YWCA de Québec et Prix Célébrité de l'année en 2008. Le choix de cette experte est dû principalement à son précieuse expérience dans l'accompagnement et le support des leaders et de leurs équipes pour favoriser le développement de la « Résilience ». Grâce à ses travaux d'études et de recherches sur les croyances et comportements des individus et des organisations face au changement, en Asie, Amérique Centrale, Europe et Burkina Faso, elle a développé des ateliers à succès sur le thème de la « résilience » en milieu de travail.