Mercredi 4 mai, se tenait un autre round du Dialogue social entre le gouvernement et les différents partenaires sociaux. Les discussions devaient porter sur le package gouvernemental concernant l'impôt sur le revenu, les différentes allocations proposés par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et la réforme des retraites. Mais il semblerait que le dialogue de sourds se poursuit. Les discussions ont achoppé sur la question des revenus, les syndicats réclamant une augmentation de 600 DH et le gouvernement n'étant pas disposé à donner satisfaction sur ce point. Un syndicaliste qui a assisté à la réunion, et demandant à rester anonyme, a imputé à Abdelilah Benkirane et Mohamed Moubdiî la responsabilité de l'échec de cette rencontre du 4 mai, ajoutant sur un ton menaçant que « si c'est comme ça, nous boycotterons les prochaines réunions ». Contacté par PanoraPost, le ministre de la Fonction publique Mohamed Moubdiî nous a expliqué que « c'est cela un Dialogue social, des négociations, des propositions et des contre-propositions ; il n'y a pas de rupture, car nous restons ouverts et nous attendons la proposition des syndicats, que nous devrons recevoir demain par écrit ». Certes, mais sur les 600 DH d'augmentation de salaire ? « Il faut savoir s'il s'agit d'une augmentation de salaire uniquement ou d'un ensemble de mesures alternatives allant dans ce sens, en agissant sur l'impôt sur le revenu, les allocations… ». Et précisément, sur la question de la baisse de l'IR, qui serait de l'ordre de 2% étalée sur deux ans selon notre syndicaliste anonyme, elle n'engendrerait qu'une hausse de 30 à 240 DH, ce qui reste bien en deçà de ce que veulent les syndicats. Le gouvernement propose également le relèvement des allocations à 300 DH par enfant, jusqu'au 3ème enfant inclus, et aussi une augmentation de l'indemnité de naissance qui irait à 500 DH. Mais cela ne répond pas aux revendications des salariés pour leur fameux 600 DH. Concernant les retraites, Mohamed Moubdiî explique qu'il s'agit d'un package de négociations au sein du Dialogue social, dans le sens où cette réforme ne saurait être discutée séparément du reste, ce que souhaitent les syndicats. Il faudra donc attendre l'écrit qu'attend le gouvernement demain jeudi 5 mai, et surtout la rencontre de la semaine prochaine, que confirme donc le ministre mais que le syndicaliste réfute. Le Dialogue social devrait donc reprendre, mais d'abord dans une logique de confiance, le premier ingrédient de tout dialogue, et qui semble absente entre les syndicats et le gouvernement.