Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats de Paris en novembre et en fuite depuis, a été arrêté ce vendredi après-midi au cours d'une opération policière à Bruxelles, et plus précisément à Molenbeek, apprend-on de sources policières françaises. Blessé à la jambe, il a été transféré à l'hôpital et c'est là où il a été identifié par ses empreintes digitales. Fin donc d'une cavale de plus de 4 mois. Il faut rendre grâce aux enquêteurs et aux forces spéciales belges d'avoir réussi à arrêter vivant l'homme le plus recherché d'Europe, car c'est une chose relativement exceptionnelle ces dernières années en matière de terrorisme. Un autre homme a été appréhendé par la police, toujours ce vendredi 18. Plus tôt ce même jour, le parquet belge avait annoncé avoir retrouvé l'empreinte d'ADN de Salah Abdeslam dans l'appartement perquisitionné mardi à Forest. L'ADN a été retrouvé sur un verre, attestant de sa probable présence dans l'appartement il y a peu. Lors de cette perquisition du mardi, un homme avait été abattu par les forces d'intervention ; son vrai nom, confirmé mercredi matin par le parquet fédéral, est Mohamed Belkaid, un ressortissant algérien âgé de 35 ans, en séjour illégal en Europe. Salah Abdeslam se trouvait donc dans le logement au moment de l'arrivée des policiers à Forest mais il a réussi à prendre la fuite avec un complice et à se rendre à Molenbeek, dont il est originaire. Les policiers belges ont très vite eu des renseignements qui leur disaient qu'il était toujours dans la région. Grâce aux indices collectés dans l'appartement, ils se sont donc rendu à Molenbeek, dans une habitation située rue des Quatre Vents, où Salah Abdeslam s'est retranché. Il a essayé de se défendre et a tiré, mais il a été touché à une jambe. Tout d'abord, les policiers l'ont cru mort mais il est apparu qu'il était juste blessé. Il est en route dans un hopital de Bruxelles ou il sera soigné sous très haute surveillance.
La cavale de Salah Abdeslam, le « logisticien » présumé des attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés, aura donc duré 127 jours. Le fugitif avait été exfiltré vers la Belgique par deux complices, Mohammed Amri et Hamza Attou, qu'il a appelé à 0h30 dans la nuit après l'attaque. Sur le trajet Paris-Bruxelles, les trois hommes ont été contrôlés à plusieurs reprises par la police, sans être inquiétés : le nom d'Abdeslam n'ayant pas encore été mis en relation avec les attentats. Et pourtant, l'information avait été donnée par les services marocains, pendant que l'attaque du Bataclan était toujours en cours ce 13 novembre. Les Marocains avaient avisé les Français que 1/, les attentats avaient été préparés à partir de la Belgique et que 2/, l'un des auteurs du massacre était en route pour Bruxelles.